Politiques publiques: Nécessité d’adopter des directives générales

Le Chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani a souligné, lundi à Rabat, la nécessité d’adopter une approche holistique prévoyant des directives générales pour les politiques publiques à long terme, tout en fixant des priorités communes et convenues.

Répondant à une question centrale lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale à la Chambre des représentants, sur « l’évaluation de la performance des stratégies sectorielles », M. El Otmani a indiqué que la convergence et l’harmonisation des politiques publiques et des stratégies sectorielles ont toujours été au cœur des préoccupations de SM le Roi Mohammed VI, notant que l’exécutif est conscient que les résultats importants obtenus par les stratégies sectorielles ne doit pas occulter les difficultés, contraintes et défis entravant une efficacité optimale.

Ces contraintes concernent le manque de coordination et de gouvernance dû à la pluralité des stratégies, des plans sectoriels et des mécanismes de suivi, l’efficacité et le rendement limités de ces stratégies et programmes et leur faible impact sur le développement en général et la création d’emplois en particulier, ainsi que les contraintes liées à la répartition équitable de la mise en œuvre des programmes au niveau territorial, a relevé M. El Otmani, soulignant la nécessité d’une plus grande coordination territoriale des stratégies et programmes sectoriels.

Le gouvernement a œuvré à surmonter ces difficultés et contraintes, à travers une approche basée sur la convergence, le suivi et l’évaluation continus des différentes stratégies sectorielles et la consolidation de la complémentarité et de la coordination entre elles, l’objectif étant de capitaliser les résultats positifs et de pallier les déficiences pouvant l’entacher, permettant de garantir plus d’efficacité en faveur de ces programmes et d’assurer leur impact direct sur le niveau de vie des citoyens, a assuré M. El Otmani.

La concrétisation de cette approche se fait via une série de mécanismes, dont l’adoption d’un plan exécutif du programme gouvernemental basé sur des mesures pratiques assorties d’objectifs et d’indicateurs numériques et de délais de mise en œuvre et de suivi, permettant ainsi d’évaluer l’impact des mesures prises dans les stratégies sectorielles, a-t-il fait savoir, ajoutant que l’accent a été mis sur la création d’une commission interministérielle pour le suivi de la mise en œuvre du programme gouvernemental et la consolidation de la convergence des stratégies sectorielles.

Afin de renforcer le rôle des établissements publics dans la mise en œuvre des politiques publiques, le gouvernement s’emploie à coordonner l’action de ces établissements en renforçant la méthodologie contractuelle (contrats-programmes), a-t-il poursuivi.

Dans le cadre de l’institutionnalisation de la fonction d’évaluation des politiques publiques, M. El Otmani a fait savoir que l’exécutif a lancé, en coordination avec les différents départements gouvernementaux et établissements publics concernés, un processus de concertation pour l’élaboration d’une vision collective et d’un programme d’action pour l’institutionnalisation effective de la fonction d’évaluation, avec l’instauration d’une culture de l’évaluation en matière de gestion de la chose publique, conformément aux normes internationales en vigueur.

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De même, il a fait état de la réalisation d’une étude comparative des principales évaluations de politiques publiques internationales, ayant permis d’identifier les points forts et les opportunités pouvant être pris en compte, afin d’institutionnaliser et de développer cette fonction.

Et d’ajouter que, sur la base des résultats de cette étude comparative, une conceptualisation de l’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques a été élaborée conformément à la conjoncture nationale, reposant sur deux principaux piliers, dont l’un est institutionnel et concerne la mise en place d’une commission interministérielle chargée de la programmation, de la coordination et de la supervision de l’évaluation, avec la mise en place d’un mécanisme national spécialisé en la matière qui sera chargé de réaliser, pour le compte de l’exécutif, les évaluations, études et recherches sur le terrain requises, outre le développement d’outils scientifiques et technologiques et des systèmes informatiques et bases de données de manière à garantir l’efficacité et la qualité de ces évaluations.

Le deuxième pilier, ajoute M. El Otmani, concerne un ensemble de mesures visant à accompagner le développement et la promotion de la culture de l’évaluation dans l’administration publique pour renforcer les capacités et développer des outils scientifiques et techniques.

Un projet de loi relatif au système statistique national est en cours d’élaboration et s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental dans son volet relatif au développement et l’unification du système statistique public, de manière à faire de l’information statistique un service public bénéficiant de la confiance des acteurs politiques, économiques et sociaux, a assuré M. El Otmani.

Au sujet de la convergence des stratégies et des programmes publics au niveau local, M. El Otmani a affirmé que le gouvernement a procédé à la publication de la Charte de la déconcentration administrative, dans le cadre de l’activation du processus de la régionalisation avancée selon une approche intégrée visant à réaliser le développement durable, précisant que l’un des objectifs les plus importants de ce chantier consiste à implémenter les politiques publiques au niveau territorial, en tenant compte des spécificités de chaque région et de la mise en œuvre et l’évaluation de ces politiques, tout en assurant l’intégration et la synergie nécessaires.

Les stratégies sectorielles mises en œuvre au Maroc sont essentielles à la réalisation du développement économique et social, à l’amélioration du niveau de vie des citoyens et à la satisfaction de leurs besoins réels, a-t-il relevé, mettant en avant le bilan des stratégies les plus importantes qui ont concerné les différents secteurs productifs, tels que l’industrie, l’agriculture, le tourisme, l’énergie et autres. Il s’agit, également, de soutenir les fondements d’une croissance économique forte et durable en encourageant les investissements publics et privés et en optimisant le potentiel du pays dans divers secteurs de production.

Ces programmes garantissent, également, la relance et le décollage de l’économie nationale, en fournissant des mécanismes, des moyens et les infrastructures nécessaires, et en soutenant la transformation structurelle de l’économie nationale, en vue de la diversification du tissu économique en tant que choix essentiel pour la croissance des exportations et la réduction du déficit commercial.

Le Chef du gouvernement a expliqué que ces stratégies visent à améliorer la compétitivité des secteurs productifs nationaux et à les renforcer contre les chocs extérieurs, tout en encourageant la concurrence internationale. Il est également question de réduire le déficit extérieur et d’intégrer l’économie mondiale dans le dessein d’améliorer les conditions de vie de la population et son accès aux services sociaux.

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