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Trafic de drogue : les drones, nouvelle innovation des trafiquants

Un nouveau palier vient d’être franchi dans la guerre discrète que se livrent forces de sécurité et réseaux de narcotrafic à la frontière orientale du Maroc. La Gendarmerie Royale a mis au jour une opération de trafic transfrontalier de drogue utilisant des drones comme vecteurs d’acheminement. Une affaire symptomatique de la sophistication croissante des méthodes déployées par les trafiquants opérant depuis l’Algérie.

L’intervention, menée récemment dans la commune de Bni Drar, a permis l’interception d’un drone chargé de psychotropes ainsi que l’arrestation d’un suspect en possession de la cargaison. Deux complices ont réussi à prendre la fuite, mais les investigations en cours, supervisées par le parquet compétent d’Oujda, ont conduit à l’identification d’un second individu impliqué dans la coordination logistique de l’opération. Six autres personnes sont activement recherchées, dont le cerveau présumé du réseau.

Cette affaire marque un tournant préoccupant : le recours aux drones – discrets, difficiles à repérer, capables de survoler les zones de surveillance classique – révèle une nouvelle génération de trafic où l’innovation technologique supplante les modes opératoires traditionnels.

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Détecté grâce à un dispositif de caméras thermiques de dernière génération, connecté au centre de contrôle d’Ahfir, le passage aérien de ces drones chargés de psychotropes démontre à quel point les narcotrafiquants adaptent leurs tactiques pour contourner les dispositifs de surveillance terrestre. Ces équipements ont été décisifs dans la localisation et l’interception des appareils suspects.

Des réseaux transnationaux à dominante algérienne

Au-delà de l’innovation technique, cette affaire s’inscrit dans une dynamique régionale alarmante. Les réseaux impliqués dans cette opération seraient en lien avec des filières transnationales à base arrière en Algérie, bien implantées dans le trafic de Captagon, de méthamphétamines et d’autres substances psychoactives particulièrement prisées par les trafiquants pour leur rentabilité.

Ces groupes cherchent à inonder le marché marocain en exploitant la porosité géographique de la frontière Est, un territoire difficile à sécuriser sur toute sa longueur. En parallèle, des mafias algériennes actives dans la contrebande de haschich maintiennent également un contrôle sur certaines routes maritimes, en lien avec des réseaux européens.

Ce démantèlement intervient dans un contexte marqué par une intensification des tentatives d’infiltration du territoire marocain par des groupes criminels usant de moyens toujours plus perfectionnés. La Gendarmerie Royale, appuyée par des moyens technologiques avancés et un maillage territorial renforcé, s’adapte progressivement à ces mutations. Mais la course est inégale : pour chaque mode opératoire déjoué, les trafiquants en conçoivent de nouveaux.

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