Sahara marocain : une nouvelle dynamique ?

 Par Charles Saint-Prot, Directeur général de l’OEG

Le texte de la résolution 2351 du Conseil de sécurité sur le conflit du Sahara marocain, adoptée à l’unanimité vendredi 28 avril 2017, reprend les principaux points du rapport du nouveau secrétaire général Antonio Guterres qui veut sortir de l’immobilisme et des positions ambigües de son prédécesseur pour créer une nouvelle dynamique de paix. Cette dynamique devrait être accentuée par le remplacement de l’envoyé spécial au Sahara marocain, Christopher Ross, qui fut surtout le véritable porte-parole du régime algérien contre les droits nationaux du Maroc, par une personnalité plus crédible, Horst Köhler.

A beaucoup d’égard, la résolution 2351 permet de constater que le Maroc marque des points. Le Conseil de sécurité a décidé la prorogation du mandat de la Minurso pour une année supplémentaire, avec un mandat inchangé, conformément au souhait de Rabat. La résolution exige également un recensement exact des personnes qui vivent dans les camps de Tindouf en Algérie, chose qu’Alger et le Polisario ont toujours refusé parce qu’un recensement objectif conduirait, d’une part, à diminuer considérablement le nombre des personnes détenues dans ces camps et du coup cela réduirait l’aide humanitaire de la Croix Rouge qui est détournée au profit de cadres du régime algérien et leurs séides du Polisario. D’autre part, un recensement des personnes des camps de Tindouf en Algérie dévoilerait la supercherie en démontrant qu’il n’y a que très peu de personnes originaires du Sahara marocain (la plupart séquestrée contre leur gré) car le plus grand nombre provient des zones du Sahel et de gens déplacés de force pour grossir la fiction du groupe séparatiste.

L’autre élément important de la résolution porte sur la reprise du processus de négociations dans le cadre du « nouvel esprit » que le nouveau secrétaire général de l’ONU a décidé d’insuffler aux pourparlers. La résolution salue les efforts « sérieux et crédibles » déployés par le Maroc « pour faire avancer le processus vers une résolution ». On notera que ces qualificatifs sont ceux employés par les puissances pour qualifier le plan marocain d’autonomie proposé depuis 2007. Cela revient à remettre en exergue le plan marocain. Il faut bien admettre que ce plan est la seule solution pour mettre fin au conflit artificiel créé par l’Algérie et le bloc communiste dans les années 1970. Il est d’ailleurs approuvé par les grandes puissances, notamment  la France. Le représentant de Paris au Conseil de sécurité, l’ambassadeur François Delattre a déclaré qu’il est temps « de regarder vers l’avenir et de relancer les négociations ».

Il faut donc être lucide, l’ONU doit maintenant promouvoir des négociations pour la mise en place du plan marocain d’autonomie. Or, le réalisme dont parle M.Guterres aurait dû conduire à citer l’Algérie dans la résolution. En effet, il est clair pour tout le monde que les séparatistes ne sont qu’une poignée de pantins du régime algérien. Certes, la résolution invite les pays voisins à « apporter une contribution importante » au processus de règlement du conflit. C’est un premier pas car il est constant que cette invitation concerne l’Algérie qui ne peut plus se dérober.

Il serait temps de sortir de l’ambiguïté et de constater que l’affaire du Sahara marocain n’est évidemment pas un problème de décolonisation mais une question d’agression d’un pays (l’Algérie) contre son voisin (le Maroc).

Les récentes provocations de bandes armées du Polisario dans la zone démilitarisée de Guerguerat, entre le Maroc et la Mauritanie, ont démontré que la partie algérienne est aux abois et a recours à des aventures dangereuses pour la sécurité régionale. En tout cas, il faudra rester vigilant car il ne peut y avoir de progrès du processus de règlement du conflit si le Polisario continue ses provocations. On peut expliquer l’agitation algérienne par le fait que le Maroc ne cesse de marquer des points sur le plan diplomatique. On a pu constater les points marqués par la diplomatie du Roi Mohammed VI, lors du dernier sommet de l’Union africaine. La reprise des relations diplomatiques avec Cuba, vieux soutien du séparatisme, est aussi significative. À vrai dire, l’Algérie est de plus en plus isolée, réduite à un dernier carré d’États totalitaires comme la Corée du Nord ou le Venezuela. Il y a bien longtemps que le conflit artificiel créé par l’Algérie et le bloc communiste, au milieu des années 1970, a fait long feu et tout le monde sait, aujourd’hui, que ce complot contre le Maroc n’a été qu’un leurre. Il est clair que les régions d’Oued Addahab et de Seguia al Hamra sont des territoires historiquement marocains et ils le resteront. La décolonisation s’est terminée avec la récupération du Sahara marocain et la fin de l’occupation espagnole en 1975-1976. Depuis, le conflit créé par Alger est une affaire d’ingérence étrangère dans les affaires marocaines et d’une tentative de déstabilisation en violation du paragraphe 4 de l’article 2 de la Charte des Nations unies.

Il est temps de mettre fin à ce conflit artificiel qui ne fait que perturber la stabilité et la sécurité de la région. Pour cela, la communauté internationale doit enfin apporter un soutien sans ambiguïté au plan marocain d’autonomie.

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