Oxford Business Group présente une entrevue exclusive avec Salaheddine Mezouar

Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar, lance un appel urgent pour une accélération des réformes au Maroc, notamment en ce concerne les délais de paiement et la simplification des procédures administratives. Dans le cadre d’une entrevue exclusive accordée à Oxford Business Group (OBG), l’ancien ministre des Affaires étrangères presse le gouvernement afin que les transformations annoncées se concrétisent le plus rapidement possible.

Le problème récurrent des délais de paiement demeure au sommet des priorités de la CGEM qui témoigne d’un fort taux de fermetures d’entreprises causées par l’assèchement des trésoreries en 2017. Deux mois après avoir organisé sa première université d’été, un événement où de nombreux patrons ont pu présenter leurs doléances au gouvernement, la CGEM se place comme un accompagnateur pour accélérer la croissance et renforcer l’investissement dans le royaume.

Au cours de cet entretien exclusif obtenu par le cabinet d’intelligence économique, M. Mezouar aborde l’ensemble des axes principaux de sa politique à la tête de la confédération. Il n’élude aucun thème et donne le ton des grands chantiers qui l’occuperont en 2019. Tout en reconnaissant l’importance de diagnostiquer avec précision les problèmes actuels, le chef de la CGEM demeure tout de même optimiste quant aux développements futurs.

« Ce fort taux de mortalité d’entreprises en 2017 est un signal d’alerte, lance M. Mezouar. Si l’on ne règle pas le problème rapidement, le reste n’a pas de sens. Nouveau modèle veut dire nouvelles ambitions. Les interrogations sont utiles et je suis très confiant quant à l’évolution de l’économie marocaine. L’état d’esprit actuel me rappelle la période où nous nous posions aussi beaucoup de questions, une période qui a mené à 15 années de croissance continue. »

La confédération des patrons compte se montrer proactive sur les nombreux dossiers afin de dynamiser l’investissement et la croissance, comme la numérisation des procédures, la réforme des CRI, la coopération Sud-Sud ou le renforcement des PPP, consciente que les expressions de contestations qui ont marqué l’année 2018 ont eu un impact psychologique sur les chefs d’entreprise.

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« En matière de formation des ressources humaines, le secteur privé doit faire ce que l’État ne fait pas. Sur l’efficacité et de correspondance des besoins, nous avons des modèles comme l’IMA ou l’IFMIA qui peuvent être dupliqués afin d’arriver à un stade où les entreprises et les écoles sont en phase, ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle. Il faut aller plus vite, adapter les outils et renforcer les relations entre les acteurs. L’écosystème doit impérativement se structurer », ajoute-t-il.

Quant au degré de maturité du Maroc concernant la numérisation, qui est un facteur clé pour les investisseurs, le président de la CGEM considère qu’il faut reconnaître un décalage entre les politiques publiques et les besoins actuels des entreprises. « L’État doit prendre des engagements afin de maintenir un lien de crédibilité et d’autorité auprès des acteurs économiques. »

Cet entretien exclusif sera publié dans la prochaine édition The Report: Morocco 2019 qui abordera l’ensemble des thématiques relatives au climat d’affaires et aux développements majeurs de l’économie du royaume : fiscalité, transparence, accès aux financements, transition numérique des entreprises, développements territoriaux, présence à l’international des entreprises marocaines et renforcement des partenariats publics-privés.

Cette édition, qui marquera les 20 ans de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, reviendra également sur les avancées majeures du royaume en matière d’infrastructures, de son positionnement comme porte d’entrée de l’Afrique et de pôles d’excellence comme l’automobile, l’aéronautique ou les énergies renouvelables. Cette publication aura également une approche prospective du Maroc de demain et des défis à relever pour consolider les acquis du royaume. Un chapitre spécial sera notamment dédié à la région Fès-Meknès.

The Report: Morocco 2019 sera publié au premier trimestre 2019 en partenariat avec l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), CFG Bank, EY Maroc, le cabinet d’avocats Sayarh & Menjra ainsi qu’avec l’American Chamber of Commerce du Maroc et l’Association marocaine des exportateurs.

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