Oslo : M. Driss El Yazami appelle à un débat élargi sur l’abolition de la peine de mort

Le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, a plaidé, jeudi à Oslo, en faveur d’un débat élargi sur l’abolition de la peine de mort de manière à s’ouvrir sur l’avis des opposants à cette revendication.

Il est important de faire entendre la voix des ONG, des organismes des droits de l’Homme, des écrivains et des artistes en vue d’un engagement plus large contre ce châtiment, a indiqué M. El Yazami lors du 6ème Congrès mondial contre la peine de mort, tenu à Oslo du 21 au 23 juin.

Selon le président du CNDH, un tel travail ne doit pas se faire en dehors du débat sur d’autres questions prioritaires pour les acteurs concernés par les acteurs des droits humains, citant à cet égard les droits des enfants et des femmes.
Intervenant au cours d’une session consacrée à « l’importance des institutions nationales des droits de l’Homme dans la lutte abolitionniste« , il a relevé que tout effort visant l’annulation de ce châtiment doit prendre en compte d’autres aspects dans l’agenda des réformes.

M. El Yazami a mis en avant, dans ce contexte, les spécificités de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui a connu une période de turbulences à la suite du « printemps arabe », appelant les acteurs à ne pas oublier cette donne lors du débat sur l’abolition de la peine capitale.
Il a en outre rappelé l’engagement du CNDH en faveur de l’abolition de ce châtiment, ajoutant que le Maroc n’a pas appliqué cette peine depuis 1993.
La Constitution marocaine de 2011, a-t-il poursuivi, vient consacrer le droit à la vie, comme en témoigne la tenue dans le Royaume d’une conférence sur l’abolition de la peine capitale en 2012 et la création d’un réseau parlementaire contre la peine de mort l’année suivante.

Le président du CNDH a souligné que le projet de réforme du Code pénal marocain a revu à la baisse les crimes passibles de la peine capitale, notant qu’il est probable que le débat en la matière prenne de l’ampleur à l’occasion de l’amendement de cette loi.
De son côté, le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, le Norvégien Thorbjorn jagland, a jugé important le travail accompli par les INDH dans la lutte abolitionniste, appelant à plus de discussions sur cette question au sein de la société.
Il a également fait part de la volonté du Conseil de l’Europe de voir un continent européen sans peine de mort.

Par ailleurs, les autres intervenants ont présenté les expériences des institutions nationales des droits humains au Malawi, au Nigeria et en Inde, et les difficultés rencontrées pour l’annulation de cette peine dans ces pays.
Ont pris part à ce congrès plusieurs activistes de la société civile, politiques, juristes et journalistes en provenance des quatre coins du monde.

La délégation marocaine participant à cet événement est composée d’acteurs des droits de l’Homme et d’ONG engagés en faveur de l’abolition de la peine capitale, ainsi que des parlementaires.
Les participants à ce rendez-vous ont discuté de l’élaboration de stratégies à l’échelle nationale, régionale et internationale visant l’abolition universelle de la peine de mort.

Le congrès d’Oslo s’est tenu après ceux de Strasbourg (2001), Montréal (2004), Paris (2007), Genève (2010) et Madrid (2013).

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