Au moins six morts et de nombreux disparus dans l’incendie d’une tour HLM à Londres

L’incendie qui a ravagé dans la nuit de mardi à mercredi une tour de logements sociaux à Londres a fait au moins six morts et 50 blessés, alors que de nombreuses personnes restaient portées disparues.

« Je peux confirmer qu’il y a six morts à cette heure mais le bilan risque de s’alourdir lors de l’opération de recherche qui s’annonce complexe et sur plusieurs jours », a déclaré dans un communiqué Stuart Cundy, commandant à la Metropolitan Police.

Des rescapés ont raconté avoir vu des habitants sauter dans le vide pour échapper aux flammes qui ravageaient cette tour, comportant 120 appartements sur 24 étages selon de nouvelles indications des pompiers.

D’autres témoins ont vu des parents jeter leurs enfants par la fenêtre pour les sauver. Le feu s’est propagé extrêmement vite.

« J’ai entendu crier de partout et vu des gens sauter de leur fenêtre. La tour était complètement en feu. C’était l’horreur », a raconté à l’AFP Khadejah Miller qui habite un immeuble voisin et a été évacuée par précaution.

Au moins 50 personnes ont été hospitalisées, selon les services d’ambulances.

« De nombreuses personnes sont portées disparues », a déclaré le maire de Londres Sadiq Khan à la chaîne Sky News, laissant entendre que le bilan risquait d’être lourd, même si « certains ont pu trouver refuge chez des voisins ou des amis ».

La tour Grenfell datant de 1974 était presque complètement calcinée mercredi matin après avoir brûlé une bonne partie de la nuit. Alors qu’on craignait un risque d’effondrement, la cheffe de la London Fire Dany Cotton a déclaré à la presse que l’immeuble était stabilisé mais qu’une équipe d’ingénieurs était en train d’inspecter la structure.

« Les pompiers ont progressé jusqu’au 20e étage » et ont « réussi à évacuer un grand nombre de résidents », a ajouté la cheffe des sapeurs-pompiers de Londres.

L’alarme a été donnée vers 01h00 du matin dans cet immeuble de logements sociaux situé dans l’ouest de la capitale, dans le quartier de North Kensington, près de Sheperd’s Bush et de Notting Hill.

Plusieurs heures après, une épaisse colonne de fumée continuait à s’élever dans le ciel de Londres et quelques flammes étaient encore visibles. Plus de deux cents pompiers continuaient à lutter contre le sinistre dont l’origine restait inconnue.

Des documents en ligne datant d’un an environ montrent qu’un collectif de résidents de la tour s’était plaint à plusieurs reprises de l’état de l’immeuble et des risques d’incendie potentiels.

« Tous nos avertissements sont tombés dans l’oreille d’un sourd alors qu’une catastrophe comme celle-ci était inévitable », a commenté le blog d’un Groupe d’action de Grenfell après le drame.

Salah Chebiouni, 45 ans, qui a réussi à sortir de l’immeuble, a déclaré à l’AFP que cela sentait « le plastique brûlé ». Evoquant de récents travaux de rénovation, il a dit: « ça ressemblait à du métal. Je pensais qu’ils avaient fait quelque chose de bien. En fait, c’était du plastique. » Lui aussi a vu un enfant sauter d’une fenêtre.

Habitant au 9e étage, Hanan Wahabi, 39 ans, a raconté à l’AFP avoir été réveillée vers 01h00 du matin par la fumée et réussi à sortir de la tour avec son mari, son fils de 16 ans et sa fille de 8 ans.

Mais elle était terriblement inquiète pour son frère, Abdelaziz El-Wahabi, l’épouse de celui-ci, Faouzia et leurs enfants, qui habitent au 21e étage.

« La dernière fois que je les ai vus, ils agitaient les bras à la fenêtre. C’était vers 02h00 du matin. Depuis pas de nouvelles, le téléphone est coupé », a-t-elle confié.

Des dizaines de résidents se sont retrouvés sur le trottoir, souvent en pyjama, certains essayant de contacter des proches bloqués dans la tour.

Il ont été dirigés par les forces de l’ordre vers un restaurant voisin, où les premiers blessés ont été traités par les services de secours.

Plusieurs rescapés ont déploré qu’on leur ait conseillé de rester confinés dans leur appartement. « Si on avait suivi ces conseils on serait morts », a déclaré Nicky Paramasivan à la BBC.

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a déclaré que ces témoignages soulevaient « des questions qui réclament des réponses ».

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