Programme Action 2025 : un démarrage différé au Maroc pour Sanofi
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a confirmé, jeudi 5 avril, le lancement de la onzième édition de son programme mondial d’actionnariat salarié, Action 2025. Une initiative qui s’étend à cinquante-cinq pays, mais dont la mise en œuvre au Maroc demeure incertaine, suspendue à l’achèvement de formalités réglementaires locales encore en cours.
Le dispositif, qui sera accessible à partir du 10 juin, offre aux collaborateurs de Sanofi la possibilité de devenir actionnaires à des conditions particulièrement attractives. La souscription prévoit une décote de 20 % sur la valeur moyenne des actions lors des vingt dernières séances boursières, ainsi qu’une action gratuite pour cinq titres achetés, dans la limite de quatre actions par souscripteur. Un geste qui entend consolider le lien entre la performance de l’entreprise et l’engagement des salariés, tout en valorisant leur contribution à la réussite collective.
Seuls les salariés ayant cumulé au moins trois mois d’ancienneté à la clôture de l’opération pourront y prendre part, et ce dans la limite d’un quart de leur traitement annuel brut, après déduction des versements éventuels dans les dispositifs d’épargne existants (PEE, PEG, PERCO). La livraison des titres est attendue pour la fin juillet, avant leur admission sur le marché Euronext Paris, sous le même code ISIN que les actions ordinaires de Sanofi (FR0000120578).
Dans un communiqué, Paul Hudson, directeur général de Sanofi, a souligné l’adhésion croissante des collaborateurs à ce programme, qu’il décrit comme « un reflet tangible de leur confiance dans notre trajectoire et notre exigence scientifique ». L’édition 2024 avait déjà enregistré plus de 32 000 souscripteurs, représentant près de 40 % de l’effectif mondial, tandis que 90 000 collaborateurs, actuels ou anciens, détiennent aujourd’hui environ 2,55 % du capital du groupe.
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Le cas particulier du Maroc et de plusieurs autres pays
Toutefois, Sanofi précise que l’opération ne sera mise en œuvre que dans les pays où les démarches de notification, de validation réglementaire et de consultation des instances représentatives du personnel auront été menées à bien. C’est précisément sur ce terrain que le Maroc, tout comme les Philippines et le Japon, figure actuellement en « liste d’attente », les formalités locales n’ayant pas encore été finalisées. « Ce communiqué ne constitue ni une offre de vente ni une sollicitation à l’achat au Maroc », indique clairement le groupe, soucieux de se conformer aux cadres réglementaires nationaux.
Ce retard administratif, qui n’est pas isolé, illustre la complexité des dispositifs transnationaux d’actionnariat salarié et la nécessité, pour les entreprises globalisées, de s’adapter aux législations nationales, souvent disparates. Pour les collaborateurs marocains de Sanofi, ce report temporaire constitue un contretemps, d’autant plus sensible qu’il intervient dans un contexte où l’actionnariat salarié est perçu comme un levier puissant de motivation et de fidélisation.
L’essor de l’actionnariat salarié à l’échelle mondiale s’inscrit dans un mouvement plus vaste de « capitalisme participatif » qui cherche à mieux aligner les intérêts des entreprises et de leurs salariés. En offrant des conditions préférentielles d’accès au capital, Sanofi entend renforcer la cohésion interne et la culture d’entreprise, à l’heure où la concurrence pour attirer et fidéliser les talents reste intense.
Pour le Maroc, la finalisation des démarches réglementaires conditionnera la participation des équipes locales à cette dynamique mondiale. À terme, la régularisation de ces formalités devrait permettre aux collaborateurs marocains de rejoindre leurs collègues de cinquante-cinq autres pays dans ce programme d’actionnariat, consolidant ainsi l’empreinte internationale du groupe et la place des salariés marocains au cœur de son projet collectif.