Une ONG souligne le caractère vindicatif de l’expulsion de milliers de Marocains d’Algérie en 1975

Le caractère vindicatif de l’expulsion de milliers de Marocains d’Algérie en 1975 a été largement débattu lors d’une conférence organisée dans le cadre des travaux du Forum social mondial, un conclave mondial regroupant associations, syndicats et mouvements sociaux de plus de 120 pays.

Intervenant lors d’une conférence intitulée « Le déplacement massif forcé des populations en cas de conflits frontaliers: cas des Marocains expulsés d’Algérie en 1975 », M. Khalid Chiyate, membre de l’Association des Marocains Victimes d’Expulsion Arbitraire d’Algérie (AMVEAA), a mis en lumière la tragédie de 45.000 familles, femmes, hommes et enfants, déportés arbitrairement d’Algérie en violation de toutes les conventions internationales des droits de l’Homme.

Démontant un argumentaire affirmant qu’il s’agissait d’une simple expulsion de travailleurs à inscrire sur le compte de la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, ce professeur en relations internationales à l’Université Mohammed I d’Oujda a souligné le caractère vindicatif de cette expulsion, qui est « le fait d’un conflit politique » intervenant dans le contexte du recouvrement par le Maroc de ses provinces du Sud lors de la Marche Verte.

Cette expulsion, a poursuivi l’académicien, n’était pas liée à la situation migratoire des expulsés ni au Code du travail, en qualifiant d’ « illogique » la possibilité que l’expulsion, le jour même, de près de 350.000 Marocains soit « une erreur ou le fait du hasard ».

La tragédie des Marocains expulsés, de leur familles déchirées et de leurs biens spoliés perdure encore, a-t-il déploré, en allusion à la décision des autorités algériennes d’annexer les biens immobiliers de ces personnes et d’ordonner à la conservation foncière de radier les noms des propriétaires des biens immobiliers abandonnés.

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Or, explique-t-il, cette décision présente plusieurs faux aspects car les Marocains expulsés d’Algérie n’ont jamais cessé de réclamer leur droit de restauration de tous les biens qu’ils ont été forcés d’abandonner.

Lors de cette conférence, l’Association a également jugé nécessaire de mettre en œuvre les recommandations pertinentes du Comité des Nations Unies pour les travailleurs, du Conseil des droits de l’Homme et de l’Assemblée générale de l’ONU.

Il a également été question de réparation de tous les préjudices subis et de lutter pour que ces actes ne se reproduisent plus dans « un monde de paix, respectueux des droits de l’Homme et reconnaissant les erreurs du passé ».

C’est d’ailleurs l’appel lancé par le président de l’AMVEEA, Miloud Chaouch, qui a affirmé que la déportation en masse est « un crime contre l’Humanité », voire un « acte de terrorisme » et « un crime de guerre », dont les répercussions perdurent des décennies après.

« Nous demandons à la communauté internationale de lutter contre tout régime, qui cherche à projeter les conflits politiques sur d’innocents citoyens », a-t-il déclaré à la MAP, en plaidant pour une « coalition mondiale contre l’expulsion de manière générale ».

L’AMVEEA fait partie des ONG et des syndicats marocains participant depuis mercredi à Bahia à la 13édition du FSM. Créée en 2006, l’Association des Marocains victimes d’expulsion arbitraire d’Algérie a pour objectif principal la défense des intérêts de ces victimes devant les instances gouvernementales et non gouvernementales et de lutter pour obtenir la réparation des préjudices physiques et moraux infligés à cette population par cette mesure arbitraire de l’Algérie en 1975.

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