Projet d’attentat dans le sud de la France: la suspecte présentée à la justice en vue de sa mise en examen

Une jeune femme suspectée de vouloir perpétrer une attaque durant le week-end de Pâques va être présentée, jeudi, à la justice antiterroriste en vue de sa mise en examen et de son incarcération, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat).

Âgée de 18 ans, la jeune femme avait été interpellée dans la nuit de samedi à dimanche à Béziers, dans le sud de la France, aux côtés de 4 autres femmes de sa famille, dont au moins une mineure. Ces arrestations, rappelle-t-on, avaient été rendues possibles grâce à la coopération avec le Maroc. A l’issue de 96 heures, la garde à vue de la prévenue a été levée jeudi matin et elle sera présentée le même jour à un juge d’instruction dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire des chefs d’”association de malfaiteurs terroriste criminelle » et de “détention de substances ou produits incendiaires ou explosifs ou d’éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif pour préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes, en relation avec une entreprise terroriste », précise le Pnat.

Selon le parquet antiterroriste qui demande son placement en détention provisoire, la jeune femme, « déscolarisée depuis deux ans » et « jamais condamnée », était inconnue des services de sécurité, jusqu’à un renseignement très récent « faisant état d’une menace d’attentat contre une église ».

Les perquisitions dans la chambre de l’intéressée, ont permis la découverte de “plusieurs bouteilles de produits susceptibles d’entrer dans la composition d’explosifs acétone, acide sulfurique, eau oxygénée, deux dispositifs susceptibles de constituer des engins explosifs improvisés en cours d’assemblage, une photographie imprimée de la décapitation de Samuel Paty (enseignant décapité l’année dernière en région parisienne ndlr) ainsi que des photographies représentant des djihadistes armés ».

Les enquêteurs ont découvert également un “carnet à spirales contenant notamment, une recette manuscrite de fabrication d’explosifs, des notes manuscrites évoquant divers projets d’action violente, des notes manuscrites faisant référence à l’état islamique mais également à certains symboles du nazisme et un schéma d’une église située à proximité du domicile de la mise en cause”, selon le parquet.

“Aucun explosif constitué n’a en revanche été retrouvé”, explique le Pnat qui rappelle que la mère et les trois sœurs, interpellées avec la suspecte, ont été remises en liberté entre lundi et mercredi.

« Aucun élément n’est venu impliquer » l’entourage familial et « aucun élément de radicalisation n’a par ailleurs été relevé les concernant », explique le Pnat dans son communiqué.

Mardi, le porte-parole de la Direction Générale de la Sûreté nationale marocaine (DGSN) et de La Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), a annoncé que la DGST a transmis, le 1er avril, aux services de renseignements français extérieurs et intérieurs (DGSE-DGSI), des informations précises concernant une citoyenne française d’origine marocaine qui préparait une opération terroriste imminente visant un lieu de culte en France (église).

Sur la base de ces renseignements, les autorités françaises compétentes ont procédé, les 3 et 4 avril à des opérations d’interpellations et de saisies ayant permis de neutraliser les risques de ce projet terroriste, a indiqué le porte-parole, soulignant que les informations fournies par la DGST aux services sécuritaires français concernés comprenaient des données personnelles sur la suspecte principale et ses données d’identité électroniques, ainsi que sur le projet terroriste qu’elle s’apprêtait à exécuter en coordination avec des éléments de l’organisation terroriste « Daech ».

« Le partage de ces informations avec les services français s’inscrit dans le cadre de l’adhésion du Maroc aux mécanismes de coopération internationale de lutte contre les organisations terroristes, de consécration de la paix et de la stabilité dans le monde, ainsi que dans le sillage du renforcement de la coopération entre la DGST et les services de renseignements français dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et face à la recrudescence des menaces de l’extrémisme violent qui vise la sûreté et la sécurité des citoyens des deux pays », a affirmé la même source.

( Avec MAP )

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