Sécurité des cargaisons : le Maroc et les États-Unis renforcent leur coopération stratégique

Par Hajar Ben Hosain
Un nouveau pas vient d’être franchi dans la coopération sécuritaire entre le Maroc et les États-Unis. Le mardi 17 juin, à Rabat, les deux pays ont signé un accord relevant du Container Security Initiative (CSI), un programme stratégique lancé par les États-Unis en 2002 pour sécuriser les cargaisons à destination du territoire américain. Ce nouvel accord vise à renforcer les dispositifs de contrôle en amont des marchandises en partance pour les États-Unis, tout en maintenant la fluidité des échanges commerciaux.
Selon les médias, la cérémonie de signature s’est tenue en présence de plusieurs hauts responsables des deux pays. Donald Conroy, directeur exécutif de la direction des opérations internationales à l’U.S. Customs and Border Protection (CBP), Abdellatif Amrani, directeur général de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII), ainsi qu’Aimee Cutrona, chargée d’affaires auprès de l’ambassade des États-Unis à Rabat, ont tous souligné l’importance stratégique de cette coopération. Donald Conroy a affirmé, pour sa part, que l’accord permettait de consolider une relation fondée sur la confiance, l’innovation et une vigilance commune au service du commerce mondial.
Cet accord permettra d’instaurer un cadre de coopération renforcé entre la CBP et l’ADII, en matière de détection des cargaisons à risque. L’approche repose sur l’évaluation conjointe des expéditions, le ciblage sélectif à partir de données partagées, et la mise en œuvre d’inspections anticipées dans les ports marocains. Cette stratégie permet de détecter en amont toute anomalie ou menace potentielle, sans ralentir le trafic maritime.
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Par cette adhésion au CSI, le Maroc devient un acteur clé dans l’architecture sécuritaire mondiale mise en place par les États-Unis autour des grandes plateformes logistiques internationales. Le port de Tanger Med, le plus important du continent africain et du bassin méditerranéen, ainsi que celui de Casablanca, pilier du commerce national, sont désormais intégrés au réseau mondial des points de contrôle avancés. Pour le directeur général de l’ADII, cette démarche vient consolider à la fois la crédibilité logistique du Maroc et son engagement en matière de sécurité. Il souligne qu’à travers cette adhésion, le Royaume réaffirme sa volonté de concilier vigilance et fluidité, tout en positionnant Tanger Med parmi les plateformes portuaires les plus rigoureusement surveillées à l’échelle mondiale.
Cette avancée repose sur des bases déjà solides. En effet, les premiers jalons de la coopération douanière entre Rabat et Washington remontent à 2013, avec la signature d’un accord d’assistance mutuelle administrative. Ce texte avait alors défini un cadre juridique pour l’échange d’informations dans le domaine douanier, posant les fondations d’un partenariat en constante évolution.
Pour les autorités américaines, cet accord incarne une convergence d’intérêts en matière de sécurité et de développement. Aimee Cutrona a salué une avancée significative dans une relation bilatérale en constante évolution. Elle a souligné que cet accord consolide les efforts conjoints en matière de sécurisation des chaînes logistiques et incarne un engagement commun en faveur de la stabilité et de la prospérité économiques.
Ce nouvel accord illustre la volonté partagée du Maroc et des États-Unis d’anticiper les risques sans compromettre la dynamique commerciale. Une coopération technique qui s’inscrit dans une vision globale de sécurisation des échanges, à l’heure où les menaces transnationales imposent des réponses coordonnées, rigoureuses et intelligentes.