RDC: 2 journalistes accusés de coopérer avec une milice détenus depuis six mois

Deux journalistes accusés de coopérer avec une milice dans l’est de la République démocratique du Congo sont détenus depuis six mois sans jugement, selon une organisation congolaise de défense de la presse qui a dénoncé lundi une détention « accompagnés des sévices corporels ».

Journaliste en danger (JED) « exprime ses vives inquiétudes sur le sort de deux journalistes arrêtés et détenus, sans jugement, depuis 6 mois à Uvira », ville située à environ 130 km de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.

Fidel Nsikundi et Heri Makyambi, journalistes-reporters de la Radio Communautaire de Libunda ont été arrêtés le 29 juillet 2017 dans un village du territoire de Fizi par des éléments de la police nationale congolaise,écrit JED dans un communiqué.

Les deux journalistes ont été appréhendés pendant qu’ils réalisaient une série de reportages avec la population civile, au lendemain des affrontements qui ont opposé l’armée congolaise à une milice locale, dans cette région déchirée par des conflits armés depuis plus de 20 ans. « Ils sont accusés d’être +des informateurs de ce groupe armé+ », explique JED.

« Après plus de six jours de détention, ils ont été transférés finalement à la prison centrale d’Uvira où ils sont détenus dans des conditions sanitaires très précaires », souligne cette ONG congolaise de défense de la presse, partenaire de Reporters sans frontières (RSF).

JED « dénonce cette longue détention de ces deux journalistes accompagnés des sévices corporels ».

« L’armée ne reconnait pas l’arrestation de ces deux journalistes », a déclaré sous couvert d’anonymat à l’AFP un de ses porte-parole dans le Sud-Kivu.

Un haut responsable du parquet d’Uvira a pour sa part indiqué à l’AFP n’être « pas encore au courant de ce dossier ».

A défaut de leur accorder une liberté provisoire, JED demande que cette affaire soit « rapidement fixée devant un tribunal pour que les deux hommes aient les moyens de se défendre ».

La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l’édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Vendredi, JED avait dénoncé la détention depuis le 29 novembre, dans le centre du pays, de quatre autre employés d’une radio dans les locaux d’un organe de sécurité de l’État où ils ont subi de « graves tortures ».

AFP

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