Parité en entreprises : Il y a encore des efforts à fournir

En marge de la journée internationale des droits de la femme, la CGEM a organisé  une rencontre sous le thème « Parité et égalité : quelles réalités et quelles stratégies managériales des entreprises ? ». Un sujet qui, malgré les avancées, demeure d’actualité à l’échelle internationale y compris au sein des pays les plus développés. « Au Maroc, nous en sommes encore loin, mais il y a une prise de conscience du fait que la parité est un enjeu capital pour le développement de la société marocaine avec ses différentes composantes, et la composante économique occupe un rôle essentiel dans cette dynamique », explique Miriem Bensalah, présidente de la CGEM.

«  Depuis toujours, en tant que citoyenne attachée aux valeurs de la démocratie, je me suis identifiée à ceux qui font le choix de l’égalité homme-femme, plus que jamais, et conformément aux objectifs Constitutionnels du Royaume, je rejoins et je soutiens tous ceux qui s’engagent à traduire ces objectifs en actions concrètes » ajoute la présidente de la CGEM. Notons que la Constitution marocaine consacre ce principe et institutionnalise la recherche de la parité par la création d’une Haute Autorité tel que le stipule l’article 164. «Les entreprises privées respectent très faiblement les engagements contenus dans le Code de travail. La fonction publique au niveau du leadership reste très peu féminisée et l’accès des femmes aux postes de décisions très limité», fait remarquer Hajbouha Zoubeir, Membre de la Commission Permanente chargée des Affaires sociales et de la Solidarité du CESE et Membre du CNE de la CGEM.

D’après les statistiques du Bureau International de Travail, le Maroc se positionne à la 126e place sur 188 pays selon l’indice de développement du genre (IDG), et que seulement le ¼ des femmes est actif. Ce sont des chiffres alarmants. Les chiffres éloquents présentés, en 2015, par le Conseil économique, social et environnemental ainsi que ceux du Haut-Commissariat au Plan, laissant voir ce large fossé qui sépare les deux moitiés de la société. Ainsi, le taux d’activité des femmes ne dépasse pas les 25,2%, le taux de féminisation de la population active est de 27,1%, 10% d’entreprises marocaines sont dirigées par des femmes, 0,1% occupent un poste de responsabilité dans le privé et uniquement 7% occupent un poste d’administrateur dans les grandes entreprises publiques.

Eric Oechslin, Senior Spécialist en charge des activités des employeurs a donné des recommandations pour lutter contre la discrimination.  Parmi lesquelles il est dit qu’il faut créer un observatoire et donner des informations liées à l’inégalité, lutter contre l’abandon scolaire précoce, avoir un quota de 1/3 des femmes aux postes de responsabilités, également il faut lutter contre les préjugés et cela passe par l’éducation. Le principe de l’égalité des chances homme-femme est central dans la réflexion et l’action de la CGEM. En effet, la Charte de responsabilité sociale de la Confédération place la question de l’égalité expressément parmi ses objectifs.

Ainsi la CGEM,  a mis en place un projet  à travers sa Commission RSE & Label en partenariat avec le Département Américain du Travail (USDOL)  ‘’ Wad3éyati’’. Ce projet vise à accompagner et à mettre à la disposition des entreprises marocaines des solutions de diagnostic, d’évaluation et de mise en place d’actions adaptées pour l’amélioration de leurs performances en matière de mixité et d’égalité professionnelle hommes/femmes.

«  Au sein de notre confédération, nous avons veillé à progresser vers la parité dans nos différentes instances dirigeantes. Les statuts de la Confédération adoptés, en avril 2012, ont introduit la parité au niveau des différents organes décisionnels concernant la désignation des membres cooptés au niveau du Conseil d’Administration et du Conseil National de l’Entreprise. Notre équipe est composée de 60% de femmes » nous confie la présidente de la CGEM.

Présent lors de ce débat, le Président Général de Sanofi Aventis Maroc& Directeur Général de Maphar, Haissam Chraiteh a déclaré « Chez Sanofi, la mixité hommes-femmes est inscrite dans les valeurs, la stratégie et la responsabilité sociale du Groupe. Pour notre filiale au Maroc, notre objectif est de continuer à détecter et valoriser les talents féminins parmi nos collaborateurs mais également d’identifier les obstacles à leur promotion ». Notons que de nombreuses études, menées dans différents pays, ont démontré une corrélation positive entre la mixité et la performance des entreprises.

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