Un parti d’opposition en Algérie fustige la répression du hirak

Le Parti Socialiste des Travailleurs (PST/opposition) a dénoncé vivement la répression qui s’abat sur le hirak en Algérie et les « pressions politiques », dont sont victimes des partis de l’opposition.

Pas plus tard que la semaine dernière, « la marche hebdomadaire des étudiants a été réprimée par les forces de l’ordre. Nous dénonçons ces atteintes aux libertés d’expression et de manifestation », a fustigé le porte-parole du PST, Mahmoud Rechidi.

Rechidi, dont les propos sont relayés par les médias algériens, a aussi dénoncé « le coup de force » du régime qui veut, selon lui, imposer des législatives contre la volonté de la majorité du peuple.

« Il faut un changement profond et cela ne réside pas dans les élections qui n’offrent pas de garanties de transparence », a-t-il expliqué, ajoutant que la solution à la crise politique passe par l’instauration d’une Assemblée constituante souveraine.

Tout en appelant le hirak à s’ »auto-organiser à la base », le responsable a dénoncé « les pressions politiques » et les « menaces » du ministère de l’Intérieur.

« C’est inacceptable ! Nous demandons le respect des libertés et des droits démocratiques », a-t-il exigé, notant que « la liberté d’organisation en partis politiques devrait obéir à un régime déclaratif ».

Interrogé au sujet des mouvements du MAK et de Rachad, accusés par le régime de vouloir fomenter des projets d’attentat au sein du hirak, Rechidi a déploré « un épouvantail » brandi par le système en place dans le but de semer la peur parmi les hirakistes.

Il a mis en garde contre une « explosion sociale » alors que les mouvements de protestation se multiplient ces derniers mois dans de nombreux secteurs, dont ceux de la santé et de l’éducation nationale.

« La situation est très dangereuse sur le front social », a-t-il mis en garde, expliquant que le pouvoir d’achat des Algériens ne cesse de se détériorer.

Il a estimé que c’est le résultat des politiques libérales instaurées par le gouvernement, appelant à une jonction des luttes sociales et politiques à même de favoriser l’émergence d’un « rapport de force » en faveur d’un changement démocratique.

L’Algérie a enregistré ces dernières semaines, à quelques semaines des élections législatives, une recrudescence de la répression et des interpellations des manifestations.

La semaine dernière, la police avait empêché les étudiants de manifester à Alger, comme ils le font chaque mardi, pour la première fois depuis la reprise, fin février, des marches du mouvement populaire.

L’interdiction de la manifestation intervenait dans un contexte d’intensification de la répression contre des militants hirakistes, des opposants politiques et des journalistes, à l’approche des législatives anticipées. Quelque 66 détenus d’opinion sont actuellement incarcérés en Algérie pour des faits ayant un lien avec le hirak ou les libertés individuelles, selon le site spécialisé « Algerian Detainees ».

Cette vague de répression sans précédent a été dénoncée par plusieurs organisations algériennes et internationales dont la Ligue algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH) qui a exprimé son inquiétude devant « l’escalade de la répression qui vise toutes les voix de l’opposition et du Hirak ».

Le Hirak, ce mouvement de protestation de grande ampleur qui a chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, avait repris le 22 février dernier après près d’une année de suspension pour cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit en Algérie et dans le monde entier.

( Avec MAP )

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