Rabat: El Malki plaide pour un plan d’urgence en faveur du développement de l’Afrique

Le président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki a souligné, mardi à Rabat, que la communauté internationale est appelée à mettre en place un plan d’urgence pour le développement de l’Afrique, de sorte à contribuer au lancement de dynamiques économiques et sociales intégrant la jeunesse africaine qui aspire à une vie meilleure.

Intervenant à l’ouverture du Séminaire international sur « le rôle des parlements et des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique face aux nouveaux défis de la migration« , El Malki a appelé la communauté internationale à œuvrer d’arrache-pied pour faire face aux racines et aux causes de la migration et ce à la lumière des engagements convenus à la COP21 à Paris et à la COP 22 à Marrakech, notant que la gestion des flux migratoires ne se fera pas par la construction des murs, ni par la fermeture des frontières, mais par le dialogue et la coopération.

El Malki a indiqué qu’il incombe aux parlements, aux organisations parlementaires multilatérales et aux conseils économiques et sociaux, la responsabilité majeure de plaider en faveur de la paix, la stabilité, la sécurité et le règlement pacifique des différends, ainsi que pour une justice climatique pour tous, en particulier pour l’Afrique, qui paie le prix des déséquilibres climatiques.

Il a aussi précisé que la migration est placée au cœur du débat politique, tant aux pays d’origine qu’aux pays d’accueil, ajoutant qu’il demeure regrettable de voir la migration devenir le point de croisement des multiples problèmes et défis auxquels font face les pays d’accueil, alors que ce phénomène a « été longtemps considéré comme une dynamique d’interaction, de fécondation et d’enrichissement humain et culturel”.

Le président de la Chambre des Représentants a de même rappelé la nécessité de corriger les stéréotypes erronés sur la migration et d’élargir le cercle des défenseurs des avantages de la migration, au niveau des pays, d’organisations politiques et sociales et des mouvements civils, faisant savoir que les migrants, contrairement à l’image stéréotypée qui leur a été attribuée contribuent à la prospérité des pays dans lesquels ils sont installés.

El Malki a aussi rappelé la responsabilité commune des membres de la communauté internationale de transférer des technologies et d’opérer des investissements et des capitaux, conformément à la logique du gagnant-gagnant, que SM le Roi ne cesse de rappeler, appelant à davantage de coordination et de solidarité entre les pays qui constituent les zones de migration, en particulier ceux de la rive sud de la Méditerranée afin de mettre en œuvre des politiques et des approches sociales et humanitaires pour faire face au phénomène et pour lutter contre la traite des êtres humains.

Pour sa part, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka a indiqué que les vagues de migration internationale ont connu une augmentation significative ces dernières années et ont subi des transformations profondes en termes de nature et d’ampleur, ajoutant que la migration sur le continent africain est connue par sa dynamique particulière (le total des migrants s’établit à plus de 24 millions en 2017, soit 14% des migrants dans le monde).

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Baraka a noté que l’image stéréotypée des médias et de certains partis politiques en Europe, alimente le rejet et conduit à des phénomènes discriminatoires et à la xénophobie, affirmant que les vagues d’immigration devraient s’intensifier sous l’effet du changement climatique et des catastrophes naturelles, de la diminution des réserves en eau et de la dégradation des terres agricoles combinés à une insécurité alimentaire.

En l’absence de mesures concrètes pour faire face au changement climatique et accélérer le développement, l’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer jusqu’à 86 millions de migrants internes en raison du changement climatique d’ici 2050, a-t-il fait savoir, notant l’impératif de promouvoir une action conjointe, bilatérale et multilatérale sur la question.

Il a de même plaidé en faveur de la réalisation de la sécurité alimentaire, de la lutte contre le réchauffement climatique et l’amélioration des conditions de vie des populations en Afrique, notamment par le biais d’initiatives et de mesures concrètes lancées dans le cadre de la COP22 pour adapter l’agriculture africaine, promouvoir les énergies propres et renouvelables et cibler les régions les plus affectées par les effets du changement climatique.

Dans ce contexte, M. Baraka a évoqué l’initiative de SM le Roi Mohammed VI dans le cadre du Sommet Africain de l’Action, qui vise à créer trois commissions dédiées à la région du Sahel, au Bassin du Congo et aux Etats insulaires, mettant en avant les effort du Royaume pour l’adoption d’une approche proactive et des mesures visant à assurer une meilleure intégration des migrants.

Le président du CESE a en outre plaidé pour l’adoption d’une nouvelle vision commune au niveau continental pour la mise en place d’un nouveau paradigme de gouvernance des migrations. Pour atteindre cet objectif, M. Baraka a souligné que les migrations devaient être considérées comme une ressource durable répondant aux divers problèmes liés au développement et contribuant à l’instauration d’une société pleine de valeurs de solidarité, de respect de la diversité, de coexistence, de cohésion sociale et de dialogue entre les civilisations.

Organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, les 30 et 31 octobre par la Chambre des représentants, le Conseil économique social et environnemental et l’UCESA, ce forum tend à contribuer au débat international sur la migration et s’inscrit dans le cadre de la tenue à Marrakech en décembre prochain du Forum global pour la migration et le développement, organisé sous l’égide de l’ONU et de la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Il s’assigne également pour but d’accompagner la vision pionnière du Maroc sur la question de la migration dans le continent africain, avec ses dimensions humaine, de développement et de solidarité et d’explorer les politiques de coopération les plus à même de contribuer à concilier les impératifs de la croissance et les droits des migrants, notamment en termes d’accès aux services sociaux, de sécurité et de protection sociale tout en maîtrisant et en canalisant les flux migratoires.

Ont pris part à ce séminaire plusieurs responsables gouvernementaux, parlementaires, représentants des conseils économiques et sociaux africains et européens ainsi que des organisations parlementaires régionales africaines, outre les représentants des principales organisations internationales, des ONG et des experts de la question migratoire.

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