Le président de la ligue de l’enseignement privé au Maroc appelle à des solutions pour résoudre la « crise » du secteur

Le président de la Ligue de l’enseignement privé au Maroc, Abdelhadi Zouiten, a appelé, samedi à Casablanca, à des solutions pratiques pour résoudre la « crise » que vit ce secteur afin qu’il puisse poursuivre sa mission dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement.

S’exprimant lors d’une réunion extraordinaire de la Ligue, M. Zouiten a indiqué que l’enseignement privé vit une « situation d’instabilité » à cause de nombreuses décisions, soulignant à cet égard que le recrutement contractuel des enseignants, récemment mis en oeuvre par le ministère de tutelle, a provoqué le départ de quelque 2.000 enseignants et directeurs qui étaient liés par des contrats avec des écoles privées, avec comme conséquence un manque « cruel » de cadres éducatifs dans ces établissements. Ce manque, a-t-il expliqué, incite à des solutions de rechange « pour stopper l’hémorragie » surtout que la Ligue se plaint de l’absence de dialogue avec le département de tutelle au sujet de la décision du ministère d’interdire le recrutement des enseignants du public dans le secteur privé à compter de l’année prochaine. M. Zouiten a également déploré la « campagne collective » lancée par les services des impôts contre les établissements scolaires privés « qui sont appelés à payer plus de 1 milliard et 50 millions dhs », appelant à instaurer un dialogue avec ces services pour sortir de la crise « sachant que ces établissements sont incapables de payer ces grosses sommes », selon lui.

Il a également estimé que les campagnes lancées par la CNSS pour régulariser la situation des employés de ces établissements ont placé ce secteur dans une situation « délicate » du fait qu’ils sont « incapables » de s’acquitter des impayés, appelant au dialogue pour parvenir à des formules de paiement qui tiennent compte de la particularité de ce secteur. Selon M. Zouiten, le projet des « écoles partenaires », basé sur le principe de partenariat et de contrat entre le privé et le public en vue de créer des écoles de l’enseignement privé et l’ouverture de ces écoles devant les investissements étrangers, « représente un réel danger, non seulement pour l’enseignement privé mais également pour l’ensemble du système éducatif ».

Il a dans ce contexte rappelé que l’enseignement privé a créé plus de 125.000 emplois et constitue ainsi le deuxième employeur après l’agriculture selon les statistiques du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle au titre de l’année 2015/2016. Selon ces statistiques, le nombre des élèves qui poursuivent leurs études dans l’enseignement privé est passé de 474.500 en 2007/2008 à un total de 889.385 durant la rentrée scolaire 2015/2016, alors que le nombre des enseignants est passé de 35.929 à 67.730. Le nombre de l’ensemble des employés est passé, quant à lui, de 63.797 à 251.569 durant la même période.

La Ligue de l’enseignement privé a été créée le 13 novembre 1991. Elle regroupe les directeurs et les fondateurs des établissements privés autorisés par le ministère de tutelle. Elle a notamment pour mission d’unifier les actions et d’échanger les expériences dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement et de jeter les ponts pour une coopération fructueuse avec les établissements publics. La Ligue oeuvre pour la résolution des problèmes qu’affrontent les établissements de l’enseignement privé, outre la préservation des acquis et la défense des intérêts de ce secteur.

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