Sahara : un parti sud-africain soutient l’initiative marocaine d’autonomie
Par Hajar Ben Hosain
Alors que de nombreux pays africains ainsi que le Royaume-Uni ont exprimé leur appui à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara, le ralliement du parti sud-africain “uMkhonto we Sizwe” (MK) vient renforcer la dynamique internationale en faveur de cette proposition en annonçant publiquement son soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara, dans un rapport publié sur son site officiel. Si cette prise de position n’engage pas officiellement l’État sud-africain, elle révèle toutefois une évolution des voix politiques internes, questionnant le maintien d’une position rigide de Pretoria malgré les signaux croissants émanant de plusieurs pays africains et occidentaux en faveur de la solution marocaine.
Le parti sud-africain « uMkhonto we Sizwe » (MK), dirigé par l’ancien président Jacob Zuma, a récemment affiché un soutien clair à l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc comme solution réaliste autour de la question du Sahara marocain. Dans un document de 17 pages intitulé « South Africa & Morocco : A Strategic Partnership for African Unity, Economic Emancipation and Territorial Integrity », ce parti plaide pour un engagement sincère entre Rabat et Pretoria en faveur d’un renforcement de leurs relations bilatérales, fondées sur les principes communs de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’unité africaine. Plus encore, il exhorte le gouvernement sud-africain à engager rapidement une alliance stratégique possible, ancrée dans une vision partagée de l’avenir du continent.
Revenant sur la question du Sahara, le parti justifie sa position en s’appuyant d’abord sur le contexte historique, qu’il juge essentiel. Il estime que le Sahara faisait partie intégrante du Maroc bien avant la colonisation espagnole à la fin du XIXe siècle. MK précise que la revendication marocaine repose sur des liens d’allégeance tribale à la Couronne marocaine, consolidés au fil des siècles. Il rappelle qu’à la suite du retrait de l’Espagne en 1975, le statut de la région est resté en suspens, poussant le Maroc à réintégrer son territoire dans le cadre de sa souveraineté nationale. Le parti souligne que cette démarche s’inscrit pleinement dans la continuité de la politique d’intégrité territoriale, pilier de la diplomatie marocaine. Il insiste sur le fait que la communauté internationale doit tenir compte des liens historiques profonds unissant cette région au Maroc ainsi que des intérêts légitimes du peuple marocain à préserver son intégrité territoriale.
Lire aussi : Sahara marocain : La pertinence du plan d’autonomie mise en avant à Barcelone
Appel interne à bâtir l’unité africaine
Le MK a rappelé dans son document que le Maroc a joué un rôle majeur en soutenant l’Afrique du Sud dans sa lutte pour la libération. En effet, le Maroc fut le premier pays à apporter un soutien financier et militaire à uMkhonto we Sizwe dès 1962. Le parti a ajouté que les efforts du Maroc pour récupérer son intégrité territoriale totale s’alignent pleinement avec la vision du MK, soulignant que cette proposition résonne aujourd’hui plus que jamais avec les combats sud-africains contre des « forces internes » cherchant à diviser le pays.
En effet, le document insiste sur le fait que le parti soutient fermement une coopération renforcée avec le Maroc, en raison des similitudes notables entre les politiques étrangères et sécuritaires des deux pays. Il y est souligné que les deux nations sont des acteurs clés des opérations de maintien de la paix en Afrique, qu’elles défendent toutes deux une diplomatie multipolaire ainsi qu’une réforme des institutions internationales afin qu’elles reflètent véritablement les voix africaines. Par ailleurs, selon ses mots, le Maroc et l’Afrique du Sud partagent des préoccupations communes face aux tentatives de déstabilisation menées par des agendas séparatistes soutenus par « des acteurs extérieurs » visant à affaiblir le continent.
Sur le plan économique, le parti appelle son pays à renforcer ses partenariats avec le Maroc, saluant l’empreinte économique croissante du Royaume sur le continent, en tant que deuxième investisseur en Afrique. Selon lui, cette coopération devrait permettre de libérer les peuples des deux nations du poids de la dépendance extérieure, en favorisant la création d’un marché durable, d’emplois, de mécanismes de soutien aux populations vulnérables et d’une autonomie réelle.
Le document met également l’accent sur la nécessité de soutenir les coentreprises dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l’industrie, l’énergie, le tourisme et la transformation numérique à l’échelle du continent. Il recommande par ailleurs la signature d’un accord de libre-échange entre l’Afrique du Sud et le Maroc. En parallèle, il souligne l’importance cruciale de la sécurité alimentaire, en insistant sur le rôle central du développement de l’agriculture, tant à petite qu’à grande échelle, comme levier fondamental pour bâtir une Afrique plus forte, solidaire et souveraine