Une visite à Cordoue

Des grandes villes à l’his­toire islamique en An­dalousie, Cordoue était celle qu’il me restait à visiter. C’est fait depuis hier. Je voulais absolument voir la Mezquita, la mosquée-cathédrale, qui fut, pendant des siècles la plus grande mosquée au monde. Je tenais aus­si à sentir l’air de l’ancienne ca­pitale du Califat d’Al Andalus…

En partant de Malaga vers le nord, on emprunte l’antique voie romaine qui desservait les plaines riches de l’ancienne Bétique. À perte de vue, des millions d’oliviers comblent le paysage.

En cette période de l’année, il fait très chaud à Cordoue. On frôle les 40 degrés, comme à Séville. Cette chaleur forge certainement le tem­pérament des gens qui habitent la région, toutefois, la ville semble léthargique en milieu d’après-midi, tous les commerces sont fermés et les habitants terrés chez eux.

La Médina de Cordoue

La ville est assez facile d’accès, mais l’utilité d’un navigateur automobile est avérée pour trouver plus facilement son chemin vers le centre-ville, ce qui n’est pas évident pour une première visite…

Je décide de marcher à pieds le plus longtemps possible afin de pouvoir me perdre dans les dédales de l’ancienne Medina cordouane. Rien ne semble avoir changé depuis mille ans pour ce qui est de la physionomie des rues et ruelles de la vieille ville. Les chemins y sont aussi étroits qu’à Séville, Tétouan, Marrakech, Fès, Rabat ou Salé. Les maisons sont ac­colées les unes aux autres, dans un mail­lage complexe et fluide à la fois. Rien ne distingue les maisons seigneuriales de celles des gens ordinaires. C’est là l’une des magies de la médina ici et ailleurs, qui a su par son organisation, mettre tout le monde, riches ou pauvres, sur le même piédestal urbain. Les rues s’ouvrent sou­vent sur des places et placettes, où na­guère des échoppes et des commerces ré­glementés étaient disposés. À ce titre, un traité rédigé par Ibn Abdoun, au 12ème siècle et traduit par Levi-Provençal, parle de l’organisation de la vie urbaine à Sé­ville et à Cordoue. À l’époque, tout était strictement codifié et organisé. Cordoue était la capitale de l’empire et la plus im­portante ville d’Al Andalus.

On raconte que la ville natale de Sé­nèque, d’Averroes et de Maïmonide était, au haut moyen-âge, la plus peuplée des cités au monde, accueillant jusqu’à un million d’habitants. Elle aurait abrité aus­si plus de 900 bains, 250.000 demeures, 80.000 palais, 300 mosquées et une bi­bliothèque qui ne comptait pas moins de 600.000 livres. L’arrière-pays ne comptait pas moins de 12.000 villages…

Certes l’architecture de Cordoue semble avoir évolué, mais l’esprit de la médina est toujours là. Les maisons sont toujours authentiques, ouvertes pour la plupart sur des patios et des ryads arborés. La Juderia, ancien quartier juif, attenant au palais du Sultan est bien entretenu. J’ai pu pénétrer à l’intérieur d’une synagogue qui a gardé son cachet mauresque.

La Mezquita ou la Mosquée-Cathédrale de Cordoue

On suit le chemin qu’offrent ces dédales pour aboutir enfin au bout de 10 minutes de marche au Saint des Saints, le temple de Dieu qui a fait couler le plus d’encre durant l’histoire. Objet de revendica­tions, de convoitises, d’appropriations, de disputes, de controverses : la Mezquita. La Mosquée-Cathédrale-temple païen, construite une multitude de fois, agrandie plus de quatre fois, détruite en partie puis reconstruite. Tout le monde veut s’appro­prier cet espace particulièrement.

À l’arrivée des musulmans, c’était un ancien temple païen transformé en église wisigothique. Au début, ils n’y touchent pas, préférant négocier avec les chrétiens l’arrêt de construction d’églises en échange de la possibilité de construire une seule grande église et de l’utiliser juste pour prier.

