Un projet de loi pour accompagner les grands défis des politiques linguistiques

Le projet de loi organique relatif au Conseil national des langues et de la culture marocaines est un projet social permettant d’accompagner les grands défis que connait le Royaume au niveau des politiques linguistiques et culturelles a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de la culture et de la communication, Mohamed Laaraj.

Ce Conseil se veut une institution nationale constitutionnelle œuvrant dans le domaine de la politique linguistique et culturelle marocaine qui contribuera à la résolution des problèmes liés à cette politique, a souligné M. Laaraj lors d’une journée d’étude organisée par la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants en coopération avec le ministère de la culture et de la communication sur la portée de cette loi.

L’adoption de ce projet illustre l’intérêt qu’accorde le Maroc à cette question et consacre l’esprit de dialogue et d’ouverture notamment dans les sujets qui divisent, a-t-il relevé

Après avoir mis en avant les différentes étapes d’élaboration de ce projet, il a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de mesures visant à approfondir le débat sur les lois organiques relatives au processus de mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe et à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines.

La question linguistique au Maroc revêt une importance particulière, en tant que question nationale, politique et sociale aux dimensions historique, éducative et culturelle, a-t-il affirmé.

De son côté, le président de la commission, Mohamed Mellal a souligné que l’organisation de cette rencontre ambitionne ouvrir un débat public sur la création du Conseil national des langues et de la culture marocaines et d’examiner le contenu de cette loi avec les parties concernées par la chose linguistique et culturelle, y compris les instances de la société civile.

Ce Conseil marque le début d’une nouvelle étape caractérisée par le bilinguisme et donne une priorité aux dialectes et aux expressions constituant une composante essentielle de la culture marocaine, a-t-il précisé, notant que le rôle du Conseil consiste à suivre et à élaborer la politique publique relative aux langues et la culture marocaines.

Il a, dans ce sens, évoqué les références pour la création du Conseil, qui repose particulièrement sur la Constitution de 2011, notamment l’article 5, qui prévoit sa création, ainsi que les directives royales contenues dans le discours d’ouverture de l’année législative 2015-2016 au Parlement, le 9 octobre 2015.

Il a souligné que le Royaume oeuvre à travers la création de ce Conseil, à réaliser un projet communautaire intégré basé dans son volet culturel sur l’homogénéité de ses composantes et sur l’investissement de sa diversité et de sa richesse.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Institut royal de la culture amazighe, Hussein Mojahid, a plaidé pour la contribution du Conseil national des langues et de la culture marocaine à l’activation du caractère officiel de la langue amazighe, afin de lui permettre de jouer son rôle aux côtés de la langue arabe, indiquant que le Conseil devra mettre en application les politiques linguistiques et culturelles officielles, notamment la langue amazighe, en faisant d’elle un outil de communication, d’écriture et d’enseignement aux côtés de l’arabe.

Il a également recommandé de doter le Conseil d’un pouvoir consultatif et décisionnel, en termes de politique linguistique, outre la création de partenariats avec d’autres institutions et universités culturelles.

Pour sa part, le directeur de l’Institut d’études et de recherches pour l’arabisation, Mohamed El Ferrane, a souligné la nécessité de créer un équilibre linguistique au Maroc entre les deux langues officielles l’arabe et l’amazighe, les langues étrangères utilisées, et les dialectes locaux.

Le Conseil devrait œuvrer à la protection et au développement des langues utilisées au Maroc et à adopter une politique linguistique basée sur la pluralité et la diversité, a-t-il soutenu, appelant le Conseil à protéger la langue arabe et à tenir en compte du pluralisme linguistique dans l’élaboration de chaque nouvelle politique linguistique.

Cette journée d’étude, à laquelle ont pris part des représentants notamment du bureau exécutif du réseau amazighe pour la citoyenneté, la coordination nationale de la langue arabe, la coalition nationale pour la langue arabe, l’Institut des études africaines et la ligue marocaine amazighe, a été caractérisée par de nombreux débats autour de « la langue Hassanie dans le projet de loi organique du Conseil national » et « le Conseil national des langues et de la culture marocaine: vers une politique linguistique intégrée ».

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