Vaccin anti-covid : Le Maroc en pôle position

L’efficacité de ces vaccins, développés en un temps record, suscite de grands espoirs dans le monde, notamment au Maroc, où le système sanitaire frôle le débordement et les mesures de restrictions préventives plombent lourdement l’économie, avec un risque d’explosion du chômage et des faillites.

Le succès de la lutte contre la pandémie dépendra désormais du degré d’accessibilité et d’acceptabilité de vaccins. Au début, ils étaient 200 laboratoires à travers le monde à annoncer leurs travaux de recherche pour le développement d’un vaccin. Aujourd’hui, la course au vaccin est à son apogée. Seulement 11 vaccins sont entrés dans la phase III, la dernière avant l’homologation des autorités, selon l’Organisation mondiale de la santé. Parmi ces vaccins, figure celui du chinois Sinopharm, avec lequel le Maroc a signé un accord.

Souhaitant préserver la santé publique et réduire les répercussions économiques et sociales de la pandémie, le Royaume a bien assuré sa place, grâce à la signature de deux conventions de partenariat et de coopération, le 20 août, avec le laboratoire chinois “Sinopharm”, en vertu desquelles le Royaume s’engage à participer aux essais cliniques et pourra profiter d’un stock suffisant de vaccins contre le coronavirus. Ce qui permettra ainsi au Maroc d’être parmi les premiers servis. Notons que les deux vaccins expérimentaux anti-Covid ont déjà été administrés à près d’un million de personnes. La Chine prévoit d’être en capacité d’ici à la fin de l’année de produire 610 millions de doses par an de plusieurs vaccins contre la Covid-19, et a déjà donné le feu vert à une utilisation d’urgence de certains d’entre eux.

Pour l’instant, le Maroc ne s’occuperait que du conditionnement du vaccin, sans pour autant recevoir la formule. De l’aveu même de Dr Moulay Said Afif, président de la Société Marocaine des Sciences Médicales, qui nous affirmé que « le Maroc pourrait produire le vaccin dans un deuxième temps grâce à un transfert de technologie, en vertu l’accord qu’a été conclu entre Sothema et le géant chinois pour gérer les essais cliniques ici, mais maintenant l’essentiel est de recevoir le vaccin et vacciner ». Quant au début de la campagne de vaccin, « l’État marocain est déjà prêt, dès qu’on recevra les doses, on procèdera à la vaccination », commente notre source.

Quid de l’innocuité de ce vaccin ? « Elle est acquise à ce stade », tranche docteur Afif qui est à la fois membre du comité technique et scientifique de la vaccination Covid et qui nous a expliqué que « Sinopharm est un vaccin sûr, avec une technique connue et dont les effets secondaires sont mineurs, à l’instar de la céphalée, méningite, fièvre, etc., et qui disparaissent en quelques jours après l’injection ». Preuves à l’appui. Selon le président de Sinopharm, Liu Jingzhen, qui a écrit la sur le site internet du groupe, vendredi dernier, « Nos vaccins ont été inoculés à près d’un million de personnes et nous n’avons pas eu de retours faisant état de réactions indésirables graves ». D’après la compagnie, aucune des personnes bénéficiaires de ces vaccins n’a été contaminée par la Covid-19, malgré le fait qu’elles ont voyagé « dans plus de 150 pays ».

Le groupe chinois se trouve aujourd’hui « aux avant-postes mondiaux » en matière de développement de vaccins anti-Covid. Notons que ce vaccin de Sinopharm doit être conservé entre 2 et 8 degrés Celsius, contrairement à plusieurs autres candidats vaccins prévus pour -60 à -80 degrés.

Il n’est pas le seul d’ailleurs, le projet britannique AstraZeneca/Oxford, dont le Maroc a passé des commandes, a annoncé une efficacité moyenne de 70%, calculée d’après les résultats de deux protocoles différents. Il est moins probant pour l’instant que celui de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, dont l’efficacité dépasse les 90%, mais ce vaccin utilise une technologie plus traditionnelle que ces deux concurrents, ce qui le rend moins coûteux et plus facile à stocker puisqu’il peut être conservé dans des réfrigérateurs et non à très basse température.

Afin d’obtenir un premier feu vert, le laboratoire britannique précise qu’il va soumettre très rapidement ses résultats aux autorités. AstraZeneca dit avancer rapidement dans la fabrication prévue de 3 milliards de doses, qui seront disponibles en 2021. À titre de comparaison, Pfizer et son partenaire BioNTech ont annoncé 1,3 milliard de doses d’ici fin 2021. AstraZeneca estime que son vaccin est « hautement efficace » pour prévenir la maladie, notant qu’aucun participant aux essais n’a développé de formes sévères ou n’a dû être hospitalisé. Au total, des essais cliniques à grande échelle dits de phase III portent sur 60.000 personnes dans le monde, et sont conduits aux États-Unis, au Japon, en Russie, en Afrique du Sud, au Kenya et en Amérique latine.

Cependant, le Maroc veille à la préparation proactive de l’opération de vaccination nationale d’envergure aux plans sanitaire, logistique et technique. Seuls les citoyens âgés de plus de 18 ans sont concernés par cette opération qui se fera selon un calendrier vaccinal en deux injections. Les staffs qui sont au front de la lutte contre la pandémie et ses effets seront prioritaires, notamment le personnel de la santé, les autorités publiques, les forces de l’ordre, le personnel de l’éducation nationale ainsi que les personnes âgées et vulnérables. Censée couvrir près de 80% de la population, l’opération sera par la suite étendue au reste de la population.

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