Société civile : quel engagement pour une action citoyenne solidaire?

Dossier du mois

Témoignages de membres actifs de la société civile et du monde associatif

Ghitah Bennis,déléguée syndicale, Bruxelles

Belgo-marocaine, j’ai la chance d’avoir une double culture, une double nationalité et d’appartenir à deux nations. Très tôt, je me suis impliquée dans la vie de mon quartier, dans les milieux associatifs pour aboutir dans la politique au niveau locale (2000 à 2006). J’entame mon 4ème mandat de déléguée syndicale. Dans mon quotidien, j’aime composer avec les éléments provenant de mes deux pays dans différents domaines. Depuis l’avènement de l’accession de Sa Majesté Mohamed VI au trône, je m’intéresse de plus en plus à ce qui se passe au Maroc et je m’implique dès que l’occasion se présente. La société civile représente, pour moi, l’ensemble de la population, les membres d’associations, les ONG, les syndicats, les intellectuels comme les chercheurs, sociologues … sans oublier les citoyens sans aucune exclusion. J’estime qu’au niveau local, la société civile devrait avoir la possibilité d’interpeler ses dirigeants par l’intermédiaire de ses élus locaux comme cela existe déjà dans certains pays. Quant au niveau régional et national, le gouvernement devrait tenir compte de l’avis de la société civile qui devrait tendre vers une démocratie participative. Les expériences vécues avec la société civile marocaine vivant au Maroc m’ont été très enrichissantes. Si je dois comparer l’investissement de la société civile des marocains vivant au Maroc et celle vivant en Belgique, je dois reconnaître que mes compatriotes du Maroc s’impliquent davantage dans la vie politique. Le monde politique devrait tenir compte de la société civile et de leur réalité. Trop souvent, des lois, des mesures gouvernementales sont prises en totale déconnexion avec la réalité. Dans de nombreux pays, certains projets de loi sont remaniés grâce à un mouvement contestataire qui fait entendre sa voix dans la rue ou par le biais de pétitions. Et puis d’autres lois ou réformes ne pourront être pratiquées qu’avec la collaboration de la société civile. L’idéal serait que par le moyen du milieu associatif des formations à la citoyenneté voient le jour. Je pense à la réforme du code de la famille « La Moudawana » et que sans l’implication de la société civile et le changement de mentalité, la femme ne pourra jouir pleinement de tous ses droits prévus dans cette réforme.

Une société civile composée de toutes le couches de la société tant les intellectuels que les manuels, tant les riches que les pauvres, tant les femmes que les hommes…toutes générations confondues ayant des connexions avec les marocains du monde ne peut être qu’un essor pour la démocratie. Cette société civile doit être ouverte à la critique et veiller à n’exclure personne et surtout pas les femmes. Comme partout, il existe des personnes mal intentionnées, malhonnêtes… qui profitent du système. Ce phénomène existe également dans le milieu associatif. Certes, il ne faut pas faire de généralités mais un cadre légal statuant la gestion des associations doit voir le jour pour éviter les dérives.

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