Quarante ans plus tard, à l’avènement d’Abderrahmane Dakhil (Abdérame 1), les choses changèrent assez vite. Il n’y avait plus de place aux compromis. L’oc­cupation du pays allait se faire de manière ferme et les musulmans s’emparèrent de l’église pour la transformer définitive­ment en mosquée.

Quand on arrive à la Mezquita, on est surpris par la hauteur et l’épaisseur des murs externes, qui la font ressembler à une forteresse. Les soubassements, sur­tout du côté de la façade donnant sur le pont romain et le Guadalquivir semblent gigantesques. Cela démontre le grand tra­vail de consolidation de l’ouvrage de peur des inondations, déjà à cette époque-là.

On pénètre dans la Mezquita par 3 portes, dont la principale est celle du mi­naret Torre Campanario ou Alminar. Les nombreuses autres portes que compte la mosquée, qui sont au nombre total de 19, sont pour la plupart fermées. Le minaret d’origine, construit par Abderrahmane III, est conservé à l’intérieur du clocher actuel. Le «Calbido Catedralicio» prit l’initiative de le restaurer en 1593 car il avait été endommagé lors d’une tempête.

À partir de cette porte, on aboutit sur la grande cour ou Hisn, qui comporte trois fontaines et leurs bassins qui servaient aux ablutions des croyants. L’eau y était ramenée par un réseau complexe de séguias de la montagne et sources voisines de la ville sur plusieurs kilomètres. On a planté, plus tard, des palmiers et des oran­gers. À partir de cette cour on pénètre dans la mosquée par une porte située au sud-ouest.

Ce qui attire l’attention est l’orientation en direction du sud à l’identique de la mosquée de Damas. Cela peut s’expliquer par la nature du sol sablonneux du Gua­dalquivir qui ne permit pas l’orientation orthodoxe vers la Mecque. On raconte aussi qu’Abderrahmane 1er, petit-fils de Hicham Ibn Abdelmalik Ibn Marouan, 10ème Calife Omeyyade, voulut que la mosquée de Cordoue soit orientée vers la tombe de son grand-père, le calife, mort à Damas.

La salle des prières, un chef-d’œuvre de l’architecture islamique

La grandeur de la salle est insoupçon­nable, quand on y arrive à partir de cette porte, presque dérobée, située au sud-ouest du site. Dès le premier coup, on sent la majesté des lieux, car on est frappés par l’étendue de ce vaste espace de prières, unique au monde. Des piliers, par cen­taines, la mosquée en compte exactement 1083, faits de divers marbres roses, noirs, blancs, de porphyres, vieillis et patinés par le temps et les caresses des croyants et des pèlerins durant des siècles. Puis on lève les yeux au ciel pour en contempler la hauteur, une dizaine de mètres. Un plafond de bois peint et sculpté, refait depuis que la Grande Mosquée est de­venue église, repose sur les arcs outrepassés ou arcs en fer à cheval qui eux-mêmes viennent s’asseoir sur les piliers qui jalonnent les im­menses et successives tra­vées qui rythment l’espace de prière.

Le sol est fait de grandes dalles de marbre blanc. Dans certaines zones, le sol a été refait avec plus ou moins de bonheur, alternant des carreaux de ciment, du granit, du parquet, témoi­gnages de la multitude des interventions opérées aus­si. À l’époque médiévale, du temps d’Abderrahmane III, vers le 10ème siècle, la Grande Mosquée de Cordoue devait cer­tainement accueillir des milliers de tapis, richement décorés, qui recouvraient le sol. Des centaines de lustres étaient sus­pendus aux plafonds, illuminant la mos­quée de milliers de feux allumés à l’huile lampante. On raconte que la mosquée n’en consommait pas moins de 11 tonnes par an, que 300 personnes préposées au service de ce lieu de culte, allumaient tous les soirs. Elles s’occupaient aussi d’allumer les encensoirs qui déversaient l’odeur du Paradis, faite de musc et de bois de santal, plus de 50 kilos consom­més chaque mois et importés à prix d’or d’Inde et de Ceylan. Quelques rares ou­vertures au ciel font pénétrer des halos de lumière douce, permettant à la grande salle de garder toute sa fraîcheur, loin des fortes chaleurs extérieures.

