Post-coronavirus: Les cours à distance, un levier d’une éducation de qualité

Les cours à distance devraient constituer, durant la période de l’après coronavirus, un levier d’une éducation de qualité pour tous, ont relevé les spécialistes Aomar Ibourk et Tayeb Ghazi, dans un policy paper du Policy Center for the New South (PCNS).

Dans ce papier, intitulé « Une école en ligne d’avenir, d’équité et de qualité pour tous : Réflexions autour d’un modèle bien conçu », les spécialistes ont souligné l’importance « de prendre des mesures pour prévenir de futures pandémies et faciliter de meilleures réponses, mais également de gagner une bonne position à long terme, afin de faire de la composante en ligne un levier d’une éducation de qualité pour tous ».

A cet effet, ils ont préconisé le déploiement de davantage d’efforts à tous les niveaux de l’écosystème de l’apprentissage à distance qui comprend quatre composantes, à savoir « les conditions d’accès et d’usage », « l’engagement des parents dans un contexte d’autonomie permise ou requise », « la maîtrise et l’interaction des enseignants » et « l’adéquation des interfaces pour un enseignement effectif de qualité ».

La revisite de ces quatre composantes était riche en enseignements, ont fait remarquer MM. Ibourk et Ghazi, notant qu’elle indique, entre autres, qu’il faut doter les élèves des moyens à même de permettre un accès positif aux médias de communication et veiller à réduire la fracture numérique aux niveaux national, géographique et socio-économique.

Il est également question d’aider les parents pour réussir un engagement positif et efficace alors que certains médias permettent un niveau avancé d’autonomie et par la même, exigent un niveau avancé d’autodiscipline.

Cette revisite fait aussi ressortir la nécessité de former les enseignants et les doter des compétences et des pratiques pédagogiques requises en matière de technologies de la communication et de l’information, ainsi que de penser des médias favorables à la réduction de la distance transactionnelle et l’interaction selon ses quatre niveaux (enseignant-élève, élève-élève, élève-contenu et élève-interface).

« L’éducation dans le monde, dont au Maroc, se trouve, dans ce contexte de coronavirus, amenée à pivoter vers des alternatives à distance. Ces alternatives alimentent la réflexion de certains comme elles nourrissent les craintes des autres », ont indiqué MM. Ibourk et Ghazi.

Et de poursuivre: « Certains voient en ce changement un risque de creusement des inégalités déjà existantes en matière d’accès, de qualité et de rétention. Leur point de vue est pertinent alors que beaucoup de pays ne sont pas encore bien armés pour un tel mode d’enseignement ».

Le danger de voir la fracture numérique entre les strates de la population se transformer en une fracture d’apprentissage est donc justifié, ont-ils estimé.

Parallèlement, les spécialistes ont souligné qu’une intervention d’urgence ne peut être soumise au même critère d’évaluation d’un enseignement dans les temps normaux. Ils ont fait savoir que cette nouvelle expérience est saisie pour ouvrir les voies de l’innovation et de la massification d’une éducation de qualité, ce qui rend très intéressant l’exploration des pistes pour faire de cette composante à distance un levier de mise à niveau du capital humain national, d’apprentissage tout au long de la vie et, donc, d’un éventuel accompagnement d’une transformation structurelle, tant souhaitée, mais aussi d’une préparation effective pour les métiers de demain.

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