Restauration : La croissance tributaire à de solides investissements

Par Mouhamet NDIONGUE

Malgré les conséquences de la pandémie qui a occasionné des restrictions qui ont mis en léthargie les économies des Etats, les perspectives pour le marché marocain de la restauration à moyen terme (2022-2026), sont positives.

Selon les analystes, les dépenses nominales des ménages dans les restaurants et les hôtels marocains augmenteront à un taux de croissance annuel composé de 3,9 % sur la période 2022-2026. Cependant, une croissance plus forte au cours des prévisions par rapport à la période considérée est tirée par la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement associées, qui ont entraîné une baisse historique des dépenses de restauration et d’hôtellerie de 18,6 % en 2020. Ainsi, le total des les dépenses de ménages, restauration et d’hôtellerie pourrait atteindre 27,2 milliards de dirhams en 2026, contre 23,9 milliards de dirhams en 2022.

De bonnes perspectives pour les dépenses de restauration

La croissance des salaires et l’expansion de la classe moyenne soutiendront les dépenses de consommation en services alimentaires à moyen terme, a estimé Fitch Solution. A cet effet, le gouvernement maintiendra sa politique budgétaire expansionniste en 2022, ce qui permettra au pays de se remettre de la pandémie de Covid-19, favorisant la croissance des salaires et les perspectives d’emploi dans le pays. Par ailleurs, les analystes prédisent que le commerce extérieur connaîtra une croissance solide dans les années à venir, soutenue par une reprise économique en Europe et le retour du tourisme international. En conséquence, le revenu disponible moyen par ménage au Maroc passera à 96 100 dirhams en 2026, contre 73 700 dirhams en 2022, ce qui correspond à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 6,6 %. Cela signifie que la croissance des salaires dépassera facilement l’inflation, que nous prévoyons à 1,5 % en moyenne sur la même période, ce qui indique que le pouvoir d’achat des ménages marocains augmentera considérablement. En tant que tel,

Le pouvoir d’achat des consommateurs devrait s’améliorer de manière significative

Un marché du travail en amélioration et une dynamique démographique favorable soutiendront davantage la croissance du secteur de la restauration au Maroc au cours des prochaines années. Dans le but de stimuler la croissance économique, le gouvernement a lancé le programme Awrach en janvier 2022, qui vise à créer 250 000 emplois supplémentaires au cours des deux prochaines années. Combiné avec la reprise en cours après la pandémie de Covid-19 et une reprise du tourisme international, Fitch estime que le taux de chômage du Maroc (en pourcentage de la population active totale) diminuera régulièrement à moyen terme, pour atteindre 8,8 % d’ici 2026, contre 10,5% en 2022. Avec plus de personnes en emploi, les analystes pensent que les modes de vie des consommateurs marocains deviendront de plus en plus occupés, limitant le temps dont les gens disposent pour préparer la nourriture à la maison, ce qui augmentera la demande de services de restauration, en particulier les restaurants à un service rapide et ou la livraison de nourriture et prestations de service. L’urbanisation croissante ajoutera encore aux modes de vie plus actifs des Marocains, avec 66,7% de la population vivant dans les zones urbaines d’ici 2026, selon les prévisions, contre 64,6% en 2022.

 Vers une augmentation de la demande de services alimentaires

Le déploiement relativement rapide de la vaccination Covid-19 au Maroc ainsi que l’évolution des perceptions de Covid-19 de pandémique devraient empêcher le gouvernement d’avoir à mettre en œuvre des mesures strictes sur le secteur des services alimentaires du pays en 2022 et au-delà. Depuis janvier 2022, les restaurants et les cafés sont opérationnels mais doivent fermer à 23h et les clients doivent présenter un laissez-passer pour les vaccins afin d’entrer dans les établissements de restauration. Le déploiement de la vaccination au Maroc a été rapide selon les normes régionales et internationales en 2021. En effet, alors que les cas confirmés ont rapidement augmenté en janvier en raison du fait que la variante Omicron est devenue la souche dominante, le taux de mortalité semble être inférieur par rapport aux vagues d’infection précédentes.

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La poursuite des investissements dans le secteur des services alimentaires du pays soutiendra davantage la croissance au cours à moyen terme. En janvier 2022, la chaîne de restauration rapide américaine KFC a annoncé qu’elle se lançait dans une importante expansion au Maroc avec l’ouverture de 10 nouveaux restaurants prévus dans le pays d’ici 2022. Le même mois, la start-up tunisienne de livraison de nourriture Lamma a annoncé qu’elle commençait son expansion internationale avec un lancement au Maroc. Cet engouement augmentera la concurrence sur le marché marocain des services de restauration (livraison) et améliorera l’accès des consommateurs aux points de restauration (en chaîne), une dynamique qui soutiendra la croissance des dépenses de consommation au restaurant au cours des années à venir.

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