Sebta-Melilla : Les responsables espagnols se succèdent pour réagir aux propos d’El Othmani

Dans une interview accordée à une chaîne arabe, il y a quelque temps, le Chef de l’Exécutif, Saad Eddine El Othmani avait répondu à une question du présentateur à propos de la situation des deux enclaves occupées, Sebta et Melilla. Ses propos continuent à faire écho auprès du voisin ibérique à ce jour. Après plusieurs déclarations de responsables espagnols, cette fois-ci, la ministre de la Défense, Marguita Robles, s’est exprimée à son tour à ce sujet dans une interview accordée à l’agence Europa Press, le samedi 2 janvier.

Pour la responsable espagnole, “il n’y a pas de débat, Sebta et Melilla sont entièrement espagnoles, sans aucun doute. Elles sont autant espagnoles que Madrid et Ciudad Real ou n’importe quelle autre ville espagnole“. Marguita Robles a également affirmé que la position du gouvernement espagnol est très claire à ce sujet, en disant qu’elle “rejette catégoriquement tout débat sur la souveraineté des deux villes », c’est ce qu’a rapporté l’agence Europa Press, le samedi 2 janvier.

Ce n’est pas la première fois qu’un responsable espagnol commente les déclarations du chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani. Le 23 décembre, Carmen Calvo, la première vice-présidence du gouvernement, a déclaré, lors d’un point de presse, que “Sebta et Melilla sont espagnoles“ et que “le gouvernement marocain le sait parfaitement. Il n’y pas de sujet. Ceci, le gouvernement espagnol ne le discute pas et personne ne le discute dans ce pays“. Au-delà des réactions officielles, le gouvernement espagnol a affiché son mécontentement des déclarations d’El Othmani par la convocation de l’ambassadrice du Maroc. L’annonce a été faite via un communiqué publié, le 21 décembre, par le ministère espagnol des Affaires étrangères, dans lequel la secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Cristina Gallach, a informé l’ambassadrice du Maroc Karima Benyaich que « l’Espagne attendait de tous ses partenaires qu’ils respectent la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays”. De son côté, la diplomate marocaine a réitéré qu’il n’y avait aucun changement dans la position traditionnelle du Maroc par rapport aux deux enclaves occupées (Sebta et Melilla).

Rappelons que la réaction du voisin ibérique est survenue suite aux propos de Saad Eddine El Othmani sur le dossier de Sebta et Melilia. Lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Acharq, le 19 décembre, le chef du gouvernement, qui semblait surpris par la question, a répondu avec beaucoup d’hésitation que les enclaves de Sebta et Melilla, auxquelles le Maroc est attaché, autant qu’à ses provinces du sud, sont parmi les questions dont il est nécessaire de débattre, en dépit de l’inertie actuelle, en ajoutant d’un ton conditionné que “c’est une question qui doit s’ouvrir un jour”. Ces propos avaient d’ailleurs fait le tour des pages de l’extrême-droite espagnole sur les réseaux sociaux.

En outre, le chef du gouvernement avait précisé que la priorité pour le Maroc est l’affaire du Sahara, et que “chaque chose se fera en son temps”. Alors que le sujet principal du débat était les derniers évènements au Sahara marocain, notamment l’intervention du Maroc pour débloquer le passage frontalier d’El Guerguerate.

Toutefois, ces réactions des officiels espagnols ne semblent pas refléter pas la qualité des relations bilatérales entre Rabat et Madrid, qui sont excellentes, de l’aveu du ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, qui a déclaré, récemment, lors d’un passage radio sur Cadena Ser, que « les relations de coopération et de collaboration avec le Maroc sont excellentes à tous les niveaux ». Et d’ajouter : « Nous n’avons aucun problème avec le Maroc », c’est ce qu’a fait savoir le ministre espagnol, qui s’est félicité dans ce contexte du niveau de la coopération bilatérale, en matière sécuritaire et policière. Notons que le Maroc est non seulement le premier partenaire commercial pour l’Espagne, mais aussi le partenaire privilégié sur plusieurs dossiers comme la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine et le crime organisé.

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