Politique

Pologne : Karol Nawrocki élu président

Le candidat conservateur Karol Nawrocki a remporté le second tour de l’élection présidentielle polonaise, qui s’est déroulée dimanche.

Selon les résultats officiels annoncés lundi par la Commission électorale nationale, Nawrocki a recueilli 50,3 % des suffrages devançant de justesse le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, soutenu par la coalition gouvernementale du Premier ministre Donald Tusk (49,11 %).

Le scrutin a été marqué par une participation exceptionnelle de 71,63 %, un record dans l’histoire des présidentielles en Pologne. Un premier sondage de sortie des urnes avait donné Trzaskowski vainqueur avec 50,3 %, provoquant des célébrations anticipées de son camp avant l’inversion des résultats dans la nuit.

Le candidat pro-européen Trzaskowski avait remporté le premier tour qui s’est tenu le 18 mai dernier avec près de 31,36 % des suffrages, contre 29,54 % pour Nawrocki.

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Peu connu du grand public avant le lancement de sa campagne, Nawrocki, 42 ans, est historien de formation et ancien directeur de l’Institut de la mémoire nationale. Il a bénéficié d’un soutien déterminant du parti national-conservateur Droit et Justice (PiS), principal parti d’opposition, dont il partage la ligne souverainiste et eurosceptique.

Pendant la campagne, Nawrocki a mis en avant les valeurs chrétiennes, la défense de la souveraineté nationale et une opposition assumée à l’agenda de Bruxelles, se montrant particulièrement critique à l’égard de l’Union européenne.

Il a également signé un accord politique avec la formation ultraconservatrice Konfederacja, s’engageant notamment à maintenir le zloty comme monnaie nationale et à s’opposer aux directives européennes jugées contraires à la Constitution polonaise.

L’élection de Nawrocki devrait bouleverser la scène politique nationale. Son arrivée au palais présidentiel étant perçue comme le début d’une cohabitation potentiellement conflictuelle avec l’exécutif pro-européen dirigé par M. Tusk, dans un contexte où le président conserve un droit de veto sur les lois adoptées par le Parlement.

Le chef de l’État dispose en effet d’un droit de veto législatif, que la majorité parlementaire actuelle ne peut surmonter sans une majorité des deux tiers. Une situation qui risque de compliquer le programme de réformes libérales porté par le gouvernement actuel.

Avec MAP

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