La transition démocratique requiert une communication politique à même de placer la société au cœur de la réforme

La réussite du processus de transition politique et démocratique requiert une communication politique et médiatique caractérisée par le professionnalisme et une volonté nationale sincère, et ce afin de placer la société au cœur de la réforme, a souligné, mercredi soir à Rabat, le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar.

« Le Maroc vit une transition démocratique réussie sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI », a affirmé M. Aujjar à l’occasion du cours inaugural du Master de communication politique, organisé par l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC), au titre de l’année scolaire 2017-2018 autour du thème « le rôle des médias et de la communication politique dans la consécration de la justice et des droits de l’Homme », relevant, toutefois, un déficit dans la diffusion des différentes mutations politiques et constitutionnelles que le Maroc a connues, en particulier après l’adoption de la Constitution de 2011.

Il a estimé, à cet égard, que l’échec du processus de transition démocratique dans de nombreux pays arabes est dû, notamment, à la transformation des médias qui, au lieu de faire triompher les valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme, ont ravivé les tensions, soulignant que la situation délicate que vivent certains pays, nécessite une élite médiatique attachée à son indépendance et imprégnée de valeurs nationales authentiques.

M. Aujjar a considéré en outre que l’évolution de la pratique au sein de l’entreprise médiatique et les contraintes du travail font que certains professionnels courent vers les scoops pour attirer le plus grand nombre de lecteurs possible, faisant peu de cas à la déontologie de la profession et des valeurs immunisant l’édifice démocratique. Le ministre a, en outre, souligné que la relation entre le secteur de la justice et le corps journalistique demeure parfois « complexe », dans la mesure où plusieurs professionnels ne respectent pas le principe de la présomption d’innocence dans leur traitement des affaires judiciaires, outre la publication d’informations ou la diffusion d’images sur des affaires qui font l’objet d’une enquête.

Il a, dans ce sens, fait observer que les compétences de communication de l’institution judiciaire restent limitées, précisant que son département œuvre, à travers le procureur général, à publier des communiqués sur une série d’affaires tranchées.

Pour sa part, le coordinateur du Master de communication politique, Abdelouahab El Allali, a souligné que cette séance inaugurale, devenue une tradition annuelle depuis le lancement du Master, constitue une plateforme de débat public autour de questions actuelles qui préoccupent les politiciens et les journalistes.

Il a relevé que les relations existant entre la communication politique et le système de la justice et des droits de l’Homme doivent mettre en exergue l’importance d’instaurer une société démocratique où les médias jouent un rôle de médiateur entre les citoyens et l’autorité.

M. El Allali a, en outre, estimé que la bonne communication politique contribue à rendre les médias imprégnés de valeurs professionnelles afin qu’ils puissent jouer un rôle important dans la gestion des crises politiques et socio-économiques, ajoutant que ce genre de communication constitue un facteur constructif dans le processus démocratique.

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