Soulagement hydrique au Maroc après des mois de sécheresse
Après une longue période marquée par la sécheresse et l’angoisse d’un manque d’eau persistant, les pluies enregistrées en mars et avril 2025 apportent un soulagement bienvenu. Elles ont permis de revitaliser les nappes phréatiques, de gonfler les barrages et de redonner un souffle d’espoir aux populations, même si les défis liés à l’eau restent encore importants.
Après plusieurs mois de déficit hydrique sévère et une sécheresse qui a durement frappé l’ensemble du territoire, les pluies enregistrées en mars et avril 2025 apportent un soulagement bienvenu pour le Maroc. Ce retour des précipitations, bien que tardif, constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les ressources en eau du Royaume. Il a permis de recharger partiellement les nappes phréatiques, de raviver certains cours d’eau à l’arrêt, et surtout, de faire grimper les niveaux des barrages nationaux, jusque-là à des seuils critiques.
Les chiffres récents communiqués par le ministère de l’Équipement et de l’Eau sont révélateurs : au 21 avril 2025, les retenues des barrages affichaient un taux de remplissage moyen de 40,1 %, correspondant à un volume de 6.718 millions de mètres cubes d’eau. Cela représente une progression de 2 milliards de m³ en à peine deux mois, un bond significatif qui n’avait plus été observé depuis septembre 2021, dernier pic enregistré à l’échelle nationale.
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Devant la Chambre des conseillers, le ministre M. Nizar Baraka a salué cette amélioration, tout en mettant en garde contre un excès d’optimisme. Il a souligné que le pays était passé d’une situation de stress hydrique aigu à une tension modérée, un changement encourageant mais encore fragile. Le ministre a précisé que les apports pluviométriques de cette année restaient inférieurs de 25 % à la moyenne saisonnière, illustrant la persistance d’un déséquilibre structurel.
Dans ce contexte, toutes les régions ne bénéficient pas uniformément de cette embellie. Le Sud du pays continue de souffrir d’un déficit important en précipitations. Certaines provinces y enregistrent encore des taux de remplissage très bas, ce qui contraint les autorités à envisager des plans spécifiques d’intervention : forages supplémentaires, transfert d’eau, et renforcement de la distribution par camions-citernes dans les zones reculées.
En revanche, plusieurs grands bassins hydrauliques ont connu une amélioration notable. Le bassin du Sebou, moteur agricole du nord du pays, a bénéficié d’un apport de 922 millions de m³, portant son taux de remplissage à 53,3 %. Le bassin du Loukkos, également stratégique, atteint 62,01 %, soit une progression de 328 millions de m³.
Le bassin de Oum Er-Rbia retient toutefois l’attention. Habituellement déficitaire, il a vu ses réserves grimper de 315 millions de m³ en deux mois. Alors qu’en février 2024, ses barrages étaient à un inquiétant 6,1 %, ce taux a plus que doublé pour atteindre 12,8 %, soit un volume de 603,38 millions de m³. Même si ces chiffres restent en deçà des besoins, ils témoignent d’un redressement encourageant. À l’approche de la saison estivale, cette amélioration apporte une certaine sérénité, tout en rappelant la nécessité d’une gestion durable, prudente et proactive face aux incertitudes climatiques croissantes.