La régionalisation avancée, une orientation décisive du Maroc dans son organisation territoriale

 La régionalisation avancée constitue désormais une orientation décisive du Maroc dans son organisation territoriale qui traduit la détermination de l’Etat de promouvoir le service public et de mettre en œuvre les dispositions des politiques publiques, a souligné, mercredi à Rabat, le Wali Directeur général des collectivités locales (ministère de l’intérieur) Khalid Safir. 

Intervenant lors d’un panel dans le cadre d’une conférence internationale sur le thème « Habitat, développement urbain et régionalisation : défis de la durabilité et enjeux de la gouvernance territoriale de l’action publique », M. Safir a indiqué que la gestion de la chose locale, à travers le renforcement de la régionalisation, a permis d’élargir les attributions des collectivités territoriales et les compétences de leurs conseils et présidents, sur la base du principe de subsidiarité.

Dans ce cadre, la région s’est vue assigner la mission de promouvoir un développement intégré et durable, alors que les préfectures et les provinces se sont vues attribuer la mission de promotion du développement social, particulièrement en milieu rural, outre le renforcement de l’efficacité et de la coopération entre les collectivités relevant de leurs compétences territoriales, a affirmé M. Safir.

Le Wali Directeur général des collectivités locales a ajouté, à cet égard, que le fait d’ériger la dimension territoriale comme base d’organisation et de gestion des politiques publiques exige davantage de coordination entre les politiques nationales et territoriales afin d’améliorer l’efficacité. Pour lui, l’absence d’une vision stratégique intégrée et la non hiérarchisation des priorités ont des implications négatives sur les objectifs escomptés à travers les politiques publiques tant sur les citoyens que sur les espaces territoriaux. M. Safir a rappelé, à cette occasion, que le Conseil économique social et environnemental (CESE) a en 2016 pointé du doigt, dans un rapport sur la régionalisation avancée, la prééminence d’une vision sectorielle et le manque d’intégration dans les politiques publiques.

Il a en outre fait observer que la mise en œuvre territoriale des politiques publiques à travers la régionalisation avancée offre l’opportunité de réaliser l’objectif de l’intégration entre ces politiques, en amont, à l’occasion de l’élaboration du Schéma régional d’aménagement territorial, du programme de développement régional, du programme de développement de la préfectures ou de la province et du programme d’action de la commune.

L’élaboration de ces documents devrait être considérée comme un réel levier d’intégration, de coordination et de promotion de l’approche participative, a-t-il insisté. M. Safir a, dans ce sens, relevé que lors de la préparation des décrets d’application relatifs aux procédures d’élaboration de ces documents, le ministère de l’Intérieur a veillé à garantir cette intégration entre les politiques publiques, et ce en œuvrant à assurer une véritable cohérence et convergence entre les politiques publiques et les orientations de ces programmes.

La charte de la déconcentration administrative constitue un facteur clé dans la promotion de la gouvernance territoriale, a-t-il poursuivi, notant que le gouvernement actuel s’est engagé à élaborer dans les brefs délais, cette charte qui déterminera le rôle et les attributions des administrations décentralisées, tout en mettant un accent particulier sur l’importance de la coordination entre les politiques publiques et la cohérence des programmes et des projets des différents départements gouvernementaux.

Il a également souligné la nécessite de doter les services décentralisés des moyens matériels et humains nécessaires et d’oeuvrer pour la mise en place de contrats-programmes entre les administrations centrales et les services décentralisés. Pour sa part, le président de la région Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal, a mis l’accent sur le rôle des régions dans le nouveau modèle de développement marocain, notant qu’une grande partie de ce modèle repose sur la capacité de d’aboutir à des territoires intégrés qui offrent aux citoyens de bonnes conditions de vie (les services, les opportunités d’emploi, …).

Dans ce sens, M. Sekkal a souligné la nécessité de développer des approches de développement territorial qui englobent les zones rurales et urbaines, de prendre en considération les spécificités de chaque territoire et de mettre en œuvre des projets intégrés et durables auxquels participent l’ensemble des acteurs (l’Etat, les régions, les collectivités territoriales…).

Organisée en marge de la célébration du 10è anniversaire du Groupe Al Omrane, cette conférence a été marquée par l’organisation de deux panels sur « le Maroc urbain aujourd’hui et demain: des enjeux et des opportunités à saisir » et la « prospective territoriale: les enjeux pour les villes de demain ».

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