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Tarification des médicaments : quels impacts pour les patients et les officines ?

Le ministère de la Santé a récemment présenté un nouveau modèle de fixation des prix des médicaments, visant à concilier l’amélioration de l’accès aux traitements avec la préservation de la soutenabilité financière du système de santé. Cette réforme, largement commentée par les experts, entend rationaliser la tarification pharmaceutique en s’appuyant sur un cadre plus équilibré entre les enjeux économiques et les besoins des patients.

Ce nouveau dispositif repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier consiste à fixer les prix publics de vente (PPV) uniquement pour les médicaments remboursables ou susceptibles de l’être, ce qui limite la portée des contrôles tarifaires aux traitements pris en charge par l’assurance maladie. Le second axe prévoit une révision optimisée des PPV, tant pour les médicaments princeps que pour les génériques. Enfin, un mécanisme innovant instaure un double prix, facial et remisé non divulgué, destiné aux médicaments les plus coûteux pour le système de santé.

Cette double tarification cible principalement les traitements qui représentent la majeure partie des remboursements des caisses d’assurance maladie. Une étude récente révèle que seulement 150 médicaments concentrent 54 % des remboursements, et 17% concernent des traitements dont le prix dépasse 10.000 dirhams par boîte. Pour maîtriser cette dépense, le ministère introduit un système de prix négociés confidentiels, permettant aux laboratoires de proposer un tarif de cession inférieur au prix facial sans divulguer ce montant. Cette pratique, déjà utilisée dans plusieurs pays européens, vise à éviter que d’autres marchés ne prennent ce prix comme référence, tout en garantissant l’accès à l’innovation thérapeutique.

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Par ailleurs, la réforme prévoit l’introduction de licences obligatoires en cas d’échec des négociations avec les laboratoires pharmaceutiques sur les médicaments protégés par brevet. Cette mesure permettra à un laboratoire local de produire ou d’importer le médicament à un coût inférieur, renforçant ainsi la compétitivité et l’accessibilité.

Autre avancée notable, le droit de substitution accordé aux pharmaciens favorisera la promotion des médicaments génériques et biosimilaires, générant des économies importantes pour les patients et les caisses d’assurance maladie. Le processus d’autorisation de mise sur le marché (AMM) sera également réformé pour être traité simultanément avec la demande de remboursement, réduisant ainsi les délais d’accès aux nouveaux traitements. Malgré ces progrès, la réforme suscite certaines résistances, notamment de la part des pharmaciens d’officine, qui dénoncent un manque de concertation. Toutefois, les spécialistes soulignent que cette réforme reconnaît enfin les difficultés économiques du secteur officinal et limite l’impact négatif sur le chiffre d’affaires des pharmacies en ciblant uniquement les médicaments remboursables.

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