Sahara : le temps est venu pour permettre enfin à tous les Sahraouis de se retrouver et de vivre ensemble

Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a souligné que le temps était venu pour rendre justice à l’Histoire et aux populations du sud du Royaume afin de permettre enfin à tous les Sahraouis de se retrouver et de vivre ensemble.

Dans une tribune publiée jeudi par le journal français L’Opinion, le dirigeant politique marocain a affirmé comprendre et partager «la grande frustration» exprimée, il y a quelques jours, par le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, en constatant le non-règlement du différend régional sur le Sahara, 27 ans après le lancement du plan de règlement onusien.

«Je comprends et partage la frustration exprimée par ce haut responsable américain. Mais pas pour les mêmes raisons», a-t-il cependant affirmé dans cette tribune publiée sous le titre : «Différend régional sur le Sahara: le temps de l’action doit succéder à celui de la frustration».

«Nous, Marocains, notre frustration est immense. Elle a plus de 62 ans car notre indépendance obtenue en mars 1956 était incomplète» a expliqué M. Baraka rappelant que «cette indépendance inachevée nous a menés à poursuivre le combat pour recouvrer l’ensemble de notre intégrité territoriale, incluant nos provinces sahariennes».

Après avoir évoqué les principales dates de récupération des territoires marocains sous occupation jusqu’à la «Marche Verte» lancée par Feu SM Hassan II en novembre 1975, le secrétaire général du PI a exprimé la frustration qui est celle des Marocains de «constater que, malgré les faits historiques qui démontrent les liens spirituels, culturels, politiques et administratifs qui ont toujours lié les populations des provinces du Sud au Maroc – confirmés d’ailleurs par le jugement rendu par la Cour internationale de Justice de La Haye en 1975 –, le dossier du Sahara est toujours en cours de traitement au niveau des Nations Unies».

«Nous sommes frustrés de constater que la communauté internationale continue à donner au Front Polisario plus de poids qu’il n’en a dans la représentation de la population sahraouie vu que l’identification faite par les Notables (Chioukhs) du Sahara dans le cadre du plan de règlement porté par les Nations Unies a montré qu’une large majorité des Sahraouis vivent sur le territoire marocain», a-t-il également indiqué.

«Par conséquent, a-t-il ajouté, les véritables représentants des Sahraouis aujourd’hui sont les représentants locaux et régionaux et les parlementaires élus démocratiquement et au suffrage universel direct au niveau de cette région dans le cadre de la régionalisation avancée qui a été consolidée comme choix irréversible du Maroc dans sa nouvelle Constitution».

M. Baraka a fait état aussi de la frustration ressentie par les Marocains de «noter que la proposition du plan d’autonomie proposée par le Maroc comme base de discussion pour aboutir à une solution politique juste, durable, mutuellement acceptable et définitive à ce conflit conformément aux différentes résolutions du Conseil de Sécurité n’a pas pu voir le jour 12 ans après sa présentation, alors même que les grandes puissances mondiales dont notamment les Etats-Unis l’ont considérée comme une proposition +sérieuse, réaliste et crédible+».

→ Lire aussi : Sahara, Afrique : le « Big Stick » de Bolton ou les paradoxes de la « pax americana »

C’est le Maroc qui a proposé en 2007 le plan d’autonomie pour sortir de ce conflit et assurer un avenir meilleur pour les populations de la région, a-t-il précisé à cet égard.

Après avoir rappelé que «nous avons été ceux qui ont déposé la demande aux Nations Unies, en 1963, pour l’inscription de ces territoires sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU et non le Polisario, qui n’a vu le jour qu’après une dizaine d’années, au moment de la première crise pétrolière mondiale», M. Baraka a souligné que c’est également Feu SM Hassan II qui «avait en premier proposé, en 1981 à Nairobi, l’organisation d’un référendum pour confirmer la marocanité du Sahara, que c’est notre pays qui a accepté le plan Baker I en 2001 au moment où l’Algérie et le Polisario l’avaient rejeté et ont été même jusqu’à proposer la partition du territoire comme solution politique à ce différend régional».

«C’est encore le Maroc qui, après que les Nations unies ont conclu à l’inapplicabilité du plan de règlement et donc du référendum d’autodétermination prévu, et après que les projets d’accord cadre formulés par l’ONU n’aient pas abouti, a proposé en 2007 le plan d’autonomie pour sortir de ce conflit et assurer un avenir meilleur pour les populations de la région», a-t-il fait remarquer.

«Pendant ce temps, le Polisario, soutenu par l’Algérie, continue à camper tranquillement sur ses positions entraînant ainsi le statu quo que vous déplorez mais aussi le blocage du Maghreb avec une frontière fermée par l’Algérie avec le Maroc depuis 1994, privant notre région d’un souffle nouveau et nos jeunes de perspectives d’avenir et de vie meilleure», a-t-il observé.

«Nous sommes en outre frustrés que nos concitoyens dans les camps de Tindouf continuent à vivre dans des conditions déplorables et ne bénéficient même pas du droit de se déplacer et de voyager puisque malgré les résolutions des Nations Unies, le HCR n’a toujours pas pu recenser les populations de ces camps pour qu’ils puissent bénéficier du statut de réfugiés», a poursuivi le dirigeant politique marocain.

«Enfin, nous sommes frustrés que les efforts immenses consentis par le peuple marocain pour mettre à niveau les territoires sahariens en termes d’infrastructures, de services publics et de développement humain durable, efforts qui ont pris une ampleur significative avec le nouveau modèle de développement des provinces du Sud lancé par SM le Roi Mohammed VI en novembre 2015, doivent faire face à des obstacles dressés par le Polisario et ses soutiens en vue de priver nos concitoyens sur ces territoires du droit au développement en liant leur sort uniquement à la résolution du conflit au niveau onusien», a-t-il déploré.

Or, a-t-il affirmé, ces populations, notamment les jeunes, «n’en peuvent plus d’attendre. Ils ont besoin de vivre mieux, ils ont besoin de prendre leur avenir en main et seul le projet d’autonomie sous souveraineté marocaine est à même de répondre à ce besoin».

Le temps, a souligné M. Baraka, est désormais venu de convertir cette frustration en actions afin de rendre justice à l’Histoire et aux populations de cette région et de permettre enfin à tous les Sahraouis de se retrouver et de vivre ensemble.

Ce n’est qu’en étant unis au sein d’une large autonomie dans leur pays, le Maroc, par ailleurs pôle de stabilité régional et démocratie solidaire, qu’ils pourront s’inscrire dans un développement soutenu, durable et partagé, a souligné le secrétaire général du PI.

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