Surpopulation carcérale au Royaume-Uni : Plus de 1.700 détenus libérés de façon anticipée
Le gouvernement britannique a entamé, mardi, la libération anticipée de plus de 1.700 détenus d’Angleterre et du Pays de Galles, dans le cadre d’un programme visant à réduire la surpopulation carcérale. Cette politique prévoit la libération des détenus après avoir purgé 40% de leur peine, au lieu des 50% habituels, afin de désengorger des prisons britanniques au bord de l’implosion. La libération de ces prisonniers vise à éviter « un effondrement total du système de justice pénale qui mettrait la population en danger », a argué la ministre de la Justice, Shabana Mahmood. Selon les chiffres officiels publiés la semaine dernière, la population carcérale s’élevait à 88.521 personnes, un record depuis le début de la compilation de ces données en 2011. Cela signifie que le système pénitentiaire britannique ne dispose plus que de 1.098 places, soit 1,2 % de l’espace disponible. À terme, Mme Mahmood prévoit la libération d’environ 5.500 personnes. Toutefois, les personnes incarcérées pour des délits violents graves et condamnées à des peines de quatre ans ou plus, ainsi que les délinquants sexuels et les personnes condamnées pour violences domestiques, ne sont pas éligibles. La surpopulation carcérale est telle que l’exécutif a rouvert en urgence début août une institution pour les jeunes délinquants, fermée en mars dernier dans le village de Borstal dans le Kent (sud-est) et qui compte 500 cellules. Les émeutes racistes qui ont secoué le pays récemment ont aussi aggravé la situation. Plus de 1.000 personnes ont été arrêtées et 500 inculpées dans le sillage de ces événements. Le gouvernement avait promis une justice rapide et sans concession face à des émeutiers qui ont attaqué lieux de culte, magasins et forces de l’ordre.