Histoire des extensions de la Mezquita

Le premier temple d’Abderraman I (785) était composé de onze nefs longi­tudinales en direction nord-sud. Ce qui attire l’attention dans cette partie est la réutilisation des fûts et des chapiteaux d’origine romaine ou visigothe, situés à des hauteurs différentes car on a utilisé pour la construction la ligne de la toiture et non pas celle du terrain. La Grande mosquée a connu, par la suite, trois pé­riodes d’extension.

La première extension eut lieu quand Abderraman II (822) amplifia la salle des prières et prolongea la mosquée de huit travées vers le sud, avec une claire influence abbaside dans la décoration, fruit des contacts politiques avec le ca­lifat oriental et l’arrivée de personnages d’Orient. Les émirs Al Mundir et Ab­dallah continuèrent les expansions enta­mées précédemment. Le premier éleva la salle du trésor, dont nous ne connaissons pas l’emplacement définitif. Le second construisit un passage secret ou «Sabat» qui devait unir l’Alcazar califal et le mi­hrab.

La seconde extension quant à elle s’effectua en 929, quand Abderrahmane III se proclame calife. Cordoue devint la capitale la plus importante du règne islamique d’Occident. L’unique inter­vention de Alhama fut le nouveau mi­naret et l’extension du patio. Le minaret devint le premier minaret d’Occident. Abderraman se vit obligé de renforcer les arches qui communiquaient entre la salle des prières et le patio des ablutions, déformé par les poussées des nefs. Dans la porte principale d’entrée au temple depuis le patio il ajouta un grand arc en forme de fer à cheval sur l’existant et construisit une coupole. Durant le même siècle, son fils Al Hakam devint calife, et c’est à cette époque que se diffusa la culture, la culture des arts et la culture littéraire. C’est également durant cette même époque que se construisirent les bases des contacts politiques et cultu­relles avec la grande capitale orientale de Byzance.

Al-Hakam II ajouta douze nefs de plus à la Mosquée, s’approchant ainsi du cours du Guadalquivir, atteignant sa taille définitive connue d’aujourd’hui. Les fûts de marbre rose alternent avec ceux de marbre bleu, se réalisent égale­ment des chapiteaux dénommés «pen­cas». Dans la Quibla ou dernier mur de la construction se trouve la Maqsura ou espace situé en face au mihrab et réservé à la prière du Calife et de sa suite, sé­parés du reste des croyants par un pa­ravent, fait de bois sculpté et assez haut. La Maqsura fut instaurée par le Calife Omeyyade Mouawiya après que des kharijites aient tenté de le tuer lors de la prière, tentative dont ne réchappa ni le Calife Ali, ni Omar Ibn Khattab avant lui. Depuis lors, les Califes voulaient bien aller prier à la mosquée avec les autres croyants, mais ne voulaient pas être tués traîtreusement par derrière. La coutume de la Maqsura est restée.

L’intérieur du mihrab est de forme octogonale, fermé par une majestueuse coupole. On y trouve écrite sourates du coran en écriture coufique, datant des premiers temps de l’islam. Les mo­saïques à fond d’or qui recouvre la sur­face interne de la coupole principale et les voussures de l’arc du mihrab avec son entourage orné d’inscriptions cora­niques furent réalisées par des artistes byzantins.

En effet Al-Hakam demanda à l’em­pereur byzantin Nicéphore II Phokas de lui envoyer un artiste capable d’imiter les superbes mosaïques de la Grande Mosquée de Damas. L’empereur chré­tien envoya au Calife de Cordoue un mosaïste et lui offrit aussi 1600kg de tesselles d’or. Ces cubes scintillants, as­semblés pour former des motifs floraux et des inscriptions tirées du Coran, or­nementent toute la maqsura. Les motifs de ce décor de mosaïque sur fond d’or comportent des pampres, des feuil­lages et des guirlandes, dans le style de la basse Antiquité. On y voit alterner des claveaux ornés tantôt de végéta­tion bleu-vert sur champ d’or, tantôt de ramures dorées sur fond pourpre.

