Plus de 300 peines de mort pour appartenance à l’EI en Irak

Plus de 300 personnes, dont une centaine d’étrangères, ont été condamnées à mort en Irak, et autant d’autres à la prison à perpétuité, pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Deux tribunaux jugent les affaires de terrorisme en Irak, l’un à Tel Keif, près de Mossoul (nord) –l’ancienne « capitale » irakienne du « califat » autoproclamé de l’EI, et l’autre à Bagdad, où la Cour pénale centrale s’occupe notamment des étrangers et des femmes. Depuis janvier à Bagdad, 97 ressortissantes étrangères ont été condamnées à mort, 185 à la prison à vie, 15 à trois ans de prison et une à un an de prison, selon une source judiciaire.

La plupart des condamnées sont Turques, ou originaires des anciennes républiques de l’Union soviétique. Une Allemande a également été condamnée à la peine capitale, tandis qu’une Française a été condamnée mardi à la perpétuité. A Tel Keif, « 815 personnes ont été jugées: 212 peines de mort et 150 peines de prison à perpétuité ont été prononcées », indique dans un communiqué le porte-parole du Conseil suprême de la magistrature, le juge Abdel Sattar Bayraqdar.

>>Lire aussi : Irak : au moins 16 morts dans un attentat lors de funérailles de combattants anti-EI

Selon lui, la grande majorité de ces personnes appartiennent à EI. « Il a été prouvé qu’ils avaient mené des actions criminelles au cours d’audiences publiques menées conformément à la loi et durant lesquelles les droits des condamnés ont été garantis », poursuit-il. En outre, « 341 personnes ont été condamnées à des peines de prison et 112 ont été libérées après que leur culpabilité n’a pas été prouvée ». Lundi, le ministère de la Justice a annoncé que onze condamnés pour « terrorisme » avaient été pendus en Irak, le quatrième pays qui exécute le plus au monde, selon l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW).

« Ces exécutions font suite à des procès entachés de violations de la procédure, notamment des condamnations basées uniquement sur des aveux parfois obtenus sous la torture », accuse Belkis Wille, chercheuse en Irak pour HRW. « La mauvaise gestion des procès de (membres de) l’EI ne privent pas seulement les victimes d’une véritable justice, mais pose également le risque d’envoyer des Irakiens innocents à la mort« , ajoute-t-elle.

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