Ouverture des frontières : Ryanair jette l’éponge, Akhannouch reste évasif

Par Mouhamet NDIONGUE

La compagnie aérienne Ryanair va quitter le marché marocain à cause de la stratégie du gouvernement sur les mesures de restrictions liées à la pandémie du coronavirus qui ne finissent jamais. Quant à l’ouverture des frontières, le premier ministre Aziz Akhannouch, renvoie aux décisions du Comité scientifique.

À la fin de l’année dernière, la compagnie irlandaise a décidé, avec son concurrent EasyJet, de suspendre tous les vols jusqu’au 1er février 2022, au-delà de l’interdiction de vol qui s’appliquerait initialement jusqu’au 13 décembre 2021 sur le territoire marocain.

Pourtant, cette compagnie aérienne low cost avait récemment proposé, du 27 mars au 26 octobre 2022, deux vols par semaine entre l’aéroport de Limoges-Bellegarde et sa base à Marrakech-Menara, opérés en Boeing 737-800 de 189 sièges. Entretemps, la décision est venue interrompre tous les projets et perspectives de la compagnie au Maroc.

Celle-ci a déjà annoncé, fin décembre, qu’elle envisageait de quitter le Maroc après avoir dû annuler plusieurs fois des dizaines de vols après que les autorités marocaines ont annoncé, à la surprise générale, la fermeture des frontières.

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Selon certaines informations, la décision a déjà été prise et Ryanair ne volera plus vers le Maroc à partir de mai 2023. Ryanair, de son côté, évoquait des tensions croissantes entre la direction de la compagnie et les autorités marocaines. Toutefois, Ryanair n’a pas confirmé les informations.

Cependant, des experts internationaux estiment que la fermeture des frontières ne peut plus être justifiée par la pandémie de coronavirus notamment le variant Omicron et les experts marocains ont appelé les autorités à rouvrir les frontières et à reprendre le trafic aérien international. Toutefois, les autorités n’ont pas encore pris de décision sur une éventuelle réouverture de l’espace aérien. Par ailleurs, lors de son premier face à face avec des médias (2M et Al Aoula), pour ses cent jours, le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, a été laconique sur la question. En effet, il est resté évasif déclarant que « Omicron s’est avéré être moins dangereux. Mais le gouvernement suit les recommandations du Comité scientifique et du Comité ministériel que le chef du gouvernement est obligé de respecter ». Et d’ajouter : « le sujet est sur la table et j’espère que les frontières seront ouvertes dans les semaines à venir », avouant que les Marocains bloqués à l’étranger souffrent de la situation. Et de conclure que la décision sera prise à la toute dernière minute, sans plus de détails.

Pour rappel, la suspension des vols de et vers le Maroc fait des ravages dans le secteur du tourisme, l’une des principales sources de richesse du pays, avec l’industrie et l’agriculture. Mme Hayat Jabrane, directrice d’une agence de voyage, explique que Noël est généralement une date à laquelle la plupart des hôtels du royaume sont pleins.

Elle explique que tout le monde dans le secteur comptait sur les vacances d’hiver pour sortir d’une crise qui dure depuis près de deux ans : « Les gens avaient brûlé la dernière cartouche de leurs économies pour accueillir les touristes. Aujourd’hui, les acteurs du secteur du tourisme ne savent plus à quel saint se vouer ».

Pour amoindrir l’impact économique de la fermeture des frontières avec son lot de conséquences dramatiques pour le secteur des voyages et du tourisme au Maroc, le gouvernement a octroyé 2 milliards de dirhams pour soutenir les entreprises du secteur.

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