À gauche du mihrab s’ouvrait une salle du trésor où l’on gardait les objets de culte, bols d’or et d’argent, candélabres. Dans cette salle on conservait en outre un exemplaire du Coran qui était si lourd qu’il fallait deux hommes pour le soulever : le fameux Coran de Cordoue, qu’on dit qu’il a été écrit de la main même du Calife Othmane. Ce coran fut perdu, à jamais, lors d’un naufrage au 14ème siècle, après que le Sultan mérinide avait réussi à le récupérer en Tunisie et de décider de l’acheminer à Fès pour en orner la Mosquée d’Al Qa­rawiyine…

En tant qu’architecte,ce qui m’interpelle c’est le souci du détail que ces ancêtres se tuaient à réaliser avec amour et perfection.

Pour ce qui est de la dernière grande extension et la plus importante en termes d’agrandissement de l’espace de prière et du Hisn, elle a été menée par le vizir Almanzor (Al Mansour Ibn Abi Amir) vers la fin du 10ème siècle. Devant l’impossibilité d’agrandir vers le sud, à cause de la proximité du Guadalquivir, Almanzor opta pour l’ajout de huit nefs en direction de l’est.

Histoire succincte de Cordoue

Cordoue avait connu son âge d’or entre 756 et 1002, grâce à quatre Rois, deux Émirs et deux Califes, qui ont as­suré cette prospérité extraordinaire et créé le Mythe d’Al Andalus : Abder­rahmane I (Ad-Dakhil), son arrière-pe­tit-fils Abderrahmane II (Abû al-Mu­tarraf), Abderrahmane III (An-Nasir) et son fils Al Hakam II (Al-Moustan­cir). Sous le règne de ce quarteron de rois omeyyade d’Espagne, l’empire d’Al Andalus put étendre ses frontières jusqu’aux Pyrénées. Cordoue, capitale de cet empire magnifique, vit l’arrivée ou la naissance de grands savants, dans tous les domaines allant des sciences, de la philosophie, du fiqh à littérature, la poésie, la musique, ou tout simplement l’art de vivre. Un homme symbolisa justement cet art de vivre. Il s’appelle Ziryab. Il a fui la cour de Haroun Al Rashid après avoir subi les affres de son maître Al Maousili, jaloux de son art, et vint se réfugier en 822, à la cour d’Ab­derrahmane II.

Ziryab est l’inventeur des Mouachahate, ce chant arabe rénové, dit andalous. Il fut surtout l’arbitre des élé­gances à la cour omeyyade, apprenant aux uns et aux autres comment s’habil­ler, et c’est grâce à lui que nous utilisons des bols en verre et non plus en étain ou en métal. Il inventa aussi les mets les plus exquis ainsi que le repas avec entrée, plat de résistance et desserts. L’influence Ziryab sur les andalous fut immense et contribua fortement au raf­finement des moeurs chez les andalous.

La cohabitation entre les trois reli­gions fut réelle à cette époque-là, surtout du temps d’Abderrahmane III et de son fils Al Hakam II. Chaque communauté était respectée. Des juifs et des chrétiens avaient pu s’élever très haut dans la py­ramide de commandement du califat.

Des slaves, les fameux Saqaliba, ra­menés de Russie et d’Ukraine comme esclaves par des marchands juifs, les Radhanites, composèrent la garde préto­rienne et les eunuques du Calife Abder­rahmane III, qui se méfiait beaucoup des guerriers berbères venus du Maghreb.

D’autres comme Hasdaï Ibn Chaprout, médecin Juif du Calife Abderrahmane III fut son grand Vizir et son ambassa­deur dans les royaumes chrétiens et le superviseur de la construction de la ville mythique de Madinat Az-Zahara, située à quelques kilomètres de Cordoue…

Mais tout cela vint à s’arrêter un jour… Le Chambellan Al Manzor usurpa le pouvoir du Calife Hicham II, qu’il fit interner dans un donjon, avec la compli­cité de Subh (Aurore), mère du Calife et maîtresse du Chambellan.

