Pénurie du papier : Le secteur englué par la pandémie

Par Mouhamet Ndiongue

Les prix du bois et du papier ont connu une hausse considérable sur le marché international depuis la pandémie. Le Maroc n’a pas été épargné par la flambée des prix de ces matières qui s’explique par une demande supérieure à l’offre du marché.

Les prix de matière première la plus importante, le papier de base en carton ondulé, ont fortement augmenté depuis le début de la pandémie. Étant donné que les rendements moyens des produits en carton ondulé, qui sont en baisse depuis des années, continuent de baisser. Conséquence, la situation économique des entreprises du secteur se dégrade sensiblement.

Les raisons de la flambée des prix du papier sont à l’étranger. En effet, l’augmentation des coûts internationaux, les transports tout au long de la chaîne d’approvisionnement, la forte demande en Asie, mais aussi les faillites, les fusions et les explosions font grimper les prix du papier. Le 1er février, -ce sera à nouveau ce temps – les premiers fournisseurs en demandent plus. D’autres devraient suivre.

Les prix du papier continuent d’augmenter. L’industrie se plaint de problèmes de rentabilité et signale une forte demande. La société Navigator (Portugal) avait prévu une augmentation des prix du papier en Europe de 4 % à 6 % en 2021. Le prix minimum est alors de 30 euros net la tonne. Raison : « Niveau de rentabilité insoutenable dans l’ensemble de l’industrie en Europe ainsi que des augmentations mondiales des coûts de la pâte et de la logistique ». Navigator livre dans 130 pays sur 5 continents plusieurs marques de papier dont : Navigator, Pioneer, Inacopia, Discovery, Soporset, Inaset, Target, Multi Office.

Effets collatéraux au Maroc

De nombreux fabricants de papier et grossistes marocains ont annoncé des augmentations de prix. La raison en est non seulement la hausse des coûts des matières premières, comme dans le domaine de la pâte à fibres longues, mais aussi les coûts de transport plus élevés causés par la pandémie.

Selon la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE),  l’industrie du papier et du carton a enregistré une baisse de (+2,1%) en 2020.

Toutefois, le secteur du papier et du carton est un véritable labyrinthe où les données prix sont opaques et rares voire inexistantes. Cependant, cela n’a pas empêché le ministère de l’Industrie de faire ses projections qui s’établissaient à 4,7 milliards de dirhams de production annuelle du papier estimée à 550 000 tonnes, soit 15 kg/an d’emballage consommé par chaque Marocain.

Influences sur les prix

L’augmentation des coûts internationaux s’accompagne d’une augmentation nationale des dépenses de transport tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Depuis début 2019, les grossistes en papier sont contraints d’augmenter, à plusieurs reprises, les prix du papier sous ses différents segments. D’une part, la consommation dans les segments des matières premières de la pâte et des produits chimiques qui est découplée des besoins d’impression contribue à la tendance à la hausse à court et à long terme, selon l’Association AMBA.

«Le prix d’une tonne de papier est passé de 600 à 800-900 dollars en l’espace de quelques mois», a indiqué au site Le Matin,Tarik Sindi Lallouch, président du Groupement marocain des métiers de l’impression, de l’industrie publicitaire et des fournisseurs pour l’événementiel (GMI). Des chiffres que confirment les industriels interrogés, pointant une hausse de 30 à 40% rien qu’entre juillet et octobre.

Conséquence, le secteur fait face à une pénurie sévère entraînant essoufflement quasi impossible. Les industriels expliquent qu’il y a des substitutions qui se font dans le marché du papier plat en recourant à un papier blanc 200 et 250 g. Ce dernier peut se substituer au carton plat, mais ne règle pas tout le problème. Conséquence: 80% de la problématique restent posés, relève La Vie Éco.

«Il y a, en effet, une pénurie mondiale de papier, car plusieurs petites usines ont dû fermer à cause de la crise tandis que de grandes unités ont choisi de relocaliser leurs activités», rechérit au Matin,Tarik Sindi Lallouch.

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