Riad Dar Mumtaz, maison d’hôtes ou quand se croisent histoire et mémoire universelle à Marrakech

Par Hassan Alaoui

La ville de Marrakech serait-elle cette cité magique, uniquement parce qu’elle abrite des palaces et des hôtels en tous genres, connus, répertoriés depuis des décennies et, aujourd’hui, connectés à travers le monde ? Se réduirait-elle également à ses Musées, anciens et modernes qui surgissent partout, sa médina, ses marchés et souks, son ambiance sur lesquels se jettent écrivains, artistes, mémorialistes comme un certain Elias Canetti , philosophe et écrivain, Prix Nobel de littérature, qui a fait d’un séjour en 1953 dans la ville ocre un livre fétiche : « Les Voix de Marrakech » ?  A coup sûr, elle ne saurait être sacrifiée sur l’autel des clichés.

Cette capitale du tourisme mondial, a enfoui en elle, dans ses soubassements immémoriaux des œuvres individuelles, de personnalités privées qui sont au savoir vivre de la ville ce que l’attachement à la mémoire est aux déchiffreurs.

El Mostafa Raguigue en fait partie, assurément et incontestablement. L’homme qui a voué toute sa carrière, plutôt sa vie entière à la promotion du tourisme marocain au cœur de l’Etat , passé en effet par une hiérarchie de responsabilités diverses au ministère du tourisme et à l’Office du tourisme, est aussi un amateur de grandes œuvres, féru d’art et de culture. Intuitif et précurseur, colleté à la défense du secteur, il s’est converti en promoteur privé, mettant ses connaissances, ses capacités et son savoir-faire au service de groupes internationaux, conseiller es qualité, défenseur impénitent du savoir vivre et visionnaire.

Marrakech a toujours constitué le fief expérimental pour lui, un champ pour innover et parachever la longue expérience d’un tourisme éclectique qui est une norme complémentaire au tourisme de masse, celui d’une maison d’hôte différente, un concept inédit, alliant la qualité de l’espace, la protection de l’environnement, l’imprégnation d’une dimension culturelle enfin. Or, celle-ci nous provient , aussi surprenant que cela puisse paraître, de l’Asie centrale, là où vécut dans le 17ème siècle une civilisation fantastique, confluent géographique entre l’Inde, la Perse et les pays islamiques voisins. La dynastie moghole – dont les rois et autres princes sont de descendants des Mongoles – régnait sous l’égide d’un empereur amoureux des arts et d’architecture, du nom d’abord de Khurram, ensuite intronisé par celui de Shaf Jahan ( Roi des Rois). Il avait régné pas moins de 30 ans. En 1612 il a épousé à Arjumand Begum, princesse perse qui , quelques années après, portera le nom connu de Mumtaz Mahal et dont l’influence sur son mari fut d’autant plus grande et l’amour si profond qu’il lui dédiera après sa mort, en 1631 après une fausse couche du 14ème enfant qui l’a emportée , le monument Taj Mahal . Un immense et prestigieux monument funèbre tout en blanc, architecture exceptionnelle, un décorum que l’UNESCO, en 1983, décide alors de classer comme patrimoine universel de l’humanité.

Marrakech

Qu’il ait plongé dans l’histoire et la mémoire de cette époque pour faire revivre cette légende, qu’il ait baptisé cette « charmante pension »  au cœur de Marrakech du nom d’une reine du temps de la Renaissance en Europe , figure emblématique d’un art au croisement des civilisations, El Mostafa Raguigue, donne ainsi corps et âme au cosmopolitisme, celui que la cité de Marrakech incarne. Il puise ainsi dans l’universalisme, décline sa passion pour le brassage et finalement nous propose comme un voyage,  un rêve séculaire, disons le mythe de la reine Mumtaz Mahal à notre portée.

Pour tous ceux qui sont tentés par l’évasion, attirés par le souvenir lointain des mythologies, il a planté le décor et bâti le cadre où le confort – coconnier – le dispute à un magnifique embellissement architectural, là où confluent Orient et Maghreb. Doté de 8 chambres et de toutes les infrastructures idoines, il invité à la fois à la joie de vivre et à la méditation. Les normes de séjour sont un exemple pour toute la profession des promoteurs de tourisme familial et intime. Jardin aux couleurs vert olive, terrasse et piscine, une palette de services et un personnel mobilisé vingt-quatre heure sur vingt-quatre, une accessibilité remarquable aux services d’Internet, du Wifi, des chaînes de télévision, etc…

Un havre de paisibilité totale au creux de la ville, à l’ombre des montagnes de l’Atlas, attenant à la fois à la ville, large regard spectral sur les neiges l’hiver, proximité panoptique de la médina aussi…Et l’ombre contemplative d’un Shaf Jahan et de la reine Mumtaz Mahal inscrite sur le fronton d’un véritable chef d’œuvre architectural. Vivre le temps et l’espace dans une Marrakech où les influences se croisent et, comme c’est le cas, remontent aux temps immémoriaux….C’est donner le temps au temps, ainsi se décline le projet d’El Mostafa Raguigue.

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