Pour la gloire de Mohammed VI et la dignité du Maroc

Par Hassan Alaoui

A l’ombre d’un règne tout entier marqué au sceau des défis, Le Maroc poursuit la course d’un cap que Mohammed VI a tracé dès son intronisation en juillet 1999. Voilà qu’aux singuliers défis internes, s’était immédiatement greffés ceux de la diplomatie et de notre intégrité territoriale. Si le Roi a mis a profit les constantes héritées du règne de son défunt père, il en a, en revanche, bouleversé quelques unes. Il a instauré une autre méthodologie, redessiné l’horizon d’un nouveau Maroc conscient d’enjeux inédits, pris la mesure surtout de l’accélération de l’Histoire.

« Le Maroc au défi » ! Un tel apophtegme est à lui seul l’une des plus remarquables illustrations de ce que le Royaume du Maroc ne cesse d’être et de devenir. Or, s’il est une réalité tangible et essentielle de l’histoire de notre pays, c’est la résilience dans la longue durée qui traverse un mouvement mémoriel aussi indéfini que le veut et permet le temps. La mémoire du Maroc va au-delà des longues périodes de celle qui a commencé il y a plus de trois millénaires jusqu’à nos jours, autrement dit de là, de ce point de départ indéniable où les Juifs ont constitué les tout premiers habitants du Royaume, installé les premiers jalons d’une culture avec ses productions artisanales, ses symboles, ses croyances, ses progrès, ses menaces, ses espérances et ses déceptions…

Ce n’est pas un truisme que d’affirmer la judaïté profonde des premiers pas de l’histoire du Maroc. En témoignent les rétrospectifs et nombreux pèlerinages des milliers de citoyens juifs de par le monde qui, depuis des années, effectuent le rituel de visites afin de se recueillir sur les tombeaux et mausolées de leurs lointains ancêtres, enterrés dans ce Maroc profond où chaque pierre, fût-elle tombale ou simple, conserve la trace d’une mémoire pluricentenaire voire millénaire.

Aujourd’hui, plus et mieux encore qu’hier, dans le sens d’une continuité quasi organique sans rupture, le mouvement des hommes s’inscrit dans celui de l’histoire et de la mémoire. Et celle-ci ne fléchit ni ne renonce à ses propres droits, en dépit des crises et des guerres qui, l’espace de quelques siècles, viennent bouleverser nos certitudes. C’est oublier que c’est dans l’irrésistible et tenace ciment que s’est forgée la conscience collective d’un Maroc unitaire et unifié par ses différences. L’Islam est venu au 7ème siècle instaurer une religion sacrée, pilier de la trilogie monothéiste, moteur d’une conscience universelle. En son nom, vent debout des conquêtes avaient été menées et s’il fallait encore une preuve de cette irrésistible ascension de l’islam marocain, on ne dira jamais assez que le combattant marocain Tariq Ibn Zyad l’incarnait. A telle enseigne qu’il a marqué les consciences au-delà de Gibraltar, dans cette Espagne assoupie du Moyen Age.

Les dynasties marocaines sur le fronton desquelles se sont inscrits les symboles de la gloire et de la cohabitation humaine, vaste récit national en continu, ont façonné le visage d’un Maroc éthnico-culturel polysémique. Des Idrissides aux Alaouites, le même fil conducteur nationalitaire a servi de ciment régulateur face aux convoitises nombreuses confrontées au nationalisme marocain que la bataille de Oued El-Makhazine, appelée la bataille des Trois Rois ou encore l’Alcazar Kébir en espagnol, qui a opposé le 4 août 1578 le sultan saâdien Moulay Abdelmalek au Roi du Portugal Sebastien Premier et à Mohamed al-Moutawakil soutenu par le Roi d’Espagne de l’époque. Un séisme politico-militaire dans une Méditerranée déjà en proie à une remise en cause globale après la défaite portugaise et espagnole de la bataille de Oued al-Makhazine.

Sur cette même lancée, il convient à vrai dire d’inscrire quatre siècles plus tard le combat du Maroc contre quatre impérialismes européens les uns plus voraces que les autres, employés à dépecer, à morceler notre pays en plusieurs zones d’influences lors de la honteuse et ubuesque conférence d’Algésiras réunie en 1906 . Il s’agit de la France, der l’Espagne, de l’Angleterre, de l’Allemagne et de la…Russie. Tant et si bien que lorsqu’il lui a fallu négocier son indépendance dès 1956, le Maroc était confronté à la fois à la France, à l’Espagne et autres puissances impérialistes.

Feus Mohammed V et Hassan II ont rétabli la dignité nationale, le premier a libéré la nation après un exil féroce imposé par la France pas moins de 3 ans, le second a réuni le peuple du Maroc et instauré la démocratie pluraliste. Dans le sillage de son auguste père et des ses ancêtres, le Roi Mohammed VI a consolidé et renforcé la démocratie, à ses niveaux parlementaire, institutionnel et social. Il a opéré des ruptures dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles participent d’une volonté irascible de valoriser une matrice d’un modèle qui est à la fois un hymne et un réveil, celui d’une époque inédite, incandescente par ses lumières d’un siècle que Mohammed VI incarne.

S’inscrire dans la dynamique heureuse de l’Ordre royal, combattre chérubins et iconoclastes, et si besoin – un lys dans une main et un drapeau dans l’autre – se mobiliser sur le terrain de la confrontation, il faut y aller. Au nom de notre pays et de notre dignité. Au lieu de nous morfondre dans une ostentatoire impuissance, confrontés à des voisins paranoïaques il nous faut faire face à leurs récriminations et nous décomplexer sur les enjeux prioritaires, quitte à nous nourrir de la rhétorique la plus appropriée dès lors qu’il s’agit de défendre mordicus notre intégrité territoriale, notre souveraineté et notre unité nationale. Notre Monarchie, notre socle, notre raison de vivre et d’espérer.

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