Tchad: gouvernement et groupes rebelles tentent de rebâtir les cartes

Après 5 mois de pourparlers difficiles, les autorités tchadiennes ont signé, la semaine dernière, un accord de paix à Doha pour asseoir le dialogue national inclusif.  L’objectif étant de permettre la tenue d’élections « libres et démocratiques » et de rebâtir le Tchad .

Après plusieurs années de lutte armée, le 8 août, le gouvernement  tchadien et les groupes politico-militaires ont signé un accord de paix, à Doha au Qatar, clôturant ainsi le pré-dialogue ouvert en mars 2022.

L’accord prévoit notamment un « cessez-le-feu » ainsi que l’adoption et l’application d’une loi d’amnistie dans l’optique de  mettre fin à des décennies d’instabilité dans ce pays de seize millions d’habitants qui a connu plusieurs coups d’Etat.  

Dans ce sens, plusieurs rebelles sont rentrés au Tchad de leur exil, notamment Timan Erdimi et Mahamat Nouri, deux importants chefs rebelles tchadiens exilés depuis des années pour avoir tenté de renverser l’ancien président Idriss Déby Itno en 2016 et 2019.

Les deux rebelles  sont rentrés jeudi à N’Djamena, conformément aux clauses de l’accord de paix signés entre les groupes rebelles et le Conseil militaire de transition tchadien.

→Lire aussi: Le Maroc et le Tchad renforcent leur coopération par la signature d’accords bilatéraux

Par ailleurs, l’accord de paix de Doha constitue  une condition essentielle pour la participation au dialogue national inclusif (DNI),  reporté plusieurs fois.  

Les signataires sont ainsi invités à participer au DNI. Un forum de réconciliation nationale qui s’ouvre, samedi 20 août à N’Djamena, pour réunir ,pendant trois semaines, environ 1 400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du conseil militaire de transition. 

L’objectif étant de discuter de la réforme des institutions. Mais aussi  d’adopter une nouvelle Constitution qui sera soumise au référendum, c’est ce qu’a d’ailleurs déclaré Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement à l’AFP. « Nous organisons ce dialogue pour tourner la page de la transition et mettre en place un régime démocratique et une alternance.”, a-t-il affirmé.

Signalant que l’UFR de Timan Erdimi et l’UFDD de Mahamat Nouri ont également signé l’accord aux côtés d’une quarantaine d’autres groupes rebelles.  « Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad », a annoncé Timan Erdimi à l’AFP .

Par ailleurs,  les clauses de l’accord de paix de Doha ont été rejetées  par deux des principaux groupes rebelles qui le considèrent « biaisé d’avance » dont le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), à l’origine de l’attaque qui a coûté la vie à Idriss Déby Itno, en avril 2021.

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