Pétrolier abandonné au large du Yémen: une ONG dénonce une « grave menace » pour la situation humanitaire

Un pétrolier abandonné risquant de provoquer une marée noire en mer Rouge constitue une « grave menace » pour la situation humanitaire au Yémen, a averti jeudi l’ONG Greenpeace, soulignant que cela pourrait priver des millions de personnes d’eau potable et d’aide alimentaire dans le pays en guerre.

« Le pétrolier abandonné, avec son chargement polluant de pétrole, représente une grave menace pour les communautés et l’environnement de la mer Rouge« , a affirmé Ahmed El Droubi, responsable du Moyen-Orient à Greenpeace.

« Des mesures pour prévenir un désastre majeur, ou du moins limiter son impact, ne peuvent plus attendre« , a-t-il averti dans un communiqué de l’ONG.

Vieux d’environ 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 au large du port de Hodeida (ouest), à quelque six kilomètres des côtes du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique ravagé par la guerre et confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde.

D’après un rapport de Greenpeace, une marée noire pourrait entraîner la fermeture des ports de Hodeida et Salif par lesquels arrivent 68% de l’aide humanitaire, affectant plus de 8,4 millions de personnes.

Les usines de désalinisation à Hodeida, Salif et Aden (sud) pourraient également être touchées et entraîner l’interruption de l’approvisionnement en eau potable d’environ dix millions de personnes.

Une fuite pourrait aussi affecter les pays riverains, notamment Djibouti, l’Erythrée et l’Arabie saoudite, ainsi que le trafic maritime commercial en mer Rouge.

L’inspection du navire, dont l’état se détériore, traîne depuis des années entre demandes d’accès de l’ONU et refus des rebelles Houthis, qui contrôlent la majorité du nord du pays ainsi que les ports de Hodeida et Salif.

« La technologie et l’expertise pour transférer le pétrole vers d’autres pétroliers existe, mais après des mois de négociations nous sommes toujours dans l’impasse« , a déploré Paul Horsman, chef de projet chez Greenpeace International.

Avec MAP

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