Tourisme médical : le Maroc pense son opération-séduction

Une industrie négligée au Maroc et pourtant rentable au niveau international puisqu’elle génère une forte valeur ajoutée de plus de 80 milliards de dollars par an. Elle a enregistré un potentiel de croissance annuelle de 30%. Le tourisme médical, cette niche fait objet d’une étude élaborée par la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) pour servir de feuille de route permettant de déterminer les options stratégiques du développement de cette activité touristique au Maroc.

A quelque chose malheur est bon. Depuis le début de la crise sanitaire, le tourisme médical au Maroc commence à retrouver sa place à même de se considérer comme une niche prometteuse pour relancer ce secteur toujours sinistré, surtout que le Maroc dispose d’une position stratégique à la porte de l’Europe et de l’Afrique subsaharienne et d’atouts incontournables pour promouvoir encore plus le tourisme médical à même d’en faire un fer de lance pour le secteur touristique en général. Le tourisme médical au Maroc peut s’avérer une opportunité très prometteuse compte tenu des avantages comparatifs et compétitifs. Il peut à lui seul générer près de 300.000 arrivées additionnelles. Selon l’Index de tourisme médical (MTI), outil de mesure d’attractivité de destinations de tourisme médical, le Maroc est classé 31ème sur un total de 46 destinations.

Le diagnostic national a permis de constater une forte émergence de cette industrie durant cette dernière décennie, d’après la SMIT, des patients-touristes en provenance d’Europe ou d’Afrique se déplacent d’ores et déjà vers le Maroc pour subir des interventions médicales diverses, notamment la chirurgie esthétique et les traitements dentaires et ce, dans des cliniques équipées de technologie de pointe et dotées de staff médical qualifié.  Ces cliniques sont concentrées essentiellement sur l’axe Rabat-Casablanca et proposent des services complémentaires (transfert aéroport, logement, package touristique…).

Toutefois, le développement de cette niche passe, entre autres, par la mise en place d’une offre médicale adéquate, l’émergence d’agences spécialisées pour la distribution et la promotion de ce type de produits et enfin la revue du cadre réglementaire régissant cette activité afin de mieux répondre aux besoins des consommateurs, prestataires et investisseurs de ce segment.

Les touristes-médicaux  :  oui, mais comment ? 

Selon la SMIT, l’emplacement premium du Royaume, à quelques heures des grandes villes européennes, du Moyen-Orient et de l’Afrique serait parmi les raisons qui poussent ces patients touristes à se tourner vers le Maroc. Ainsi que la notoriété des médecins marocains sur certaines disciplines, la large palette de produits touristiques à explorer et le climat favorable pour compléter son séjour médical et jouir d’une période de convalescence au soleil.

Dans ce cadre, le tourisme médical peut faire partie de l’équation de relance à condition d’engager immédiatement un certain nombre de chantiers, en parallèle, qui favoriseraient le développement, à savoir, l’accréditation des structures sanitaires au Maroc, la création de « Medical Tourism Facilitator » (des agents très importants dans la promotion et la croissance du tourisme médical et, pour la plupart des patients, c’est le premier contact), la promotion des investissements dédiés au tourisme médical et la mise en place d’une stratégie commune entre les différentes parties prenantes public et privé.

L’ambition de voir le Royaume profiter pleinement de cette niche ne cesse de grandir, particulièrement avec une perspective de croissance du marché mondiale de 20%. Le but est non seulement de relancer le tourisme, mais aussi de repenser complètement le système et la politique sanitaire au Maroc. On n’est pas sans savoir que notre politique sanitaire a besoin d’être revue et l’aborder actuellement sous la forme de tourisme médical, inciterait les différentes parties prenantes à revoir ce système là ».

D’ailleurs, une étude publiée par l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), préconise de créer « un office de tourisme médical » qui va être complètement dédié à ce type de tourisme. D’après l’étude, le tourisme médical participe à la croissance de l’économie locale et ce, en générant des revenus directs en devises, en développant l’emploi et en dynamisant l’entrepreneuriat. Il est également considéré comme vecteur d’externalités positives, puisqu’il contribue à l’essor des secteurs associés (pharmaceutique, équipements sanitaires, tourisme local, etc).

Malgré les avancées du Maroc en la matière, la montée en puissance de ce type de tourisme, nécessite la mise en place d’un écosystème favorisant le développement de ce tourisme (statut des médecins, incitations, opérateurs professionnels organisant cette activité, arsenal juridique, etc.).

Notons que les principaux concurrents du Maroc sont la Tunisie, la Thaïlande, la Turquie, le Mexique, l’Egypte, l’Argentine, la Malaisie et le Liban.

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