Même s’il fut un grand dirigeant, Al Manzor ne possédait pas la légitimité du pouvoir dynastique, et ses fils qui lui succédèrent, par la suite, furent battus par les princes Omeyyades qui tentaient de reprendre la couronne, avec l’aide des guerriers berbères.

Ceci déboucha sur une grande guerre civile qui vit la destruction de Madinat Az-Zahra. La grande mosquée de Cor­doue n’échappa malheureusement pas aux pillages, et fut laissée à l’abandon durant un long moment.

Cette guerre civile déboucha aus­si sur la constitution de plusieurs fiefs transformés en petits royaumes, dits des Taifas et qui virent arriver à leurs têtes les anciens commandants militaires sen­sés les défendre. Cela dura moins d’un siècle et ces royaumes seront balayés par une dynastie de guerriers berbères du Sahara, venue du fin fond du Maroc, celle des Almoravides.

Le ressenti personnel

J’ai décrit l’architecture de la Mezqui­ta de Cordoue et ce que les musulmans avaient réussi à bâtir en ce lieu. Quand vous êtes à l’intérieur de cet édifice sacré pour les deux religions mono­théistes, l’Islam et le Christianisme, vous ne pouvez pas rester indifférents, une étrange sensation s’empare de vous. On sent des choses nous toucher dans notre chair et et dans nos corps, comme si des esprits étaient là avec nous. On pourrait les toucher ces âmes furtives, qu’on croit cachées derrière quelques alcôves. Comme on dit, ce lieu est sa­crément chargé.

Rares sont les lieux qui dégagent au­tant de spiritualité à travers le monde. J’ai ressenti la même chose dans l’Al­hambra de Grenade, l’Alcazar de Sé­ville, l’église Saint-Charles-Borromée de Vienne ou la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Sans doute qu’il en existe d’autres à travers le monde. L’ar­chitecture de ces espaces inspire le res­pect, car l’homme y a exécuté le sum­mum de son art civilisationnel.

En tant qu’architecte, ce qui m’in­terpelle c’est le souci du détail que ces ancêtres se tuaient à réaliser avec amour et perfection. Les colonnes de marbre et leurs chapiteaux crénelés qui soulèvent le ciel au plus haut dans une contem­plation du créateur portent les stigmates du temps et sont ornés de diablotins veilleurs des nuits mystérieuses qui ca­ressent sans cesse les lieux. Les voûtes multiformes, ces portes du ciel que l’homme a dompté à son compte tracent dans le firmament leurs formes courbes, supportant le poids des colères célestes.

Malgré toutes les destructions opérées autant par les musulmans que par les chrétiens, l’Espagne a réussi à préserver assez tard, vers la fin du 19ème siècle, l’ensemble des sites et monuments lais­sés par les musulmans en Andalousie. Aujourd’hui, cet héritage est universel, car il fut réalisé par des hommes de di­verses provenances et de religions diffé­rentes, en quête de Dieu, dans le seul but de construire une civilisation humaine.

L’Espagne a certes récupéré sa terre, longtemps occupée par les musulmans durant huit siècles, mais cette civilisa­tion andalouse, elle, appartient à tous les hommes et femmes vivant sur terre.

Le discours inter-religieux doit être une réalité et non un simple slogan de politiciens. Nous devons permettre à tous les citoyens du monde de pou­voir s’approprier ces espaces culturels et cultuels, partout. À commencer par nous les Marocains, qui devons per­mettre l’accès aux étrangers des lieux de culte fabuleux comme les sanctuaires de Zerhoun, de Moulay Idriss à Fès, de la Koutoubia et d’autres lieux, comme ces étrangers nous permettent de le faire chez eux. Ceci est valable pour le reste des lieux situés dans les autres pays mu­sulmans.

On ne peut pas vouloir appartenir à la civilisation humaine sans permettre à cette humanité d’aller se recueillir là où elle se trouve.

Dieu n’appartient à personne et ses maisons, les mosquées, les églises, les synagogues et les temples, doivent ap­partenir à tous les humains, d’où qu’ils viennent.

Rachid Boufous : Architecte-Urbaniste

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