Secteur des technologies : Les entraves à la progression de la carrière des femmes

Près de la moitié des femmes travaillant dans le secteur des technologies estiment que les ‎effets du COVID-19 ont retardé leur progression de carrière, bien qu’un pourcentage ‎similaire pense que l’égalité des sexes est plus susceptible d’être atteinte par des structures ‎de travail à distance. Alors que le confinement aurait pu être un accélérateur vers l’égalité ‎des chances entre les sexes dans les métiers IT, les biais et stéréotypes persistants n’ont pas ‎permis cette accélération.‎

C’est ce qui ressort, de manière générale, du sondage pour lequel Kaspersky, société ‎internationale de cybersécurité a commissionné Arlington Research. Cette dernière était chargée ‎de sonder des hommes et des femmes travaillant dans le domaine de la technologie ou de ‎l’informatique, entre les mois de novembre et décembre 2020, dans 19 pays dans le monde. ‎Cette enquête a notamment analysé les perceptions des gens sur les différences de genre au sein ‎de l’industrie, les obstacles à une carrière dans ces industries entre les deux sexes, les ‎motivations des hommes et des femmes à développer une carrière dans ces industries et l’impact ‎de la pandémie COVID-19 sur les perspectives de carrière des répondants.‎

Les prédictions prévoyaient au moins un débouché positif au confinement, une évolution ‎positive de l’industrie IT dans la lutte pour l’égalité des sexes. En uniformisant les règles du jeu ‎du point de vue social et de la planification familiale, les stéréotypes traditionnels concernant la ‎disponibilité, et la longévité des femmes dans leur carrière seraient supprimés. La pandémie ‎mondiale a forcé les entreprises à accélérer, ou à adopter le travail à distance, et, dans une ‎certaine mesure, nous avons pu constater des premiers pas positifs dans l’évolution de l’état ‎d’esprit général de l’industrie IT.‎

Télétravail, une opportunité pour plus d’égalité entre les genres ‎

Le nouveau rapport de Kaspersky « Women in Tech », « Where are we now? Comprendre ‎l’évolution des femmes dans la technologie, a permis de constater que près d’un tiers des ‎femmes travaillant dans la technologie préfèrent effectivement travailler à la maison plutôt ‎qu’au bureau. Un nombre similaire de femmes indiquent qu’elles travaillent plus efficacement ‎lorsqu’elles travaillent à domicile, et 33 % d’entre elles ont révélé qu’elles sont plus autonomes ‎lorsqu’elles ne travaillent pas au bureau.‎

Cependant, des statistiques plus inquiétantes de ce rapport soulignent que ce potentiel que ‎représente le travail à distance pour les femmes dans la technologie n’a pas été tout à fait suivi ‎par une progression sociale dans cette « dynamique de télétravail ». Depuis mars 2020, près de ‎la moitié des femmes travaillant dans le secteur des technologies ont du mal à concilier travail et ‎vie de famille, à l’échelle internationale. ‎

Le déséquilibre toujours présent ‎

Lorsqu’on interroge les femmes sur les fonctions quotidiennes qui nuisent à la productivité ou à ‎la progression, 60 % d’entre elles disent avoir fait la majorité des tâches ménagères contre 47 % ‎des hommes, 63 % ont été chargées de l’enseignement à domicile contre 52 % des hommes, et ‎‎54 % des femmes ont dû adapter leurs horaires de travail plus que leur partenaire masculin pour ‎s’occuper de la famille. En conséquence, 50% des femmes pensent que les effets du COVID-19 ‎ont en fait retardé, plutôt que d’améliorer, leur progression de carrière globale.‎

‎ »L’effet de la pandémie a été très différent pour les femmes. Certaines appréciaient la plus ‎grande flexibilité et l’absence de trajet entre leur domicile et leur lieu de travail, tandis que ‎d’autres partageaient être au bord du burn-out. Il est primordial que les entreprises veillent à ce ‎que leurs manageurs s’alignent sur leur stratégie visant à soutenir les employés et aient des ‎responsabilités d’attention particulière pour chacun.‎

‎ »L’autre tendance accélérée par la pandémie, c’est la coexistence d’employés à distance et ‎hybrides au sein de la même organisation. Cela peut représenter un défi pour les femmes qui ‎travaillent à distance, car elles peuvent avoir moins accès aux cadres supérieurs travaillant dans ‎les bureaux. Cela peut diminuer leurs chances d’être prises en considération certains types de ‎missions qui mènent à des promotions. Les employeurs doivent être conscients de ces ‎inconvénients et s’organiser en conséquence pour les minimiser », commente Dr Patricia Gestoso, ‎Directrice du Support Client Scientifique chez BIOVIA, lauréate du concours Women in ‎Software Changemakers 2020 et membre éminent du réseau de femmes professionnelles, Ada’s ‎List.‎

Si ces exemples de disparités sociales ne sont pas spécifiques au secteur des technologies, ils ‎mettent en évidence un obstacle qui empêche les femmes de tirer profit du passage au travail à ‎distance qui s’est opéré l’année dernière. Pas moins de 41 % des femmes dans le secteur des ‎technologies (contre 34 % des hommes) pensent qu’un environnement de travail égalitaire serait ‎le meilleur moyen de progresser dans leur carrière, et 46 % pensent que le travail à distance est ‎un moyen optimal d’atteindre cette égalité. Le secteur des technologies doit maintenant tirer ‎parti de sa propre dynamique encourageante dans l’espoir d’atteindre ce cercle vertueux dans ‎les mois et les années à venir.‎

Merici Vinton, Co-Fondatrice et PDG d’Ada’s List ajoute : “ Les entreprises doivent indiquer, ‎à la fois à travers leur politique interne et leur culture d’entreprise, qu’elles offriront aux parents ‎travailleurs, quel que soit leur genre, la flexibilité dont ils ont besoin pendant la période du ‎COVID (et après !). Les entreprises doivent comprendre que la représentation est importante et ‎que d’avoir des femmes à la direction, des équipes majoritairement féminines et des femmes qui ‎postulent témoigne qu’il y a de la place pour les femmes dans leur entreprise. Enfin, nous ‎voyons de nombreuses entreprises prospères s’associer à des organisations féminines externes ‎qui peuvent vous mettre au défi, vous pousser à aller de l’avant, et également fournir une ‎inspiration externe à vos employés. » ‎

‎ »Si le domaine technologique prend l’initiative et assure un environnement plus souple et plus ‎équilibré pour les femmes, il deviendra plus rapidement la norme, ce qui est plus susceptible de ‎déclencher un changement dans la dynamique sociale également. Comme toujours, cela ne ‎changera pas du jour au lendemain, mais certains signes montrent que les femmes se sentent ‎plus à l’aise d’exiger, à juste titre, cette façon de travailler. Pour aller de l’avant, nous devons, ‎en tant qu’industrie, poursuivre sur cette lancée, tirer les enseignements positifs de la transition ‎de l’année dernière vers le travail flexible et, par conséquent, être un catalyseur d’un changement ‎social plus large », conclut Evgeniya Naumova, vice-présidente du réseau de vente mondial chez ‎Kaspersky.‎

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