Un nouveau rapport d’experts tire la sonnette d’alarme sur les dérèglements à grande échelle occasionnés par le réchauffement

Multiplication des événements extrêmes, fonte des glaces, montée des océans: le nouveau rapport des experts du climat de l’ONU, dévoilé lundi, détaille les désordres à grande échelle occasionnés par le réchauffement, tout en soulignant que, pour éviter le pire, des mesures doivent être prises immédiatement.

La publication du nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) intervient au moment où des épisodes de canicules et de pluies torrentielles se multiplient à travers le monde, à l’image de la vague de chaleur qui occasionne actuellement de gigantesques incendies en Grèce et en Turquie. Il s’agit pourtant d’un hasard du calendrier: le rapport devait à l’origine être rendu public au mois d’avril, mais sa publication a été retardée en raison de la pandémie de Covid-19.

Très attendu, ce rapport porte sur les fondements physiques du dérèglement climatique. Il est le fruit du travail de 234 experts issus de 66 pays. Pendant plusieurs années, ils se sont plongés dans la littérature scientifique, afin de livrer la mise à jour la plus exhaustive possible des connaissances sur le climat, à l’issue d’un strict processus de validation impliquant les 195 Etats membres du GIEC. Avec cette nouvelle mouture, les scientifiques rappellent une fois encore l’urgence d’agir contre le réchauffement, tout en livrant de nouveaux détails sur son ampleur, ses causes et son évolution possible.

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«Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et l’eau», peut-on lire dès les premières lignes du nouveau rapport qui réaffirme par ailleurs la «relation quasi linéaire entre les émissions anthropogéniques de CO2 et le réchauffement qu’elles entraînent». En d’autres termes, le fait que chaque tonne de CO2 envoyé dans l’atmosphère augmente la température globale de la planète. Celle-ci a déjà augmenté de 1,1°C depuis l’époque préindustrielle.

Le rapport détaille en outre l’étendue des transformations à l’œuvre sur la planète.

La deuxième partie de ce rapport évoque cinq scénarios différents, du plus ambitieux – où les émissions de CO2 sont réduites de moitié d’ici à 2030 avant de devenir neutres en 2050 – au plus pessimiste, qui prévoit un doublement de ces émissions d’ici à 2050. Le document relève dans ce sens que certains phénomènes, comme l’élévation du niveau des mers et la fonte des glaciers, sont irréversibles, en tout cas sur des milliers d’années.

Dans un scénario plus positif, le rapport estime qu’il est encore possible de «limiter la casse» climatique, pour peu que soient prises des mesures énergiques de réduction des émissions de CO2, mais aussi d’autres gaz réchauffants tels que le méthane.

Créé en 1988 à l’initiative de l’Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l’environnement, le GIEC rassemble des centaines d’experts. Les auteurs des rapports effectuent ce travail à titre gracieux, par conviction mais aussi en raison des nouvelles connaissances qu’ils peuvent en tirer.

( Avec MAP )

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