Qu’est-ce que l’asthénie ? Un médecin répond

Propos recueillis par Soukaïna OUMERZOUG

Diminution de la force physique, sensation de faiblesse, manque d’énergie, inefficacité intellectuelle, lassitude…voici quelques symptômes de l’asthénie, communément appelée fatigue.

Dr. Sanaâ Chaghal a accordé un entretien à la MAP dans lequel elle met en lumière les causes et les complications éventuelles de l’asthénie ainsi que ses recommandations pour traiter cet état pathologique.

1- Qu’est-ce que l’asthénie ?

L’asthénie est le terme médical utilisé pour signifier « fatigue ». C’est un terme flou car la fatigue est très difficile à mesurer. D’autre part, elle peut correspondre à une fatigue normale ou au symptôme d’une maladie. Elle est donc à l’origine d’une perte de force et d’épuisement ou de l’impression d’être toujours fatigué.

Ainsi, l’asthénie désigne une sensation de fatigue généralisée, démesurée et sans raison apparente. Elle concerne 10 à 25% des personnes qui consultent un médecin généraliste et jusqu’à 7% qui voient le médecin, essentiellement pour ce motif, avec une prévalence élevée chez les femmes.

2- Quelles sont les causes de cet état pathologique ?

L’asthénie est peu spécifique, présente dans beaucoup de pathologies et subjective. Elle peut être due à un problème organique, psychique ou réactionnel.

Pour les causes organiques (dans la plupart des cas, toutes les maladies sont la cause de l’asthénie) : l’anémie ferriprive (carence en fer) est la plus fréquente, les infections, les maladies métaboliques et endocriniennes telles que le diabète, l’hypothyroïdie, les cancers, les maladies cardio-vasculaires et beaucoup d’autres maladies.

L’asthénie psychique, appelée « psychasthénie », est la plus répandue et l’une des plus invalidantes. Elle se traduit par une lassitude matinale, parfois associée à des troubles du sommeil, une perte de l’élan vital ou une démotivation avec retentissement physique.

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La dépression et l’anxiété sont les principales causes psychiques responsables d’une asthénie. Il y a aussi la fatigue réactionnelle temporaire qui survient en réponse à des perturbations du mode de vie comme une insuffisance du repos (manque de sommeil, décalage horaire), une activité professionnelle inadaptée (surmenage, inactivité, épuisement), une condition physique perturbée (activité physique intense, perte musculaire liée à la sédentarité, malnutrition) ou des problèmes familiaux ou psycho-sociaux.

3- Comment reconnaître une asthénie anormale ?

Se sentir fatigué après un effort physique ou une activité intellectuelle intense est normal, dans la mesure où cette sensation disparaît en se reposant.

L’asthénie est une fatigue anormale lorsqu’elle subsiste même après le repos ou lorsqu’elle ne disparaît que partiellement. Elle provoque la sensation désagréable et pénible d’être incapable de mener à bien ses activités quotidiennes.

La personne souffrant d’asthénie ressent ainsi un déséquilibre entre ce qu’elle doit accomplir et ce qu’elle se sent capable de faire.

Deux critères doivent alors être interrogés : la durée et l’intensité de cet état de fatigue.

4- Quelles sont ses complications éventuelles ?

Lorsque la fatigue ne disparaît pas avec le repos, il est important d’en comprendre les causes. Il s’agit donc de prendre au sérieux cette situation et de lui apporter un traitement adapté.

5- Enfin, comment la traiter ?

Le traitement de l’asthénie dépend de sa cause et il faut éliminer toute cause organique en premier lieu. Il peut être sous forme de médicaments antiasthéniques à base de vitamines oligo-éléments et acides aminés.

Quelle que soit la pathologie mise en cause, on recommande de s’accorder une bonne hygiène de vie et ce, en ayant, autant que possible, des heures de sommeil régulières (7h30 par nuit), en étant actif dans la journée et en privilégiant les activités calmes le soir (natation par exemple), en évitant l’alcool, les repas copieux ou les excitants en fin de journée (alimentation variée et équilibrée – au moins 5 fruits et légumes par jour et se nourrir à heures régulières) et en évitant de manger, travailler ou regarder la télévision dans le lit.

Il s’agit aussi de créer une routine favorable à l’endormissement (lecture, douche…), d’opter pour une activité sportive (30 minutes d’activité modérée par jour, fractionnées ou non), de bénéficier d’un soutien psychologique et d’une consultation avec le médecin du travail lorsque la fatigue est en lien avec l’activité professionnelle, de ralentir son rythme quotidien en augmentant les temps de détente, d’activité physique et de loisirs et de faire des pauses en marchant sur le lieu de travail.

( Avec MAP )

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