Startups marocaines : un potentiel encore non exploité !

Par Mouhamet NDIONGUE

La création de nouvelles startups est devenue l’un des facteurs majeurs dans le domaine de l’investissement et du développement économique au Maroc. Malgré les ambitions affichées, l’investissement startup au Maroc est encore dans sa phase de développement mais, selon les initiés, il va devenir un domaine en forte croissance notamment au Maroc et en Afrique du Nord en général.

Pour l’histoire, les startups ont fait leur apparition dans les années 1920 à New York, aux États-Unis, dans les télécommunications, plus précisément dans les projets de technologie de transmission sans fil (TSF) après la découverte de la TSF au début des années 1900.
Aujourd’hui, le Maroc dispose de divers incubateurs bien établis, de programmes de mentorat et de soutiens institutionnels chargés d’aider à assurer le développement des startups dans le domaine du coaching, de la domiciliation et de divers moyens communs.
Les acteurs clés qui sont à l’avant-garde de l’écosystème dans le pays peuvent être des généralistes tels que Startup Maroc, StartupYourLife et New Work Lab parmi tant d’autres.

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Il existe d’autres acteurs clés comme le Marocain CISE, Impact Lab (Ex Eiréné4Impact), Espace Bidaya et Enactus Maroc qui se concentrent uniquement sur l’entrepreneuriat social et aussi d’autres organisations fournissant une accélération ou une incubation aux startups en démarrage comme CDG, la Factory, la Factory scalerator, CEED Maroc et Hub Afrique.
En dehors de ces grandes organisations, il existe également d’autres entreprises qui contribuent à la croissance de l’écosystème des startups marocaines, notamment le Groupe OCP, qui soutient les entrepreneurs à travers son OCP Entrepreneurship Network et MASEN, qui finance les startups de technologies propres à travers son programme Cluster Solaire.

Quel poids financier pour les startups?

Les startups marocaines ont levé un chiffre record de 269 millions de dirhams en 2021, selon Techcabal  , une plateforme leader dans l’actualité des startups africaines.
Ce chiffre témoigne de l’environnement commercial favorable au marché que le Maroc a cultivé ces dernières années. Pourtant, il reste relativement faible par rapport aux 100 millions de dollars de startups levés en Égypte, selon la même source.
La bureaucratie hostile et le manque d’innovation Fintech sont parmi les facteurs expliquant la marge entre le Maroc et l’Égypte, explique le rapport.
Malgré les efforts continus pour simplifier la paperasserie pour les startups au Maroc, les procédures restent un « processus administratif tueur». L’accès à des services mondiaux tels que les publicités sur Google et Facebook est aussi un facteur bloquant.

Les maillons forts et faibles

Les startups doivent payer des impôts ou demander une autorisation spéciale lorsqu’elles souhaitent avoir accès à des services en dehors de leurs marchés immédiats. Cependant, le régime juridique des startups est aussi un facteur bloquant. Selon Allia Skalli, Avocate Associée de AF Legal Services, « il faut revoir l’écosystème digital pour promouvoir les startups ». Il faut surtout « revoir la réglementation marocaine ». Au cas échéant, « ce sera dommage compte tenu du potentiel humain que dispose le Maroc ». Et au-delà, ce serait aussi un autre préjudice de se priver de la manne économique », avertit-elle.
La barrière de la langue s’ajoute à la bureaucratie. Le Maroc, comme d’autres pays d’Afrique du Nord, appartient à l’Afrique francophone. La plupart des investisseurs étrangers parlant anglais, trouver des investisseurs pour les startups marocaines est compliqué, selon Techcabal.
Le Maroc a l’un des taux de connectivité Internet les plus élevés du continent africain, avec 74% de la population ayant accès à Internet, ce qui avantage le travail à distance. Pourtant, l’écosystème des startups souffre d’un grave manque de financement.

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Le manque de financement pousse de nombreuses startups à faire faillite au cours de leur première année, selon Digest Africa  , une société de recherche.
En plus des malheurs des startups marocaines, s’ajoute souvent l’accès à l’expertise et aux données dont elles ont besoin pour croître et prospérer.
Le Maroc dispose de plusieurs fonds de capital pour les startups, comme Maroc Numeric Fund II. Cependant, les investissements internationaux sont cruciaux pour que l’écosystème des startups marocaines atteigne son plein potentiel. Mais, il fait légiférer et proposer un « cadre de partenariat adéquat selon les normes juridiques internationaux.», insiste Allia Skalli
Au Maroc, il y a cette pensée répandue parmi les acteurs de l’écosystème émergent des startups qu’on se rapproche d’un point d’inflexion. Alors peut-être est-ce le bon moment pour demander pourquoi et comment le Maroc pourrait devenir une startup nation. La question est vaste et complexe, et mériterait plus que les quelques réflexions.

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