Trafic de stupéfiants : L’OICS met en garde contre les flux financiers illicites

La Rédaction

Dans son rapport annuel 2021, l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) appelle l’attention sur le fait que les flux financiers illicites générés par le trafic de drogues ont des effets néfastes importants sur la société car ils détournent l’argent de l’économie et entraînent une instabilité sociale et politique.

Le Rapport annuel pour 2021 examine en détail les flux financiers illicites liés au trafic de drogues et constate qu’ils ont des effets néfastes importants sur la société : de la corruption et de la pratique des pots-de-vin à l’augmentation de la criminalité organisée, de la violence, de la pauvreté et des inégalités.

La Présidente de l’OICS, Jagjit Pavadia, a déclaré : « L’OICS estime que les flux financiers illicites méritaient une attention et un examen particuliers étant donné que le trafic de drogues est une activité très lucrative pour les groupes criminels organisés, et que ces derniers s’appuient sur les flux financiers illicites pour développer et maintenir leurs activités criminelles. » En 2021, le chiffre d’affaires annuel du seul commerce international de la drogue est estimé à environ 500 milliards de dollars américains. À titre de comparaison, le produit intérieur brut total du Maroc est d’un peu plus de 112 milliards de dollars, celui de l’Algérie d’environ 142 milliards de dollars et celui de la Tunisie d’un peu plus de 39 milliards de dollars en 2020.

Les données montrent que les pays affichant des niveaux élevés de trafic de drogues présentent également des niveaux élevés d’instabilité, de violence et de criminalité. Pour contrer les effets néfastes et le coût humain de ce phénomène, l’OICS appelle les gouvernements à s’attaquer au trafic de drogues à tous les niveaux : de la culture et de la production à la vente et à la dissimulation des profits illégaux.

Pour endiguer ces flux financiers illicites, l’OICS appelle les gouvernements à lutter ensemble contre la criminalité organisée et à échanger des renseignements au niveau international. « Comme les flux financiers illicites ne connaissant ni frontières ni nationalité, il est nécessaire d’y faire face dans le cadre d’une action collective », a déclaré la Présidente de l’OICS, Jagjit Pavadia.

Les flux financiers illicites nuisent davantage aux pays en développement et entravent la réalisation des objectifs de développement durable.

→ Lire aussi : France: Plus de 115 tonnes de stupéfiants saisies par les Douanes en 2021

Le rapport appelle l’attention sur les millions de dollars détournés chaque année au profit de groupes criminels organisés. L’exode illégal de capitaux est encore plus préjudiciable aux pays en développement, qui ont grandement besoin de fonds pour promouvoir la croissance économique et réduire la pauvreté et les inégalités. En Afrique, le coût des flux financiers illicites est particulièrement élevé, ce qui a des conséquences néfastes pour le développement de nombreux pays. On estime que 88,6 milliards de dollars, soit environ 3,7 % du produit intérieur brut de l’ensemble du continent, disparaissent chaque année dans les flux financiers illicites. Ce montant est presque équivalent au cumul annuel des flux entrants enregistrés au titre de l’aide publique au développement et des investissements étrangers directs.

Le Maghreb pleinement touché par le trafic illicite de drogue, les flux financiers et la corruption

Les trois pays du Maghreb sont également touchés par le trafic de drogue, la corruption et la production de drogue. De nombreuses routes de contrebande partent de l’Amérique du Sud vers l’Europe, de l’Afrique de l’Ouest via les côtes du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie ou encore de la Libye à travers la Méditerranée vers les pays de l’UE, a indiqué le rapport.

Des découvertes de drogue de plusieurs tonnes sont signalées à plusieurs reprises par les autorités. Dans le même temps, la consommation de drogues dans les pays augmente à la fois parmi l’élite aisée, en particulier la cocaïne, mais aussi parmi les classes les plus pauvres, qui soit s’engourdissent avec les produits à base de cannabis, soit deviennent de plus en plus dépendantes de l’héroïne, qui est produite à bas prix surtout dans ce but. En outre, de plus en plus de médicaments chimiques sont découverts, qui sont souvent passés en contrebande d’Europe au Maghreb, mais qui sont désormais également produits dans ces pays.

Les analyses de la consommation totale d’analgésiques opioïdes servant à soulager la douleur confirment que de grandes disparités subsistent entre les régions. Il ressort du rapport de l’OICS que la consommation de ces produits est presque exclusivement limitée aux pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord, tandis que dans d’autres régions du monde, les niveaux de consommation ne suffisent pas à couvrir les besoins médicaux des populations locales. L’OICS appelle les gouvernements à redoubler d’efforts pour garantir une disponibilité suffisante de médicaments analgésiques et engage les pays disposant de ressources plus importantes à aider les autres pays à garantir l’accès aux stupéfiants.

L’OICS appelle à une compréhension partagée des termes « dépénalisation », « décriminalisation » et « légalisation ».

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