Une nouvelle plainte déposée contre MBS pour le meurtre de Khashoggi

Deux ans après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, le mystère sur les commanditaires de l’assassinat reste entier. Dans un nouveau rebondissement, la fiancée turque du journaliste saoudien a porté plainte à Washington contre le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane.

Deux ans après la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, la lumière n’a toujours pas été faite sur les circonstances de son assassinat. Hatice Cengiz, fiancée du journaliste estime que les membres de l’Ambassade d’Arabie saoudite à Washington ont « attiré » son fiancé « au consulat saoudien en Turquie par une ruse [selon laquelle] la Turquie était le seul endroit où il pouvait obtenir le document, dont il avait besoin » rapporte l’AFP.

En décembre 2019, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois autres à des peines de prison par un tribunal de Riyad, mais les proches du journaliste estiment que justice n’a toujours pas été rendue et que des zones d’ombre persistent. En effet les cinq peines capitales prononcées ont été annulées en septembre dernier, un verdict qualifié de « farce » par Hatice Cengiz, selon qui Riyad tente de clore le dossier sans que l’identité des coupables ne soit connue. Des « verdicts (…) rendus au terme d’un processus qui n’était ni équitable, ni juste, ni transparent » alertait quant à elle Agnès Callamard, rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires.

Pour sa part, la justice turque a jugé par contumace 20 Saoudiens, dont deux proches du prince héritier, l’ex-conseiller Saoud al-Qahtani et l’ancien numéro deux du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, identifiés comme les commanditaires du meurtre. Le premier a fait l’objet d’une enquête en Arabie saoudite, mais n’a pas été inculpé « en raison de preuves insuffisantes » et le second, mis en accusation, a été acquitté pour les mêmes motifs, selon le parquet saoudien, rapporte l’AFP.

La plainte de la fiancée du journaliste a été déposée devant la cour fédérale du District de Columbia, et accuse le dirigeant saoudien d’avoir commandité l’assassinat du journaliste. Pour rappel, le collaborateur du Washington Post, critique affirmé du régime de Riyad, avait été retrouvé assassiné et son corps découpé en morceaux au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul où il s’était rendu pour récupérer un document. De leurs côtés, les quatre enfants du journaliste assassiné auraient reçu, toujours selon le Washington Post, des maisons à Djeddah dont la valeur cumulée s’élève à 16 millions de dollars et un versement mensuel supérieur à 10.000 dollars. Le quotidien américain ajoute que les frères et sœurs « pourraient également recevoir des paiements beaucoup plus élevés – possiblement plusieurs millions de dollars par personne – dans le cadre de négociations pour “le prix du sang”. »

Rappelons que l’assassinat de Jamal Khashoggi avait d’ailleurs provoqué une crise diplomatique, notamment avec la Turquie, et plusieurs États qui avaient demandé à l’Arabe Saoudite une enquête crédible sur la disparition du journaliste.

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