Ramaphosa, un deuxième mandat à la tête de l’ANC, mais avec un pouvoir affaibli

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a décroché lundi un deuxième mandat à la tête du Congrès national africain (ANC au pouvoir), mais son pouvoir est de plus en plus affaibli en raison de l’opposition acharnée de ses détracteurs au sein du parti.

Faisant de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, Ramaphosa est tombé dans la disgrâce après qu’une Commission parlementaire indépendante a publié un rapport confirmant des accusations criminelles portées contre lui en juin dernier, concernant la dissimulation du vol en 2020 d’importantes sommes en dollars dans l’une de ses fermes à gibier.

A quelques jours de la Conférence élective nationale de l’ANC, qui se tient actuellement à Nasrec, dans la banlieue de Johannesburg, Ramaphosa a échappé de justesse à une procédure de destitution empêchée par les députés de son parti majoritaire au Parlement.

Syndicaliste et homme d’affaires, Ramaphosa est le cinquième président de d’Afrique du Sud après la fin de l’apartheid, ainsi que chef du Parti-Etat, l’ANC.

Né 1952 à Johannesburg, il a étudié le droit à l’Université du Nord en 1972, où il s’est impliqué dans la politique étudiante, rejoignant l’Organisation sud-africaine des étudiants et la Black People’s Convention.

Avec les premières élections démocratiques d’Afrique du Sud en avril 1994, Ramaphosa est devenu membre du Parlement et a été élu président de l’Assemblée constitutionnelle.

En 2012, il a été élu vice-président de l’ANC lors de la 53e conférence nationale de l’ANC et, en 2017, il a pris les rênes du parti lors de la conférence nationale à Nasrec (Johannesburg).

Il s’est lancé dans une campagne anti-corruption qui consiste à nettoyer le fisc sud-africain et l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA), qui avaient été affaiblis par les partisans de l’ancien président Jacob Zuma.

Ramaphosa s’est également engagé à poursuivre les responsables qui ont été nommés dans le rapport de la «capture d’État», un phénomène qui renvoie aux vastes détournements de fonds survenus durant la dernière décennie.

Cependant, le chef de l’Etat s’est confronté à son propre lot d’accusations de corruption après une sombre affaire de vente de buffles dans sa ferme de «Phala Phala», au Limpopo, dont les revenus en dollars ont été cachés dans du mobilier.

En juin dernier, une plainte déposée par l’ancien chef du renseignement, Arthur Fraser, a accusé le Président d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.

Ce scandale est venu ternir davantage l’image du chef de l’Etat et président d’un parti au pouvoir qui est en baisse dans les urnes durant la dernière décennie, passant pour la première fois sous la barre des 50% des votes lors des élections locales de l’an dernier.

L’élite politique de l’ANC est ainsi hantée par la peur d’une défaite aux élections générales de 2024.

Avec MAP

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