Sahara marocain : Vers le parachèvement définitif d’une reconnaissance internationale globale
CHRONIQUE

Par Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli*
Une nouvelle étape, manifestement décisive, a été franchie suite à la reconnaissance par le Royaume-Uni de la validité et de la pertinence du Plan du Royaume du Maroc pour l’autonomie de ses Provinces du Sud. Cette reconnaissance vient à point nommé pour admettre que ce Plan constitue la « base la plus crédible, viable et pragmatique » pour mettre fin à la contestation par certains de la marocanité du Sahara.
Cette reconnaissance de très haute tenue diplomatique a été faite à Rabat par David Lammy, Secrétaire britannique aux Affaires étrangères, en présence de Nasser Bourita, son homologue du Maroc. Elle souligne la nécessité de s’engager « de manière urgente et décisive dans le processus politique » placé sous l’égide des Nations Unies en vue de mettre fin à un différend artificiel imposé au Maroc par un adversaire qui ne cherche qu’à se créer une façade atlantique sous couvert d’un pseudo État au Sahara marocain, et par une exploitation du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Mais, si chaque population socioculturelle dotée d’un particularisme local revendiquait le droit à l’autodétermination, l’Afrique serait morcelée en milliers de petits États non viables qui compromettraient l’avenir du continent. La communauté internationale souhaiterait la fin de la dispute inutile autour de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes.
Fait absolument édifiant dans cette reconnaissance, la Grande-Bretagne met en exergue le leadership constructif international de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en matière de paix et de stabilité dans le monde. Elle fait un pas très important, qui balaie d’un revers de main les arguments fallacieux de l’adversaire du Royaume du Maroc, qui argue du fait trompeur qu’il ne s’agirait pas d’une reconnaissance formelle de la marocanité du Sahara. Or, il est de notoriété publique mondiale que la reconnaissance en Droit international public et en Relations internationales peut être expresse ou tacite. Le fait que le Royaume-Uni parachève les « travaux pratiques » en annonçant, à hauteur de 5 milliards de livres Sterling, le financement de projets économiques d’envergure au Sahara marocain ne laisse aucun doute sur la teneur et la solidité de la reconnaissance de la souveraineté du Royaume du Maroc sur ses provinces sahariennes.
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Le geste diplomatique du Royaume-Uni est d’une grande portée parce que, après les États-Unis et la France, il s’agit du troisième membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU à s’engager dans la reconnaissance de la validité et du caractère réaliste du Plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara. Maintenant, il ne reste que la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine comme membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU à reconnaître la pertinence et la validité du Plan d’autonomie pour le Sahara afin de sortir définitivement de l’impasse. Dans le cas de la Russie, il est à noter que même au plus fort de la guerre froide, l’Union Soviétique, sa devancière, feu Hassan II a toujours adopté une diplomatie d’équilibre. En plus, la Russie, qui a toujours revendiqué ses territoires « historiques », ne saurait ignorer aussi le caractère historique de l’appartenance du Sahara au Maroc.
Quand à la Chine, elle a tout intérêt à soutenir la proposition marocaine de sortie de crise. Elle y trouverait l’opportunité de consolider son alliance avec un pays africain doté d’infrastructures solides et disposé à devenir un partenaire stratégique de long terme. Le Maroc bénéficie en outre d’une position géographique privilégiée : situé en Afrique, aux portes de l’Europe et face au continent américain. En appuyant la démarche marocaine, la Chine adresserait également un message fort à la communauté internationale en faveur du respect de l’intégrité territoriale des États, un principe qui ne pourrait que conforter la légitimité de sa propre position sur la question de Taïwan. De ce fait, elle serait conséquente avec elle-même le jour où elle deviendra un allié, même objectif, du Royaume du Maroc dans l’affirmation de la marocanité du Sahara.
En tout état de cause, force est de constater qu’une nouvelle dynamique diplomatique s’est enclenchée autour de la marocanité du Sahara. En la matière, la politique extérieure définie par Sa Majesté Mohammed VI, mise en œuvre par une diplomatie audacieuse et percutante, produit ses effets positifs jour après jour. Le nombre des États qui avaient reconnu la prétendue « RASD » a fondu comme neige au soleil, devenant une simple peau de chagrin. Les États qui reconnaissent la marocanité du Sahara constituent une confortable majorité, et les Comores ont l’insigne honneur et le grand privilège d’en faire partie, des origines de ce différend territorial artificiel imposé au Royaume du Maroc, au milieu des années 1970, à nos jours, et cela, par conviction profonde et par solidarité fraternelle basées sur l’Histoire et sur le Droit international public.
*Ancien ministre des Relations extérieures des Comores