Le régime algérien n’a plus les moyens d’ »acheter » le calme politico-social

Le régime algérien n’a plus les moyens d’ »acheter » le calme politico-social depuis la chute vertigineuse des cours du pétrole, a affirmé le chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS, France), Kader Abderrahim qui n’exclut pas un scénario de chaos dans le pays.

« A chaque fois, quand le couvercle saute, on voit bien que la colère n’avait jamais cessé », a fait observer le politologue en décortiquant la donne politique au Sud de la Méditerranée dans une interview au quotidien Tribune de Genève.

M. Abderrahim a pointé du doigt à ce propos « les risques de radicalisation » qui se font sentir particulièrement dans les pays où des régimes autoritaires, comme en Algérie, se maintiennent au pouvoir.

« Les phénomènes de radicalisation s’expliquent en partie par un total manque de confiance des populations envers leurs gouvernements et envers les démocraties européennes qui soutiennent ces régimes autoritaires », a-t-il fait observer.

Pour ce spécialiste de l’Algérie, auteur notamment d’un ouvrage sur le groupe terroriste « Daech », il est urgent d’instaurer un modèle de gouvernance à même de traiter les questions qui touchent directement les gens: emploi, santé, éducation, justice, religion, environnement, droits, respect des minorités.

Kader Abderrahim est membre du Global Finder Expert des Nations unies qui vise à faire des recommandations au secrétariat général de l’ONU sur le dialogue des civilisations et le rapprochement entre le Sud et le Nord.

Son point de vue rejoint l’analyse du think tank espagnol Real Instituto Elcano selon lequel le spectre des « événements catastrophiques » des années 1980 plane sur une Algérie gravement affectée par le net recul des prix du brut.

« L’économie algérienne se trouve durement touchée par l’effondrement des cours, couplé à la détérioration de la situation sécuritaire dans le voisinage du sud de l’Europe », souligne Gonzalo Escribano, directeur du programme Energie au prestigieux groupe de réflexion ibérique.

Dans une analyse sous le titre « l’impact économique de la baisse des prix du pétrole sur l’Algérie », le chercheur espagnol relève que cette situation « jette des doutes sur la capacité du pays à surmonter le triple choc économique, politique et sécuritaire ».

Évoquant les éventuelles implications internationales de la situation qui prévaut dans le pays maghrébin, M. Escribano estime que la crise économique pourrait avoir des répercussions néfastes sur la sécurité régionale, particulièrement au Sahel et dans la Méditerranée occidentale.

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