Présidentielle américaine: Un dernier débat télévisé crucial

Par Omar ACHY 

A douze jours de la présidentielle américaine, Donald Trump et Joe Biden sont au rendez-vous, ce jeudi, pour un dernier débat télévisé crucial qui marque probablement la dernière chance pour les deux candidats d’atteindre le maximum d’électorat encore indécis, à une heure de grande écoute, sachant qu’un nombre important d’Américains ont déjà voté.

Si la deuxième confrontation avait été annulée sur fond de divergence sur l’opportunité de la tenir virtuellement après l’infection au coronavirus de Trump, cet ultime duel à Nashville, dans le Tennessee (sud), se tient en personne mais avec des changements dans son format. Le plus important consiste à mettre sous sourdine le micro du candidat dont ce n’est pas le tour de parler.

La décision de la Commission sur les débats présidentiels de contrôler les micros a provoqué l’ire du président américain, qui a été vivement critiqué pour l’interruption fréquente de son rival et du modérateur lors du premier débat qui a viré au chaos.

« La Commission espère que les candidats respecteront le temps de chacun », a-t-on rappelé cette fois.

A l’heure où les sondages d’opinion donnent l’ancien vide-président de Barack Obama avec une longueur d’avance, y compris dans des Etats clés remportés, il y a quatre ans, par son rival, les républicains souhaitent voir Trump mettre à profit le débat télévisé pour décliner une vision positive du pays et établir des contrastes politiques avec son rival.

D’une durée de 90 minutes, le débat qui sera modéré par la journaliste de la chaîne NBC, Kristen Welker, sera divisé en six segments de 15 minutes portant sur des dossiers majeurs de l’actualité avec en vedette, encore une fois, la gestion de la pandémie de Covid-19. Les autres sujets ont trait à la situation des ménages américains, les tensions raciales, le changement climatique, la sécurité ainsi que le leadership. Fidèle à son style, M. Trump a d’emblée critiqué le choix des thèmes, affirmant s’attendre plutôt un un débat sur la politique étrangère de même qu’il s’en est pris à l’animatrice du débat qualifiée de « gauchiste démocrate endurcie ».

A l’opposé du candidat républicain qui a multiplié récemment les rassemblements électoraux, M. Biden a concentré ses efforts sur la préparation du débat avec le souci, selon le New York Times, de préserver son avantage sur la base de l’argumentaire mis en avant pendant des mois, à savoir qu’il est le candidat le mieux placé pour sortir le pays de la pandémie et de ses retombées économiques, et rompre avec le mandat turbulent de Trump. L’ex-vice-président doit s’attendre néanmoins à des attaques virulentes notamment en rapport avec des allégations de corruption présumée contre son fils en Ukraine, mais également sur son bilan sur des dossiers importants lors d’une carrière politique de près de 50 ans, ainsi que sur un éventuel élargissement de la Cour suprême, une question qu’il a évitée à plusieurs reprises, bien qu’il ait déclaré vouloir clarifier sa position avant le jour du scrutin.

Signe que les démocrates entendent ne laisser rien au hasard, l’ancien président Barack Obama a livré la veille un virulent réquisitoire contre le président Trump en s’attaquant, lors d’un premier rassemblement de campagne, à sa gestion de la pandémie de coronavirus, et de l’économie, à ses déclarations d’impôts, et son soutien aux théories de complot.

Mais, il a surtout imploré les démocrates à éviter la complaisance au regard des sondages et de se rendre massivement aux urnes. « Nous devons réussir comme jamais auparavant. Nous ne pouvons laisser aucun doute dans cette élection », a déclaré l’ancien président américain avant de prévenir: « Je me fiche des sondages. Il y a eu un tas de sondages la dernière fois, et ça n’a pas marché. . . . Pas cette fois. Pas cette élection ». Sans se fier aux sondeurs ni aux analystes, Trump comme Biden continueront jusqu’au bout leur bataille acharnée pour s’attirer les faveurs des électeurs. Et dans cette course serrée, le vainqueur est déterminé non pas par le vote populaire mais par un collège électoral de 538 grands électeurs.

( Avec MAP )

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