Une banderole déployée à Paris en soutien au journaliste algérien Khaled Drareni

Une banderole a été déployée, mardi soir sur le fronton d’une mairie de quartier à Paris, par une cinquantaine de défenseurs de la liberté de la presse et représentants de la diaspora algérienne, en soutien au journaliste Khaled Drareni, condamné en appel plus tôt dans la journée à deux ans de prison ferme à Alger.

« En plaçant Khaled en détention, le pouvoir algérien s’est enfermé lui-même dans une logique de répression », a déclaré à la presse Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), qui a qualifié cette décision de « terrible ».

Il a estimé que cette condamnation était « en infraction avec la législation algérienne, internationale, et avec les idéaux de l’indépendance algérienne, conquise de haute lutte ».

Cette manifestation a vu la participation notamment d’Ariel Weil, maire de Paris-Centre, de l’adjoint de la maire de Paris pour les relations internationales, Arnaud Ngatcha, et du directeur général de TV5Monde, Yves Bigot, chaîne à laquelle collaborait le journaliste algérien avant son arrestation en mars.

Bigot a « regretté » cette décision et demandé la libération « immédiate » de Drareni, « arrêté pour avoir fait son métier ».

« A bas la répression, liberté d’expression », ont scandé les participants à la manifestation, dont certains portaient des photos et des pancartes avec des slogans comme « we are Khaled » ou encore « Libérez la justice de la dictature militaire ».

Par la même occasion, des membres de la diaspora algérienne en France ont réclamé la libération de tous les détenus politiques en Algérie.

Drareni a été condamné, mardi, à deux ans de prison en appel, a annoncé le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD).

Dans le cadre de la même affaire, deux de ses coaccusés, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, figures du mouvement de contestation antirégime (Hirak), ont quant à eux écopé chacun de quatre mois de prison ferme et d’un an de prison avec sursis.

Jugé pour « incitation à un attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire national », Khaled Drareni, 40 ans, avait été condamné en première instance à trois ans de prison ferme le 10 août.

Il est détenu depuis le 29 mars après avoir couvert trois semaines auparavant à Alger une manifestation d’étudiants, dans le cadre du « Hirak », qui réclame un profond changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962.

Lors du début de son procès en appel, il y a une semaine, le procureur avait requis quatre années de prison ferme contre le fondateur du site d’information en ligne Casbah Tribune, qui est également le correspondant en Algérie de Reporters sans Frontières.

Selon des organisations de défense des droits humains, des dizaines de personnes sont toujours détenues dans le cadre du mouvement de protestation.

Sur le plan international, le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell avait exprimé la préoccupation de l’UE au sujet de la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie, matérialisée notamment par la détention arbitraire des militants du Hirak, des voix dissidentes et des opposants au régime.

Dans une lettre adressée au Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et la sécurité, plusieurs eurodéputés de différents groupes politiques ont récemment attiré l’attention de l’UE sur la situation de la liberté de la presse en Algérie et les exactions commises à l’égard des journalistes, rappelant le cas de Khaled Drareni.

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