Packaging & rebranding, un travail de marketing s’impose ! (Lahcen Haddad)

La pandémie de Covid-19 a eu un impact préjudiciable direct sur l’activité touristique au Maroc sauf que malgré l’élaboration du plan de relance, les professionnels du secteur touristique n’ont toujours pas de visibilité sur la reprise de leurs activités. Que faut-il faire pour amortir le choc de cette crise ?

 La Commission des finances à la Chambre des représentants a introduit de nouveaux amendements visant à soutenir le secteur touristique, à savoir la déductibilité des primes attribuées aux salariés pour financer des séjours dans des établissements touristiques, et le traitement des dossiers des entreprises opérantes dans le domaine, qui devaient être exonérées des charges sociales et exemptées, provisoirement, de l’IR… En outre, le ministère du Tourisme vient de communiquer le plan de relance aux professionnels, qui repose sur la mise en avant du tourisme interne, même son opérationnalisation est toujours bloquée. Cela serait-il suffisant pour la relance ? D’après plusieurs études faites par des acteurs touristiques, notamment le Conseil provincial du tourisme d’Ouarzazate, la recette du Tourisme interne marchand se situerait à 63 milliards de dirhams durant la période de 2000-2019 (environ 6,3 milliards de dirhams par an). Cela donne l’assurance que les nationaux pourraient servir le secteur, sauf qu’au vu de cette pandémie et ce qu’elle a eu comme conséquence sur le pouvoir d’achat, surtout de la classe moyenne, le rendement de cette stratégie ne serait peut-être pas suffisant, ce qui nécessite un accompagnement plus poussé. Cette hypothèse a été confirmée par l’ex-ministre du Tourisme et député du Parti de l’Istiqlal, Lahcen Haddad, arguant qu’il y a un effritement considérable du pouvoir d’achat de la classe moyenne, donc la possibilité de voyager pour cette catégorie est «un peu réduite». Pour soutenir la relance du secteur touristique, Lahcen Haddad a appelé à instaurer rapidement toute une batterie de mesures pour le secteur. Pour cela, il a proposé un projet de loi concernant les chèques vacances. « Je l’ai mis dans le circuit, donc il faut le travailler et le faire passer rapidement », a-t-il signalé. Et d’ajouter que dans le même sillage, il va demander au ministre de l’Éducation nationale de revenir sur les vacances régionalisées. Un système qui, selon le député de l’Istiqlal, permettra au secteur d’avoir plus de consommation de l’hôtellerie par les Marocains, surtout en temps de vacance. Un travail de marketing s’impose donc. Selon le député du PI, il faut développer le concept du packaging. « On est maintenant dans une période estivale importante pour le secteur touristique, et on voit que les prix sont un peu gonflés, donc il faut revoir cette politique de prix, comme ça elle serait beaucoup plus compétitive. Une fois les frontières seront ouvertes, les Marocains vont choisir plusieurs destinations, et il se trouve que la destination marocaine, avec moins de qualité surtout dans les environnements touristiques (Plages, lacs, forêts…), va pousser les Marocains à choisir l’étranger, donc il faut bien travailler sur la qualité hôtels et hors hôtels », a-t-il fait remarquer. Le tourisme intérieur donne donc une lueur d’espoir à l’activité touristique, mais ça ne sera pas suffisant pour sauver le secteur. « Le tourisme national manque de pas mal de maillons de la chaine (transports, animations, prix, épargne) », a indiqué Haddad, appelant à chercher d’autres relais de croissances, avec beaucoup plus de visibilité sur l’ouverture des frontières et les marchés qui sont maintenant « matures ». Étant donné que le Royaume est connu par sa diversité culturelle, les différentes destinations touristiques attractives pourraient faire objet d’un travail de valeur ajoutée des plans touristiques destinés aux touristes nationaux. Dans cette optique, l’ancien ministre du Tourisme prône le rebranding du Royaume, qui est un pays « Safe », « Green » et « culturellement riche »..

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